Musée des Beaux-Arts, musée Magnin, Consortium-Centre national d’art contemporain, Jardin des Sciences & Biodiversité, musée du Pain d’épices… mais aussi œuvres d’art dans les parcs et jardins, sur les places, dans les rues… A Dijon, la culture permanente ou éphémère est omniprésente et accessible à tous. Pleins feux sur une ville culturellement « éclairée ! »
Même si Voltaire écrivait, avec, parfois, un certain humour, que « la culture des champs était plus douce que celle des lettres ! », nous allons vous parler de la culture des villes… Et Voltaire ne nous en voudra pas de débuter par sa prose cet article sur les expositions estivales dijonnaises, lui qui appréciait tant le peintre François Devosge à l’origine, rappelons-le, de la genèse du musée des Beaux-Arts dans la cité des Ducs. C’était en 1766… et nous étions en plein siècle des Lumières.
Plus de 250 ans plus tard, nous pouvons dire que ce mouvement qui avait, rappelons-le, pour but de combattre l’obscurantisme en promouvant les connaissances est toujours d’actualité (pardon pour l’anachronisme !). Il faut dire que nous sommes dans une Ville qui a décidé, dès 2004, la gratuité des musées et qui, le 17 mai 2019, inaugurait l’un des projets culturels majeurs des dernières décennies : la métamorphose du musée des Beaux-Arts. Au terme d’un chantier dantesque destiné à redonner là-aussi de la Lumière à ce phare culturel de Dijon, qui est, avec le Louvre (excusez du peu), le seul musée à disposer d’un palais (des Ducs) pour écrin…
Le Pleurant n°17… ne pleure plus
Aussi ne pouvons-nous que vous conseiller de faire comme, il y a peu, le Pleurant n°17, connu comme « le Pleurant étanchant ses larmes » qui, après plus de 200 ans d’absence de la Cité des Ducs, a pris lui aussi la direction de ce musée pas comme les autres. Ce Pleurant a retrouvé le cortège des personnages emblématiques sous les arcatures du tombeau de Philippe Le Hardi, dans ce lieu culte de l’art. Vous trouverez, sans conteste, votre bonheur parmi les nombreuses collections (rien à voir, au demeurant, avec les soldes !). Vous pourrez aussi, au sein du salon Apollon du palais des Ducs, apprécier la nouvelle édition de l’exposition « Dijon vu par… » dévoilant les curiosités cachées débusquées par le photographe Pascal Reydet et accompagnées par les textes poétiques d’Annabelle Larcheveque. Depuis 1980, « Dijon vu par… » permet de mettre là aussi en lumière notre ville culturelle par excellence, son patrimoine mais aussi des lieux encore méconnus.
Le MBA fait partie des musées (connus quant à lui bien au-delà des frontières de l’Hexagone) dont peut s’enorgueillir Dijon : 7 d’entre eux dépendent de la Ville, le musée Magnin de la réunion des musées nationaux français, le Consortium-Centre national d’art contemporain étant quant à lui géré par l’association « Le Coin du Miroir ». Dans des règles sanitaires évidemment adaptées à la période que nous traversons, vous pouvez ainsi vous en donner à cœur joie en musardant dans ces hauts lieux culturels.
Une exposition gourmande
Sachez, par exemple, que le musée Magnin, implanté au cœur de l’Hôtel particulier Lantin, rue des Bons Enfants, organise des « visites surprises » guidées par le conférencier Frédéric Augelon : ne manquez pas ces rendez-vous (originaux) les 28/07 à 15h, 1er/08 à 15h, 15/08 à 11h, 18/08 à 15h et 22/08 à 15h (informations sur musee-magnin.fr).
Quant au Consortium, il est ouvert tout l’été sans interruption, du mercredi au dimanche. Cinq expositions sont présentées : « Kiss of Life » de Louise Sartor, « Zéro Virgule Nul » de Valentin Carron, Adam Pendleton, Sean Landers, ainsi que « New York : The Eighties ; Part Two »
Restons encore un zeste sur les musées : celui-ci est à déguster aussi sans modération, puisqu’il émane de l’emblématique (et gourmande) Maison Mulot & Petitjean. Au 6 boulevard de l’Ouest, n’hésitez pas à remonter le temps de l’histoire du pain d’Epices. Cette entreprise familiale qui régale depuis plus de deux siècles les inconditionnels des friandises au goût épicé vous propose du mardi au samedi de 14 à 18 heures une visite exceptionnelle sur plus de 450 m2 qui saura éveiller tous vos sens (plus de renseignements sur www.mulotpetitjean.com).
Cette Maison s’étant aussi lancée dans le bio depuis 2017, avec une gamme qui fait de plus en plus d’émules, nous nous permettrons de rebondir sur l’exposition « Au cœur des saisons », conçue par le Jardin des Sciences & Biodiversité, celui-là même qui rassemble tout de même un muséum, un planétarium et un jardin botanique. A l’heure où les interrogations sont multiples sur l’impact des changements climatiques, elle vous permet de regarder réellement passer… le temps. Au rythme des saisons… Ludique et accessible à tous, elle vous fera passer un agréable moment estival (enfin aussi printanier, automnal et hivernal !). N’hésitez pas à vous y rendre en famille…
Avec vos chères bambins (ou sans, c’est selon !), vous pouvez également opter pour des balades dans les rues de Dijon, qui font aussi la part belle au Street Art. La dernière réalisation éphémère du Mur au croisement des rues d’Assas et Jean-Jacques-Rousseau (le chat signé Kalouf) fera, qui sait, miauler vos yeux de plaisir ! Mais vous pouvez également vous promener dans les parcs et jardins de Dijon, qui abritent, pour nombre d’entre eux, des œuvres d’art (un seul exemple, car il nous faudrait plus qu’une page pour toutes les lister, le temple d’amour à l’Arquebuse…) La culture est aussi dans les espaces verts. Voltaire aurait pu aussi écrire cela !
Camille Gablo