Sprint final : Dijon… maillot vert ?
La dernière étape sur la route du titre de capitale verte européenne 2022 se déroulera le 8 octobre prochain à Lisbonne, la capitale portugaise qui s’est imposée lors de la dernière édition. Pour lui succéder au palmarès, Dijon devra devancer les 3 autres finalistes : Grenoble, Turin et Tallin, qui ont, elles aussi, des arguments à faire valoir dans le domaine du développement durable. Avec moult réalisations et nombre de projets dans les tuyaux, la capitale régionale se présente sur la ligne de départ… dopée comme il se doit !
Noël pourrait tomber avant l’heure cette année pour Dijon métropole. Cela peut vous paraître paradoxal alors que nous ne sommes pas à la fête, avec l’épée de Damoclès de la Covid-19 qui plane, à nouveau, au-dessus de nos têtes. Mais, le 8 octobre prochain, Dijon métropole pourrait recevoir, à l’avance, un joli présent si elle s’impose lors de la finale du concours de la capitale verte européenne lors du grand oral de Lisbonne. Au moment où les sapins se sont invités sur la scène écologique nationale – depuis la déclaration du maire EE-LV de Bordeaux –, elle pourrait en effet être… décorée !
Enfin, les adeptes des Forçats de la Route, après le Tour de France qui vient de s’achever (la Grande Boucle ayant elle aussi été conviée à la table écologique et politique suite, cette fois-ci, aux propos du premier magistrat lyonnais), utiliseraient plutôt la métaphore suivante : Dijon métropole pourrait revêtir le maillot jaune…
Il faudrait, dans ce cas précis, plutôt parler de maillot vert… puisque ce n’est autre que le sprint final qui se jouera dans la capitale portugaise, lauréat de la dernière édition, pour avoir, notamment, réussi à réduire de 50% ses émissions de CO2. Ayant déjà devancé, en mai dernier, un peloton composé, tout de même, de Zagreb, Budapest, Sofia ou encore Murcia, qui faisaient partie des 18 villes européennes sélectionnées à l’issue d’une première phase, Dijon a été retenue parmi les finalistes qui, aujourd’hui, sont au nombre de 4.
Dans la course ultime, figure, en effet, Turin, la cité piémontaise qui veut être désormais aussi célèbre pour sa révolution verte que pour le Saint-Suaire ou la Juve (si nous restons dans le domaine sportif). Etant, selon l’Insee, la 2e ville française pour les déplacements domicile-travail à vélo et la première à avoir interdit les produits phythosanitaires, Grenoble, avec, au guidon depuis 2014, le maire EE-LV Eric Piolle, fait aussi partie du quatuor final. Sans oublier Tallin, capitale de l’Estonie implantée au bord de la mer baltique, qui, à l’instar de Dijon, a su conjuguer patrimoine (son cœur de ville est aussi classé au Patrimoine mondial de l’Unesco) et innovation (elle est une véritable plateforme énergétique, accueillant, notamment, le « Nord Pool Spot », autrement dit le plus grand marché de l’énergie électrique au monde).
Un joli braquet
Dijon disposera-t-elle d’un braquet suffisant pour laisser derrière elle, sur la ligne d’arrivée, ses trois concurrentes qui, toutes, disposent aussi d’arguments solides sur les 12 indicateurs environnementaux retenus ?
En espérant que vous ne nous en voudrez pas, le chauvinisme nous pousserait à répondre par l’affirmative. Tout comme le fait que la capitale régionale soit sortie 1re sur les indicateurs liés à la nature, la biodiversité, la croissance verte et l’éco-innovation, 2e pour les performances énergétiques ou encore 3e pour l’atténuation du changement climatique, la mobilité urbaine durable et le bruit. Le tournant durable pris par la Cité des Ducs depuis deux décennies, visible au quotidien par tout un chacun, accentue cette partialité. L’avènement des deux lignes du tram a mis la capitale régionale sur les rails des transports doux. A l’instar de la piétonisation du cœur de ville, la flotte des bus au gaz naturel de ville, les 27% du linéaire de voirie dédiée aux vélos (316 km d’aménagements cyclables)… Le centre d’exploitation bus et tram avait été, rappelons-le tout de même, récompensé par le 1er prix européen des Light Raid Awards en 2012. Dans le domaine des énergies renouvelables, la réalisation du 4e plus important réseau de chaleur urbain de l’Hexagone – il sera de plus de 120 km en 2023 –, alimenté par trois chaufferies bio-masse, ne devrait pas passer inaperçu. Le magazine Fémina a récemment classé Dijon comme « ville la plus verte de France » avec 3,93 m2 de jardins et espaces verts pour 10 habitants. Nous pourrions tomber dans un inventaire à la Pré…vert pour les réalisations mais les actions envisagées devraient aussi peser dans la balance. L’installation d’un parc photovoltaïque sur Valmy en 2021, le développement de la filière hydrogène, avec à la fois une station de production et de distribution mais aussi son utilisation pour les bus et les bennes à ordures, le projet « alimentation durable à l’horizon 2030 », avec tout un volet agrobiologie urbaine… pourraient, qui sait, faire la différence.
Photo finish
A l’image du projet RESPONSE de réhabilitation énergétique et de bâtiments intelligents qui concernera 377 logements, un gymnase et 3 groupes scolaires au cœur d’un quartier Politique de la Ville, la Fontaine d’Ouche. Soutenu par de nombreux partenaires (Enedis, Université de Bourgogne, Ecole supérieure des Travaux publics…) mais aussi devant valoriser le savoir-faire technologique de nombre de start-up locales, RESPONSE a d’ores et déjà marqué des points auprès de la commission européenne, puisqu’elle l’a retenu dans son appel à projets « H2020 villes et communautés intelligentes », destiné à financer des solutions innovantes en faveur de la transition énergétique et de l’optimisation des ressources par le biais de systèmes hautement intégrés.
Voilà, n’en doutons pas, des arguments qui seront exposés et détaillés par le leader de l’équipe dijonnaise, le maire et président de Dijon métropole, François Rebsamen, lors du grand oral de Lisbonne. La nouvelle flambée de la Covid-19 modifiant la donne, cette épreuve devait se dérouler physiquement à Lisbonne mais elle se tiendra en visioconférence. Cela modifiera-t-il la donne ? C’est aussi l’une des questions qui se posent à la veille de ce rendez-vous européen…
La réponse tombera avec la photo finish sur la ligne d’arrivée le 8 octobre à Lisbonne. D’ici là, n’hésitez pas à faire vos pronostics !
Camille Gablo
Des soutiens nombreux
Nombre d’habitants de la métropole ont pu exprimer leur soutien dans cette course finale. Pratiquement 5000 personnes se sont rendues sur la plateforme numérique www.dijon-capitaleverte.eu où 133 contributions et 114 propositions citoyennes ont également été enregistrées. Une page Facebook ainsi qu’un compte Instagram Dijon capitale verte européenne ont également vu le jour.