Les Vert-de-gris font du rase-mottes

Saperlipopette ! Ma parole, Bordeaux a un Vert de trop dans le nez. Le nouveau maire écologiste Pierre Hurmic vient de faire part de sa volonté d’en finir avec le traditionnel sapin de Noël sur la place de la mairie. A l’occasion de cette rentrée politique verdâtre, il a annoncé une série de mesures sur la sécurité, l’urbanisme, la végétalisation de la ville. Sans crainte du ridicule, il a parlé de « l’arbre mort de Noël » qui, chaque décembre, éclairait la place Pey-Berland, sur le flanc de la cathédrale, face à la mairie. « Le budget économisé financera aussi une aide aux commerçants et aux associations caritatives », a précisé l’élu dans une homélie de curaillon laïc à la petite semaine. L’idéologie ainsi dispensée par ce Pierre Hurmic – dont l’antispécisme sectaire apparaît sans ambages – devrait faire redouter le pire à ses administrés.

Dans le cadre du concours de la bêtise ouvert à tous les maires écolos nouvellement élus, offrons la palme à celui de Lyon : il a refusé récemment d’assister à une cérémonie chrétienne datant du 17ème siècle pour aller courir poser la première pierre d’une mosquée. Ah ! J’oubliais l’actuelle Maire de Rennes, elle aussi socialo/écolo, qui ne veut pas que le futur Tour de France prenne son départ dans sa ville en 2021, sous prétexte que « la manifestation est polluante, de nature archaïque et arriérée ». Il est urgent de se poser certaines questions : quel monde veulent pour nous ces nouveaux élus verts, ces Savonarole des Temps actuels  qui, par ailleurs, en profitent pour prendre la mouche face à l’arrivée probable des applications de la 5G en France ? Préconiser une vie sans joie populaire et sans plaisir bon-enfant, brader à l’encan tout notre héritage culturel ou sportif, faire l’impasse sur un rebond des économies locales ou régionales, passer à côté des nouvelles technologies, n’est-ce pas là une bien médiocre façon de gérer des municipalités de premier plan telles que Marseille, Strasbourg, Bordeaux, Lyon, Rennes ? L’affaire est d’autant plus grave que toutes ces grosses capitales régionales affichaient encore à la veille de la Covid-19 des PIB aussi importants que ceux de certains pays d’Europe centrale. Aux citoyens qui ont confondu leur bulletin de vote avec une feuille de scarole boulottée par les limaces d’apprécier ces effets d’annonce dignes de l’Inquisition et – pour tout dire – d’une bêtise crasse ! Voilà un argumentaire qui ne décolle jamais du plancher des vaches, tout en interdisant de goûter au bonheur dans le pré. Bon nombre d’Ecolos ainsi que de Verts semblent se réclamer d’un jardin jonché d’âmes mortes : leurs actuels diktats lancent les prémisses d’un régime dictatorial, excluant toute liberté de penser, de respirer, de se réjouir…

Lors des dernières Municipales, ces mêmes Verts ou adjudants-chefs écolos se sont joués de la naïveté de citadins saturés par une bétonisation galopante ou l’insidieux Coronavirus, sans s’être donnés la peine d’élaborer des programmes crédibles tant sur un plan économique que sur une gestion d’avenir. Or, il est de très nombreux maires ainsi que d’élus à la tête de capitales régionales – tout bord politique confondu – soucieux des enjeux environnementaux, engagés dans la reconstruction de lendemains plus prometteurs. Ces élus-là font le job honnêtement. Sans faire retomber une chape de plomb sur le citoyen de base. Sans recourir dans la gestion de leur cité à ce catéchisme vert-de-gris qui oxyde toute volonté d’entreprendre, toute audace. Ouvrir la voie au renouveau ne se fait pas le nez collé au guidon d’une trottinette, ni avec une morale en rase-mottes fichée à la boutonnière!

Marie-France Poirier