Voilà un homme qui aura marqué le territoire, celui de la première circonscription de Côte-d'Or dont il a été le député de 2002 à 2014. Figure emblématique de la droite dijonnaise, Bernard Depierre fait aujourd'hui figure de pharaon de la politique qu'il commente avec toujours autant de pertinence. A 74 ans, il fait preuve d'une détermination dont certains doutaient qu'il fût encore capable.
Des campagnes électorales, il en a connues. Sept au total. Cinq victoires (dont celle obtenue contre François Rebsamen aux législatives de 2002) et deux défaites, de celles qui forgent les caractères et les destins. L’ancien député de la Première circonscription de Côte-d’Or ne s’est jamais départi de la passion qu’il porte à la politique. Passion extrême qui l'a porté vers un vrai travail de stakhanoviste. La formule n'est pas excessive pour qualifier l'ampleur de l'action qu'il aura menée durant ses deux mandats au palais Bourbon. Jugez plutôt : on lui doit, entre autres, la loi sur le financement des stades pour l'Euro de football 2016, la loi sur le statut des arbitres de toutes les disciplines sportives, la 2e loi sur le dopage, le trafic des produits dopants et le contrôle des sportifs sur tous les lieux... Au total, il déposera six projets de loi et en co-signera 70. On le retrouve aussi en première ligne pour obtenir les deux pôles de compétitivité en Bourgogne (Vitagora et le nucléaire) mais aussi des financements pour la construction du Grand Stade à Dijon, la piscine olympique, des terrains synthétiques ou encore un soutien financier pour une soixante de dossiers d'investissements sur sa circonscription.
En 35 ans de mandats nationaux et locaux -on n'oubliera pas non plus qu'il a été membre du bureau politique de l'UMP, secrétaire national aux Sports, président d'Orvitis-, il s'est fait l'apôtre du volontarisme. Fonceur, décidé, carré, direct : Bernard Depierre ne s'est jamais désaltéré à l'eau tiède. Mélange détonant de sérénité et d'explosivité, il aime le concret, les faits, ne doute de rien. Surtout pas de lui-même. Jamais aussi à l'aise que quand il mène l'offensive, c'est un infatigable combattant capable de franchir le pont-levis en passant par les fossés, avec cette flamme dans l'oeil qui illumine le champ de bataille et désigne son vainqueur.
Avec sa voix de tableau noir et ce sens de la formule qui le caractérise, il fait de la politique au canon et pas à fleurets mouchetés. Il n'est pas du genre à faire dans la dentelle de Mirecourt et son célèbre point de Venise à l’aiguille. Pourtant, compagnons de route, adversaires constants ou d’un moment, ennemis déclarés ou dérangeants, chacun s'accorde à lui reconnaître une fidélité obstinée aux grands principes et notamment un attachement irrévocable au gaullisme
Difficile d’être après avoir été ? Bernard Depierre assume. Il a toujours la pêche, le geste large, la conviction énorme. Et un appétit formidable pour dévorer les tâches. Aujourd'hui, c'est le CFA du Sport de Bourgogne – Franche-Comté qu'il a créé en 1994 qui profite de son expertise. Il en a fait un des plus performants de France derrière les régions PACA et Ile de France.
Les années passent mais Bernard Depierre est toujours habité par une conviction indéfectible. Celle qui a éclairé son parcours politique.
Jean-Louis Pierre
1945 : Naissance à Bourbon-Lancy (Saône-et-Loire)
1994 : Il crée le CFA du Sport de Bourgogne – Franche-Comté
Elu conseiller général
1977 : Elu conseiller municipal de Dijon
1983 : Adjoint au maire de Dijon
2002 : Elu député de la 1ere circonscription
2012 : Perd la 1ere circonscription au profit de Laurent Granguillaume (PS)