Ramya Chuon rattrapé… par son passé

Avec ses Apsaras, les danseuses célestes, et ses combattants Khmer qui pratiquent le bokator (qui signifie battre un lion), l’artiste dijonnais ramya Chuon a franchi un nouveau pas. Un pas vers son passé. Ces nouvelles toiles, il les raconte comme s’il lisait les pages d’un récit, celui de l’histoire du Cambodge, un pays qu’il a fui sous le régime de terreur imposé par les Khmers rouges.

Après son bestiaire qu’il dit ne pas avoir encore complètement exploré, Ramya Chuon s’accorde une pause qui le fait renouer à ses racines. Il aura suffi d’une photo dans un livre pour qu’il se lance sur les traces d’un passé qui coule dans ses veines. Au Cambodge, certains arts sont « privilégiés ». On les retrouve de façon omniprésente sur les murs des temples : les sculptures des  Apsaras – danseuses célestes – le montrent.

« Les murs d’Angkor sont couverts d’Apsaras » explique ramya Chuon. « Dans le temple d’Angkor Vat, elles sont plus de deux mille, toutes différentes les unes des autres. Chacun des visages a sa beauté et sa propre expression; chaque geste est différent. Elles sont toutes parfaites »… Et ce sont ces Apsaras qui occupent une grande partie du temps de cet artiste prometteur que Dijon l’Hebdo accueille en résidence dans ses colonnes tout au long de l’année 2019.

Et Ramya Chuon n’en reste pas là. En faisant des recherches sur l’art khmer, il est tombé sur une photo de combattant qui pratique le Bokator, le plus ancien des arts martiaux au Cambodge, apparu au IIIème siècle. Pas surprenant donc de trouver aux côtés des Apsaras plus graciles que jamais les adeptes d’une discipline qui avait disparu sous la dictature de Pol Pot.

Ramya Chuon aime faire partager son travail en le postant sur facebook. Il n’aura fallu que quelques heures pour que la communauté cambodgienne qui essaie de faire rayonner la culture khmer en France au travers d’une association qui porte le nom de Mékong Village, à Lyon , contacte Ramya pour lui proposer un live painting et une exposition d’une durée de six mois.

Pierre Solainjeu