Michel Equey : « Le rugby, c’est plus qu’une passion »

Faire une trentaine de kilomètres à vélo par jour après avoir passé quarante ans à jouer au rugby, n’est qu’un jeu d’enfant pour Michel Equey, 74 ans. Aujourd’hui cette figure emblématique du rugby en Bourgogne -ancien champion de France juniors avec le Stade dijonnais- gère avec bonheur l’association des anciens rugbymen de Côte-d’Or. Elle lui permet conserver un lien avec ce sport qui a bercé toute sa jeunesse et qui lui a tout appris.

 

Michel Equey, Bourguignon pure souche, commence le rugby en faisant des tournois de benjamins à l’âge de 12 ans. Avec nostalgie, il se rappelle encore l’odeur de l’herbe fraîchement coupée et les moments passés à courir avec ses copains sur le terrain de rugby. C’est à la plaine des Bernards, actuelle piscine du Carrousel, que la foudre du rugby s’abat sur lui. « C’est là que ma passion pour le rugby est née et j’ai vite compris que j’allais y rester longtemps ».

Le jeune rugbyman progresse rapidement. Petit hic, ses parents n’étaient pas au courant de cette pratique. Il leur expliquait qu’il allait à la messe… Et c’est dans le journal qu’ils découvrent que leur fils joue au rugby… L’autre souvenir qui le fait sourire, c’est la fois où il a joué en première division en étant encore mineur. Le secrétaire avait appelé ses parents pour leur demander leur autorisation. Sa mère ne connaissait pas ce sport. Elle lui avait même recommandé de porter un costume…

Pour lui, ce sport rime avec amitié. Et Michel Equey aime et entretient les amitiés de longue date. C’est un trait de son caractère, il est sociable et avenant. Aujourd’hui encore, il ne rate pas une occasion pour aller faire du vélo avec les amis de son adolescence. L’unité du groupe, l’esprit d’équipe, gagner ensemble. Ce sont des valeurs qui lui tiennent beaucoup à cœur. Il se définit ainsi. Lorsqu’il s’exprime, Il préfère dire « on » plutôt que « je », car pour lui, c’est ce groupe qui l’a encouragé à donner le meilleur de lui-même. Et il en est fier.

Michel Equey a joué dans toutes les catégories confondues. En 1960, il a 20 ans et il remporte son premier titre. « Hier encore, j’avais 20 ans, je caressais le temps » ces paroles de Charles Aznavour font écho à cette période qui lui procure beaucoup d’émotion.

Après une carrière de joueur bien remplie, il a entraîné plusieurs équipes : Dijon, Beaune, Seurre, Talant. En même temps, il ouvre un pub à Beaune puis un bar à Talant avant de devenir taxi. Un parcours atypique et authentique.

Michel Equey voit le rugby comme un vecteur de transmission, de savoir-être. Ce sport lui a également donné l’envie de voyager, de rencontrer de nouvelles personnes sur son chemin. Le respect, est l’une des valeurs fondamentales qui lui a été inculquée. Le rugby, c’est la rage de vaincre. En groupe. Esprit solidaire, Michel Equey glorifie ce sport qui, aujourd’hui, ne cesse d’être qualifié de brutal. Il aimerait que cette étiquette change, que les personnes prennent conscience que c’est un « sport magnifique ».

Si la détermination et l’amitié décrivent la personnalité de l’ancien champion de France de rugby, la solidarité reste sa force majeure. Touché par la maladie génétique de son petit-fils, Michel Equey propose à son association de s’engager au service du téléthon des sports.

 

« Qui m’a payé ma licence »

Il y a un peu plus d’un an, Michel Equey écrit « Qui m’a payé ma licence ». Il y relate sa carrière mais aussi et surtout son expertise et ses points de vue : « Aujourd’hui, on paye des licences à des jeunes. Moi j’ai commencé le rugby avec rien ».

L’ancien rugbyman met en avant le fait que le manque d’argent peut vite être considéré comme un frein. Le plus important réside dans la motivation et l’envie de progresser. C’est pourquoi l’association des anciens rugbymen de Côte-d’Or voit le jour il y a 10 ans grâce à lui et Gérard Savin, lui aussi ancien du Stade dijonnais. Aujourd’hui, elle compte 350 membres, tous anciens rugbymen et donateurs. Elle vise essentiellement à encourager les jeunes rugbymen et rugbywomen à persévérer. Chaque année, l’association verse une somme de 600 à 700 € à toutes les écoles de rugby du département.

Les réunions entre les écoles de rugby et l’association ont l’habitude de se faire au Zénith de Dijon. La prochaine rencontre était prévue le 13 mai prochain. Le Coronavirus en a décidé autrement. Mais ce n’est que partie remise

Alice Capezza