Bibliothèque pour Tous Montchapet : cabinet de lecture incontournable

La Bibliothèque pour Tous Montchapet se laisse découvrir au bout d’une sente arborée et odorante en cette fin de printemps, appelée joliment allée Darius Milhaud. L’endroit, situé au n°5, est sympathique en diable ; et les bénévoles qui l’animent – pas loin d’une vingtaine de dames – sont accueillantes et compétentes (1).

Mieux, elles ont l’amour des livres chevillé à l’âme, et savent, comme nulle-part ailleurs, vous guider dans vos choix, vous ouvrir d’autres voies vers des écrivains jusqu’alors inconnus de vous … Halte dans ce petit paradis de lecture « bon enfant » créé dans les années 80, et qui a su évoluer au fil du temps, touchant désormais une large palette de la population.

Françoise Gresset-Panier en est la responsable. La cinquantaine alerte, elle explique : « Nous vivons grâce aux abonnements des quelque 126 familles que nous accueillons régulièrement. Grâce aussi à la modeste somme d’1 € perçu pour chaque ouvrage emprunté. Avec cette remarque d’importance : nous pratiquons la gratuité pour les jeunes lecteurs de l’école primaire qui viennent ici par classes entières, ainsi que pour les tout-petits des crèches installées à proximité. Nous tournons également avec une enveloppe budgétaire de 2 200 € allouée chaque année par la ville de Dijon. Laquelle nous prête également les locaux. » Petit soupir … L’inquiétude se lit alors sur le visage de Françoise : « Hélas, et nous sommes en souci. Désormais, une nouvelle loi de finances oblige les associations à s’acquitter des charges de leurs locaux. Charges, jusqu’ici prises en compte par la Ville qui, par ailleurs, souhaite reprendre une de nos grandes pièces, fort utile : c’est notre atelier ! »

Bon an, mal an, la bibliothèque acquiert 400 nouveaux ouvrages : romans – notamment d’excellents polars français, anglo-saxons, scandinaves, des biographies ainsi que des documentaires. La sélection est opérée par un comité de lecture composé d’une vingtaine de personnes. C’est ainsi que tous les mois, celles-ci nous font partager leurs impressions de lecture sur de nouveaux ouvrages mis à leur disposition, grâce à un partenariat établi avec la librairie Grangier. Françoise Grasset-Panier se réjouit en quelques mots de ce modus operandi : « On nous confie les dernières nouveautés parues. A nous de tester ! Et de redonner à la librairie les titres que nous n’avons pas retenus. En revanche, nous avons l’obligation d’acheter 50 % de ce qui nous a été initialement proposé. C’est là une clause qui nous paraît tout à fait raisonnable. »

Pas question bien sûr de surcharger les rayons d’ouvrages lus puis devenus obsolètes. La bibliothèque pour Tous Montchapet, qui dépend de l’association « Culture et Bibliothèque pour Tous », les cède alors à une association caritative qui, à son tour, les revend grâce à différents circuits. C’est ainsi que tout récemment, l’argent récolté a permis d’aider des paysans pauvres de la campagne marocaine. Comme quoi, les fruits de la lecture ne concernent pas seulement l’esprit !

(1) Toutes les bénévoles de cette bibliothèque ont suivi une formation de bibliothécaire qui dure un an et se traduit par un examen en fin de cursus.

Marie-France Poirier

 

Les « Plus » de la Bibliothèque Montchapet

Elle sera ouverte en juillet les mardis et vendredis de 15 à 18 heures ; et en août les jeudis de 15 à 18 h. Tel : 03 80 56 19 86.

D’autre part, des expositions thématiques tout-public sont régulièrement organisées. Elles sont orchestrées autour de deux principes : être ludiques et didactiques. Pari audacieux, mais réussi comme le démontre l’actuelle exposition dédiée aux manières de se nourrir, à la gastronomie ainsi qu’à la diététique depuis la préhistoire jusqu’à l’époque actuelle. Tiens, on vous pose une colle : à quand remonte la première recette de foie gras ? Vous donnez votre langue au chat ? C’était à… oui, c’était au Siècle des Lumières grâce à l’étroite collaboration des cuisiniers de la haute-noblesse, des princes de la Cour – sybarites invétérés et de nos grands philosophes. Vite-vite, Diderot, Voltaire, Madame du Chatelet on passe à table !