Un monde, une France interconnectés par la Covid 19 permettent aux hommes d’Etat de faire des pas de côté dommageables pour la démocratie. On est en droit de se pencher sur les raisons métaphysiques qui font que les Occidentaux acceptent de se laisser prendre au lasso de l’actuel cordon sanitaire. Tout est lié, et la pandémie n’est pas une entité extérieure à la société. Au contraire, elle s’y connecte en tout point : la religion du sécuritaire, le culte du confort matériel de nos vies, l’absence du goût du risque, la parole contradictoire diffusée sur les plateaux de télé par des pontes de médecine – qu’on souhaiterait voir à leur place dans les hôpitaux – bref tout se connecte pour faire monter l’angoisse des citoyens.
Il convient de réfléchir aujourd’hui aux moyens dont un Emmanuel Macron tire partie de la situation pour imposer « sa » loi ainsi que ce qu’il convient d’appeler un régime un rien dictatorial. Et ce, sans jamais soumettre les décisions présidentielles (qui enrégimentent nos vies) au vote du Sénat et de l’Assemblée nationale. Le Roi parle, se permet de dire quelles sont les activités essentielles à notre économie et quelles sont celles qui ne le sont pas…
C’est ainsi qu’il vient de persister brutalement dans la fermeture des restaurants de France et de Navarre jusqu’au 20 janvier, sans qu’il est jamais été prouvé qu’ils aient constitué des clusters. Sans jamais prendre en compte les mesures sanitaires observées en général scrupuleusement par les professionnels de la restauration. On est prié de s’incliner, bouche cousue ! Est-il besoin de rappeler au chef de l’Etat que la gastronomie française est inscrite au patrimoine de l’Unesco ? Il y a 10 ans, l’organisation mondiale décidait de classer le « repas gastronomique des Français » comme patrimoine culturel immatériel de l’humanité. Le but était – et demeure plus que jamais – de protéger les pratiques culturelles et savoir-faire traditionnels, aux côtés des sites et monuments de notre pays. Sans flirter avec la caricature, voila qui met notre art culinaire au même rang que la production littéraire, le théâtre, le cinéma… Pourtant – faute d’avoir l’entregent médiatique assez puissant permettant d’obtenir de juteuses subventions – comme c’est le cas des protagonistes de l’univers culturel français, les restaurateurs français se retrouvent sur le carreau. La situation est dramatique pour cette profession – hôtellerie et activités des stations de sports d’hiver comprises – qui fait vivre et travailler un million de personnes. Beaucoup ne s’en relèveront pas … Je pose la question : pourquoi une telle condamnation à mort?
En élargissant le contexte, est-il acceptable, en 2020, que dans cette France des Droits de l’Homme, un Jean Castex se permette d’infantiliser tout un peuple, de le mettre en liberté conditionnelle ? Musarder le nez au vent, cheminer en compagnie de la lune sans avoir signé la feuille de route obligatoire en période covidienne est désormais un délit. Enfin, ultime point d’interrogation : pourquoi autoriser les pèlerinages laïcs dans les rayons des hypermarchés, alors que sa sainteté Macron établit un embargo sur la fréquentation des églises, des temples, des synagogues et autres mosquées en fixant la barre maximale de 30 fidèles jusqu’à la mi-décembre ! Dans cette époque affligeante et médiocre à force de soumission, à quand la Rédemption ?
Marie-France Poirier