Les brèves de Jeanne Vernay

C comme confinement à la campagne

Quel gamin n’a pas ânonné le Rat des villes et le Rat des Champs ? Dans son intervention du 13 avril, Emmanuel Macron nous a conté une autre fable moins riche d’enseignement que Jean de La Fontaine ne le fit : les Français ont tout de suite pigé que, vue de l’Elysée, la France est coupée en deux moitiés – la plus grosse et la petite disait le Candide de Voltaire. Il y a donc la France VIP et la France des Campagnes – soit le menu peuple d’en-bas. Ignore-t-il, le Président, que les populations rurales se trouvent réduites à un confinement encore plus circonscrit que dans les agglomérations, en dépit de leurs job et vie en plein air ? Les habitants de certains villages entre Creuse/Ardèche via Lozère n’ont pas vu de facteurs depuis plus de deux semaines. Quant aux bureaux de poste, ils sont encore très nombreux à être fermés ; il faut parfois faire 30/40 kilomètres pour poster du courrier !

 

Du balai !

Tiens, justement ! M’arrachant à mon ménage du matin, je viens de prendre connaissance d’une enquête Ipsos-Lire publiée dans L’Express qui révèle le fossé béant entre la population, son élite ainsi que ses dirigeants politiques. Enquête qui devrait faire froid dans le dos d’Emmanuel Macron : seul un Français sur quatre se sent bien représenté par le Président de la République. Et comme il s’agit d’un sondage réalisé avant le confinement et bien sûr son intervention du lundi de Pâques, j’imagine que sa cote d’amour a dû encore en prendre un coup. Alors l’entendre s’apitoyer sur les familles vivant dans des logements inconfortables, on aurait eu envie de lui offrir le prix de l’excellence de « la câlinerie hypocrite » comme dirait un de mes amis.

 

Le timbre et l’escargot

La Poste – dont je rappelle qu’elle perçoit un super pécule de l’Etat pour offrir aux citoyens un service public – m’a encore joué un très sale tour le 9 avril dernier. Après m’être enquise sur Google que les guichets de Grangier étaient ouverts, je me pointe avec une grosse enveloppe à envoyer en suivi. Badaboum! Je me casse le nez, avec sous les yeux une simple affichette informant que l’établissement était fermé, sans autre forme de procès. Une précision toutefois : mention était faite de se rendre au bureau du boulevard Clemenceau. Bien-bien, mais c’était hors de question pour moi de m’y rendre car cela me faisait un déplacement depuis mon domicile de 2 kilomètres ! Finalement, dès le lendemain de ma déconvenue, j’apprenais que la Poste Clemenceau était fermée pour « suspicion de Coronavirus »… Encore combien de temps la direction générale de la Poste pourra-t-elle se comporter en despote?

 

Histoire naturelle

J’en reviens à l’allocution présidentielle fixant au 11 mai l’accueil des enfants en classes maternelles, dans le primaire et –en partie – dans l’enseignement secondaire. Un beau tollé en a suivi, grossi de la colère des personnels enseignants et nourri de l’inquiétude de bon nombre de parents conscients de la dangerosité d’une telle annonce : quels sont le mouflet et le jeune scolaire à être habités par le souci de bien observer la fameuse distanciation sociale. Dans les cours de récré ou les bacs à sable des tout-petits, la Guerre des Boutons, chère à Louis Pergaud, n’est jamais bien loin… Bref, les sphères élyséennes ont coutume de nous pondre des décisions en culture hors sol.

 

Et bien, dansez maintenant

Bravo ! Je trouve que c’est une idée fantastique, dynamique et porteuse de joie. En ces temps difficiles, il peut être question de mouvement, musique et danse pour tout le monde, et plus particulièrement pour les personnes isolées.
Chaque lundi mis en ligne en trois langues, un atelier de chants et danses de Tango en direct depuis l’Argentine touchent plus de 50 000 personnes, soit isolées soit dans des EHPADS. Jusqu’à maintenant, ce sont 30 établissements qui le suivent dans 3 pays : France, USA et Argentine. Et ce en Bourgogne, grâce à l’implication de l’Association « Les Amis du 7 » ainsi que de deux entreprises bourguignonnes : Cassis Boudier et la Chocolaterie de Bourgogne. Sur téléphone, tablette, ordinateur ou si vous le pouvez, télévision, en aller chercher le lien sur Youtube : https:// :www.youtube.com/watch ?v=syEPv92UNz8
Et bien, dansez maintenant…

 

Immobilier, le bon plan !

Soyons optimistes ! Un récent numéro du quotidien Les Echos nous incitent à regarder le verre à moitié plein. Une fois le Covid-19 terrassé, un probable réajustement des prix devrait permettre à un assez grand nombre d’investisseurs ou de candidats à la propriété de concrétiser leur projet immobilier. Les villes moyennes, dont Dijon qui figure en bonne place dans la sélection du journal, apparaissent constituer un terrain d’investigation prometteur. En effet dans la métropole, les prix sont restés sages et de nombreuses possibilités existent toujours en dépit du contexte actuel : une richesse patrimoniale exceptionnelle, des zones d’activités dynamiques et un taux de chômage qui se situe dans la fourchette basse. Tous à vos tirelires !

 

Le chocolat, le bon antichoc

La FEDOSAD – Services d’Aide et d’Accompagnement à Domicile, Services de Soins Infirmiers et Hospitalisation à Domicile, Accueils de Jour, EHPAD etc – œuvre sans relâche, depuis le début de l’épidémie COVID 19 pour continuer à intervenir et à prendre en charge les personnes plus fragilisées dont celles touchées par le Covid-19. Et ce, grâce à ses salariés en lien étroit avec le CHU.
L’équipe de direction, la FEDOSAD a souhaité, via un petit geste symbolique, remercier ces derniers en leur remettant à chacun, un sachet de chocolats de Pâques. Soit 600 sachets de chocolats, confectionnés par la Maison Roger. Applaudissons à cet « antichoc » pour pallier les vicissitudes du moment.

 

Mon quartier

Un vent d’évasion pour conclure… A me balader chaque jour dans mon petit coin de vie confinée, je regarde avec une sympathique curiosité les trésors d’invention déployés par les propriétaires pour conférer à leur maison du peps. C’est ainsi qu’à quelques mètres de distance, on peut contempler un cottage normand, une maison à la mode du Canada, une autre qui évoque la Louisiane / « Autant en emporte le vent » et même – là, c’est le must – un pavillon à l’origine tout simple à qui l’on a adjoint une mini construction à la mode des orangeries du 18ème siècle.