La Foire de Dijon représente le premier événement économique et populaire de Bourgogne Franche-Comté, attirant, en moyenne, quelque 160 000 visiteurs au palais des Congrès et Expositions. Depuis deux ans, la Fédération des commerçants et artisans du centre-ville de Dijon, Shop In Dijon, a resserré les liens avec Dijon Congrexpo afin que ses adhérents puissent aussi pleinement bénéficier de cet événement attractif par excellence. Ayant même défendu – avant que ne tombe le couperet du confinement – l’idée de faire vivre la Foire même si celle-ci ne pouvait pas se dérouler physiquement cette année, le président de Shop In Dijon, Denis Favier, nous explique cette stratégie gagnante-gagnante…
Dijon l’Hebdo : Dijon Congrexpo étant acteur de la dynamique économique du territoire – l’attractivité de la Foire le prouve – et votre fédération étant actrice principale du commerce de centre-ville, vous aviez tout pour faire route ensemble ?
Denis Favier : « Dijon Congrexpo et Shop In Dijon se sont effectivement rapprochés en 2018. Comme je l’avais dit lors de la conférence de presse lorsque l’Italie était l’invitée d’honneur – et ces propos avaient été repris par le président Jean Battault dans vos colonnes –, Dijon Congrexpo représente un véritable acteur économique majeur pour le centre-vile de Dijon et pour la ville de Dijon. C’est vrai avec la Foire internationale et gastronomique mais aussi avec les différents salons organisés ou encore avec les 250 jours de congrès par an. Aussi un rapprochement entre nos deux entités était-il impératif. C’est ce que nous avons fait. Nous avons commencé de travailler ensemble afin que la Foire s’intègre au centre-ville par le biais des commerçants. L’année dernière, avec l’Inde, cela a pris une tournure beaucoup plus importante, puisque nous avons fait gagner un voyage et nous avons surtout décoré la ville aux couleurs de l’Inde à travers une grande partie des vitrines des commerces ».
DLH : Ce rapprochement n’était pourtant pas évident à l’origine…
D. F : « L’idée était que le centre-ville se réapproprie la Foire gastronomique. Je ne veux pas forcément remonter aux origines de la Foire mais elle avait tout de même lieu dans la cour d’honneur du palais des Ducs avant plusieurs migrations pour finir boulevard de Champagne. Avec cette distanciation physique, le centre-ville considérait en effet jusqu’à il y a peu la Foire gastronomique comme un concurrent, ponctionnant les clients. Les hôtels fonctionnaient très bien mais beaucoup de restaurateurs du centre-ville regrettaient de ne plus voir grand monde dans leurs établissements ».
DLH : Seulement voilà, la situation sanitaire a fait que cette édition 2020 a dû être reportée…
D. F. : « Après la décision du préfet d’annuler cette édition 2020, il faut savoir que nous avions eu l’idée à Shop In Dijon d’organiser la Foire en centre-ville. Nous avions pris contact avec Dijon Congrexpo en leur disant : il ne faut pas que ce soit une année Off pour la Foire, il faut que l’on fasse parler de la Foire même si elle n’a pas lieu physiquement au palais des Expositions. Notre idée était que les restaurateurs du centre-ville se réapproprient cette Foire, en faisant des menus spéciaux dédiés. Nous avions déjà un restaurant prêt à ne faire que des cuisses de grenouille comme on peut en trouver au sein même de la Foire… Nous avions eu aussi l’idée de contacter certains agents immobiliers spécialisés dans les locaux commerciaux afin de connaître les locaux vacants afin de pouvoir y installer des exposants de façon éphémères aux mêmes dates que la Foire. Notre directeur, Mathieu Honnorat, était allé encore plus loin en envisageant de placer dans les halls d’hôtels certains démonstrateurs qui, d’habitude, sont installés à l’étage de la Foire. Notre objectif était qu’un maximum d’entités commerciales puisse tout de même en profiter. Mais, malheureusement, tout le monde était, en terme de trésorerie, à sec ! Et, depuis, le confinement est tombé… Pour les éditions à venir, je souhaite en tout cas que les relations avec Dijon Congrexpo s’étoffent encore davantage afin de toucher un maximum de personnes venant au palais des Expositions et les attirer dans nos commerces de centre-ville ».
Propos recueillis par Jean-Louis Pierre