Les brèves de Jeanne Vernay

Ouf !

14 octobre au soir. Je m’installe face à mon poste TV XXXL – je l’ai justement acheté pour pallier le manque de sorties culturelles en ces périodes de la saison 2 de la Covid-19. J’ai donc écouté attentivement Emmanuel Macron. Ouf ! Pour l’heure on échappe au couvre-feu instauré entre 21 heures et 6 heures du matin à Paris et sa petite couronne, ainsi qu’à Lyon, Lille, Marseille etc. J’avoue que plusieurs annonces présidentielles m’ont interpelée sur l’absence de réflexion de notre société actuelle, tout comme m’a frappée l’incohérence de la stratégie présidentielle en matière de santé publique : pas de lit en réanimation créé depuis le début de l’année. De Gaulle nous prenait pour des veaux ; l’époque actuelle le démontre en partie… Imagine-t-on le grand Charles descendre de son piédestal et devoir donner des consignes de lavage de mains ou de tenue à la table familiale ? Ou bien encore nous mettre en garde contre l’irresponsabilité qu’il y aurait à se réunir en lieu clos à 10/20 ou 150 personnes sans masque et sans distanciation, quand la pandémie rôde dans tous les coins ? Avouez que c’est bien là la preuve qu’on attend que le Très-Haut de l’Etat nous délivre ce modus operandi en matière de prophylaxie autrefois dispensé dans n’importe quel manuel de cours ménager réservé aux jeunes filles à marier des années 1900. A l’époque, elles passaient pour un rien « nunuches » ; et c’était à la caste masculine des doctes de se faire un plaisir de les éduquer, de les débarrasser d’une ignorance quasi congénitale, bref sans jeu de mots de les « dégrossir ». Or, à écouter notre actuel chef de l’Etat, je me suis fait la remarque qu’il fallait nous satisfaire d’un Baba catéchisant et benêt à souhait : pas un mot n’a été dit par Macron, lors de l’interview, sur une refonte totale de la politique de santé de la France. Ni non plus le moindre « Mea Culpa » sur les nombreuses incohérences et des faux-semblants de l’Exécutif depuis février/mars derniers. Cherchez où se cache l’erreur !

 

Les inédits

Les sorties culturelles se font rarissimes. Alors, autant mettre l’accent sur les bonnes surprises que Dijon nous réserve. Je vous conseille l’exposition « La Fabrique des collections » organisée au rez-de-chaussée du Musée des Beaux-arts : y sont retracés 10 ans d’acquisitions nouvelles (jusqu’au 4 janvier 2021). Les 110 œuvres présentées – peintures, dessins au fusain ou sanguines, et sculptures – sont le signe que le fond du musée n’a cessé de se dynamiser, de s’agrandir et d’établir un pont entre les acquis, les legs, les donations du passé et ceux de l’actuelle décennie. J’ai passé, là, un excellent moment, d’autant qu’on a tout loisir d’apprécier longuement chacune des œuvres. Mention spéciale pour les portraits de Sophie Rude, pour les créations de Simon Morley, Zhu Hong, Cécile Bart, Jacques Perreaut, ou bien sûr de Yan Pei-Ming. De fait, durant la rénovation du Musée, ce sont 220 acquisitions qui ont été réalisées. Ce qui signifie que le public des visiteurs ainsi que des amateurs d’art seront invités à de futures expositions qui révéleront bien d’autres inédits. Plaisirs et joies à suivre…

 

Par ici, les bonnes adresses !

Claude Rutault a réalisé en 1988 une œuvre gigantesque, constituée de 88 toiles, intitulé « A l’Adresse ». Ce fond est propriété du Consortium : on peut avoir un aperçu sur la façade du 37 rue de Longvic. En revanche, d’autres toiles ont été déplacées au Musée des beaux-Arts pour permettre trois accrochages à la salle dite des « Festins », celle des « Artistes » ainsi qu’à la Donation Granville au 2ème étage. La muséographie qui a présidé à cette installation sert à merveille la démarche de l’artiste. Désormais, Rutault a ainsi deux… domiciles dijonnais connus ! Quant au délicieux Musée Magnin, il poursuit ses parcours « Coups de Cœur » dans plusieurs de ses salles. Enfin, dernière minute : Fanny Lallemant-Paulik propose à vos enfants (7-11 ans) jusqu’au 22 octobre de nouveaux ateliers pendant les vacances scolaires, sur le thème Japon, Chine, Corée : les jardins d’Extrême-Orient. Inscription obligatoire auprès du musée au 03 80 67 11 10, ou contact.magnin@culture.gouv.fr

 

Farniente d’automne

On a besoin de se détendre plus que jamais. Au débouché de chacun de mes petits circuits culturels, j’aime fréquenter la Brasserie des Beaux-Arts ; mais j’avoue que j’ai un faible pour le charmant salon de thé « Urbanité » de la rue Charrue : les pâtisseries et les jus de fruits pressés sont succulents. Et cerise sur la star de cet automne – une tarte pommes cannelle et zeste d’orange ! Patrick officie dans les lieux en homme de goût, de surcroit bourré d’humour. Des compositions de fruits de saison décorent joliment les trois salles. Enfin, on peut y acquérir des mugs en porcelaine ou autres objets originaux diablement esthétiques. Si le ciel le permet, une terrasse assortie de bambous vous accueillera avec un petit air de paradis à la Somerset Maughan… Il fait bon partager entre amis quelques heures de farniente d’automne, dont le souvenir permettra de supporter un hiver sous des cieux moroses ! Enfin, je vous délivre deux adresses sympas où dégoter une mode décontractée, à portée de bien des porte-monnaie : Monoprix et Les Galeries Lafayette. Ces enseignes ne proposent que des articles confectionnés avec soin, aux et aux coloris dans le vent. Au diable ! Prada peut aller se faire rhabiller…

 

Ces mots qui sont des faux-amis !

Faute de résoudre les problèmes, les Pouvoirs publiques les rebaptisent. Ainsi, les quartiers de non-droit sont devenus des quartiers sensibles pour se transformer tout récemment en QRR – soit les quartiers de reconquête républicaine. Par le biais de cette alchimie sémantique, nos dirigeants se permettent donc les contorsions les plus graves avec la réalité du terrain. Nos dirigeants avancent à l’aveugle – tiens-tiens, encore un vocable devenu incongru et non politiquement correct ! -, et mettent en danger la République ! Cette addiction aux « non –dits » ou aux vocables édulcorés dans notre société aboutit à aggraver la « guerre de sécession » qui gronde depuis 40 ans, mettant ainsi en pièces impunément notre code républicain et laïque, nos institutions, nos modes économiques, notre police etc. Nous voilà désormais au pied du mur de bastions érigés contre notre culture ou notre patrimoine judéo-chrétien. Tandis que, et c’est carrément absurde, ubuesque voire tragique, le citoyen lambda frise amendes et convocation devant les tribunaux pour avoir donné le nom de « délinquant » à un vrai délinquant ou bien encore à un trafiquant notoire ainsi qu’à un islamiste radical , qui jouissent de l’aval d’une gauche laxiste ainsi que d’un certain nombre d’imans peu ou pas acquis à la France. Et dire qu’avec le texte de loi de Barbara Pompili, on se retrouvera frappé d’ostracisme pour avoir tenu en captivité un mini-dauphin dans la piscine, un hérisson dans le jardin familial, un castor dans la buanderie, une veste en vison dans la garde-robe. On nous fait avaler des couleuvres. De qui se fiche-t-on ?