Professeur d’histoire-géographie à la retraite devenu écrivain, le Dijonnais Didier Mény publie son troisième recueil de poésie et septième ouvrage, illustré par Dan Steffan.
Les Oublis du Vent est un dialogue. Poésie et peinture se retrouvent à chaque page et se répondent. Dan a illustré les textes de Didier et c’est Didier qui a choisi le talent de Dan. Car son pinceau est celui qui reflétait le mieux ses mots.
Petit, élégant, épuré, le livre semble tout droit venu du Japon. Il sort en fait des éditions côte–d’oriennes « L’Atelier des Noyers », habituées des petits formats et qui aiment faire se rencontrer des textes et un univers graphique. Le côté japonais se retrouve dans l’organisation des vers : de type haïku mais plus libres, les strophes sont simples, incisives, tout ce que Didier Mény recherche : « Je n’aime pas les bavardages ou fioritures en littérature, il faut que ce soit efficace, qu’on aille directement à l’os et sans masque. J’aime aussi dérouter un peu les lecteurs, qu’ils fassent un pas de côté vers un autre monde, un monde auquel ils ne sont pas habitués, les surprendre, si possible les émerveiller ».
Cet autre monde, ce sont les thèmes qui jaillissent à chaque page : le vent, le sable, l’horizon, puis la parole donnée aux choses, aux éléments pour faire ressortir leur âme et toucher du même coup le fond de l’âme humaine. Didier Mény met en avant la puissance évocatrice des paysages et se fait leur porte-parole : « Dans la nature tout est dévoilé mais rien n’est dit, quand j’écris je suis le traducteur des émotions et des vérités de la nature, mon côté géographe peut-être… Ajouté à mon goût de la contemplation, car il y aura toujours l’eau, le vent, la lumière non ? » On retrouve également quelques sujets évoqués dans ses précédents recueils et romans comme l’absence, le silence, le temps ou la parole tue.
Quant au coup de pinceau de Dan Steffan, c’est la troisième fois qu’il s’exprime pour L’Atelier des Noyers. Plasticienne Alsacienne, Dan a reflété les poèmes tout en laissant libre cours à sa créativité ; d’un tracé juste, elle manie la délicatesse et la rudesse, la beauté et les âmes perdues, la peur et l’espoir. Promenade réussie entre dessins et mots, Les Oublis du Vent est à découvrir à la librairie « la Fleur qui pousse à l’intérieur » ou sur commande.
Caroline Cauwe
Du même auteur :
Joséphine, nouvelle, éditions de L’escarbille
Tristan, récit, éditions de L’escarbille
À l’Est de la Nuit, roman, éditions de l’Armançon (prix du 2e roman au festival de Laval 2014)
Les Vies Oubliées, roman, éditions de l’Armançon
À l’Ombre des Anges, recueil de poésie, éditions du Cygne
La Trace des Silences, recueil de poésie, éditions du Cygne