Député élu à cinq reprises, ministre de la Fonction publique, et président du conseil départemental de la Côte-d’Or, François Sauvadet, ardent défenseur de la ruralité ayant essuyé les bancs de Montchapet comme François Rebsamen, est incontournable dans le paysage politique. Histoires de François… au pluriel !
Le « grand »… c’est ainsi que l’appellent nombre de ses thuriféraires et amis. Ses contempteurs ont, vous vous en doutez, beaucoup plus de mal à utiliser ce surnom qu’il s’est forgé au fil de sa carrière politique débutée en 1993. Et ce, en s’implantant dans le sillon du député de la 4e circonscription, Gilbert Mathieu. Alors journaliste politique après avoir tenu la rubrique agriculture au Bien Public, ce fils d’agriculteurs de Chanceaux décide de tracer son destin « de l’autre côté du miroir ». Autrement dit d’occuper l’actualité des pages qu’il rédigeait précédemment.
C’est son nom qui s’écrit en grand chez nos confrères du boulevard Kir le 29 mars 1993 au lendemain de ses 63,12% face alors à Jean-François Hory, qui était tout de même alors le président national du MRG. Les électeurs de la 4e circonscription renouvelleront leur confiance à leur député, devenu entre temps maire et conseiller général de Vitteaux, à quatre reprises par la suite… C’est dire à quel point les liens qu’il a su tisser, au fil des années, avec ses administrés ne se sont jamais distendus. La typicité de sa circonscription ainsi que ses racines rurales en ont fait le premier défenseur de la ruralité en Côte-d’Or, enfin un statut que lui dispute un autre François… Patriat. Les deux auront un destin national puisque ce dernier deviendra ministre de l’Agriculture sous Lionel Jospin, François Sauvadet étant, quant à lui, nommé ministre de la Fonction publique dans le gouvernement Fillon III sous Nicolas Sarkozy. Des Républicains indépendants à l’UDF, en passant par le Nouveau centre dont il a été le président du groupe à l’Assemblée nationale, François Sauvadet a toujours eu le centre comme boussole.
Une « balle » dans sa cartouchière
A tel point qu’il laissa en rase campagne le François dont il avait été le plus proche durant de nombreuses années (Bayrou pour ne pas le citer) au moment où le candidat au tracteur, décida, avec, notamment, la création du Modem, de s’affranchir totalement de Nicolas Sarkozy et de devenir une force politique indépendante capable de pactiser avec la droite ou avec la gauche.
Mais revenons encore une fois en arrière et à l’année 1993 : ses premiers pas en politique ne se firent pas sans une véritable détermination. Car ni le maire de Dijon de l’époque, Robert Poujade, la figure tutélaire de la droite dans le département que (très) peu osaient contredire (et c’est un doux euphémisme) ni le député RPR de la 2e circonscription, Louis de Broissia, qui était au demeurant son patron au Bien Public, ne souhaitèrent le voir devenir parlementaire. C’est dire s’il a dû à l’époque s’imposer contre vents et marées… sur des terres minées… Homme de la terre – qu’il adore arpenter pour chasser –, il conserva longtemps une « balle » dans sa cartouchière et la tira 15 ans plus tard : en mars 2008, pour être plus précis, où sa haute silhouette s’installa sur le fauteuil du président du conseil général de la Côte-d’Or. Lors de cette élection dantesque, il fit chuter Louis de Broissia avant de remporter face à la gauche le Département d’une courte voix. Et il conserve depuis la Côte-d’Or… Aux régionales, en revanche, François Sauvadet ne connut jamais le même succès, que ce soit dans la seule Bourgogne en 2004 et 2010 ou encore en Bourgogne Franche-Comté en 2015, malgré ce que les pythies politiques lui promettaient. La défaite fut amère mais, vous vous en doutez, le Grand s’est relevé ! Et, depuis, c’est avec un autre François (Rebsamen celui-là) qu’il a croisé sur les bancs du lycée Montchapet qu’il n’a de cesse de batailler…
Camille Gablo
20 avril 1953 : Naissance à Dijon
1977-1993 : Journaliste au Bien Public
1995 : Maire de Vitteaux
1993 : Député de la 4e circonscription
2007 – 2011 : Président du groupe Nouveau Centre à l’Assemblée nationale
20 mars 2008 : Président du conseil départemental
29 juin 2011 : Ministre de la Fonction publique