En France, plus d'un millier de maires ont volontairement abandonné leur fonction depuis 2014. Un découragement qui ne manque pas d'inquiéter à quelques mois des prochaines municipales. Pas étonnant donc qu'ils soient de moins en moins nombreux nos édiles à offrir de larges et francs sourires à leurs administrés. Aussi quand on arrive à en croiser quelques uns comme ceux affichés par le maire d'Ahuy et son équipe, il ne faut pas hésiter à chercher illico presto les motifs de satisfaction.
Et à Ahuy, ils sont nombreux. Et pour cause. Après l’Aqueducienne, superbe salle plyvalente inaugurée en janvier 2017, mais aussi la réfection de la Grande Rue, la rénovation du Mille clubs, la création de deux parkings au coeur du village, c’était au tour de la nouvelle place de recevoir récemment une bénédiction républicaine.
« 24 ans. Il s’est passé 24 ans entre la première fois ou nous avons évoqué avec Sophie Gruot la création de cette place en conseil municipal, en juin 1995, et ce 21 juin 2019 » se souvient Dominique Grimpret, l’heureux maire de cette commune de 1 230 habitants qui a su préserver une « dimension village » aux portes de Dijon.
« De 2002 à 2007, nous avons élaboré le PLU sous la direction de Jean-Claude Douhait. Il était prévu la réalisation de plusieurs lieux de vie : notre salle des fêtes, l’Aqueducienne et cette place, cœur de village. Il a fallu encore 12 ans pour arriver à ce que l’on peut voir aujourd’hui ». Les travaux de la partie publique de la place se sont déroulés en 3 phases, suivant la construction de bâtiments élégants dont le dernier sera livré en septembre prochain. Il accueillera la bibliothèque et une brasserie-restaurant idéalement situé à proximité d’un cours d’eau.
Le projet, initialement appelé « nature et racine» a été proposé au conseil municipal par le cabinet BAFU dirigé par Pascale Kergé. Avec son collaborateur, Emmanuel Bouchet, un travail remarquable a été fait avec les cabinets Ace Ingenerie, et Scan Sol qui ont également travaillé à la conception. Pascale Kergé a été amenée à diriger bon nombre d’entreprises : pour le gros œuvre, Colas et Gaudry pour la tranche 1, Gaudry et Aller pour les tranches 2 et 3 ; pour l’électricité, INEO pour la tranche 1 et Demongeot pour la 2 et 3 ; pour les espaces verts, Duc et Preneuf. Sans oublier les interventions d’Enedis et Suez .
Pour l’aménagement Urbain placé sous la direction de l’adjointe Dominique Labouille, les choix se sont portés sur les entreprises Artek , Giraud, AJ3M qui ont fourni le mobilier, les bancs, et la pyramide de cordes.
« Mais créer une place, c’est bien. La faire vivre, c’est mieux ». Et Dominique Grimpret de remercier tous ceux qui, depuis quelques temps déjà, la font vivre. « En tout premier lieu, les commerçants : ils ont eu le courage d’investir sur leurs fonds propres et ils ont pris le pari, comme nous, de la réussite de cet espace. Mylene Mauri, salon d’esthétique, Karine Lecerf, vêtements et déco de la maison, M. et Mme Alipio, les boulangers, Adeline Lombart, salon de coiffure et Marie Dandine, toilettage pour chiens. Il nous faut également remercier les médecins, le docteur Skovronek, qui a toujours soutenu ce projet, l’ostéopathe, Damien Decoux, Julie Jacques, infirmière et Mme Chavanelle, la kiné. Sans oublier Pascal Pagand (Edifipierre) pour la qualité des réalisations des 3 bâtiments et pour le respect des engagements pris ».
Cette place accueille désormais, tous les 15 jours, en fin d’après-midi, les 2e et 4 e vendredis du mois, un marché qui a rencontré un franc succès dès son lancement dans le courant du printemps.
Et, cerise sur le gâteau, cette place n’aura aucune répercussion financière sur les habitants de la commune. Le montant des travaux s’élève à 1 million d’euros. La vente des terrains a rapporté 952 000 €, François Patriat, au titre de sa réserve parlementaire de l’époque, a versé 20 000 € et la Métropole a remboursé la création de la rue du Clos des Aiges pour un montant de 344 000. Et il ne faut pas être prof de maths pour s’apercevoir que les recettes sont supérieures aux dépenses ! Et ça, c’est la griffe de l’équipe municipale.
Pierre Solainjeu