Les brèves de Jeanne Vernay

Un remède du diable

Ca va gratouiller cet été. Une explosion exponentielle de punaises dites diaboliques est annoncée dans tout l’hexagone. Notre métropole ne devrait pas être épargnée par ces insectes arrivés d’Asie depuis 2012. Cousines des punaises vertes ou des bois, elles adorent coloniser nos maisons, nos jardins, nos cultures. Certes, elles ne sentent pas vraiment mauvais-mauvais, mais elles ne piquent pas l’homme – contrairement aux punaises de lit.

Pourquoi ne pas conseiller aux adorateurs du courant vegan de s’en faire des salades ? Elles sont authentiquement bio, ne se nourrissant que d’herbes, de céréales, de fleurs ou de plantes, ou encore de légumes ou de céréales. Que l’on soit cultivateur ou jardinier, il est d’ailleurs impératif de s’en débarrasser, car elles boulottent tout sur leur passage. L’Inra et le Musée d’Histoire naturelle déconseillent fortement les traitements insecticides, bien nuisibles pour l’espèce humaine que pour lesdites bestioles.

Il faut donc préférer les pièges aux phéromones : ils ont prouvé leur efficacité. Des scientifiques donnent également ce conseil tout simple : accrocher un nylon à l’embout de son aspirateur, le maintenir avec un élastique puis aspirer les bestioles. Pour éviter que les insectes dégagent leur défenses chimiques et leur odeur, enfermez les dans un plastique et placez le tout au congélateur. Congélateur, dont le froid leur sera fatal. Autre remède possible : disposer ici ou là de l’ail. Comme le diable, elles détestent…

 

Un été de dingues !

Attention ! Il est connu que les punaises diaboliques détestent la solitude. Elles adorent chasser en bandes. Rien ne dit qu’elles ne sont pas copains comme cochon avec les redoutables moustiques-tigres, dont on sait qu’ils ont envahi pas moins de 51 départements. Pour la première fois, la Côte-d’Or se dote d’un plan de lutte contre ces arboviroses, agents propagateurs du chikungunya, de la dengue et du zika. Ce plan implique la surveillance géographique du moustique et des maladies dont il est le vecteur. Plusieurs acteurs engagés dans cette campagne informeront le grand public, qui, par des gestes simples, peut contribuer à éviter toute prolifération. Surveillons bacs à fleurs et leurs soucoupes, et nous nous éviterons un été de…dingues !

 

Haro sur les puces

Je sais-je sais : Dijon l’Hebdo ne cherche pas à faire de l’ombre à 30 millions d’amis, mais… Mais, il est de mon devoir de vous mettre en garde contre une autre espèce de sales bêtes, en l’occurrence nos ennemies de toujours : les puces. L’an dernier, elles ont fait fort, au point qu’à leur retour de vacances nombre de Dijonnais ont dû recourir à des entreprises spécialisées pour en être débarrassés. Voilà pourquoi, dès ce printemps, si vous êtes l’heureux patron d’un gentil toutou ou d’un chat superbement hiératique, n’hésitez pas à lui faire porter un collier antipuce. L’animal vous en sera reconnaissant, mais une fois parti aux Bermudes ou en Auvergne en votre compagnie, il n’aura pas laissé ses parasites dans vos tapis, couvertures ou vêtements.

 

Maths : toujours la voie royale

Exit la « Vie des bêtes », rubrique préférée de ma cousine, et braquons les projecteurs sur d’autres loustics : nos chères têtes blondes de lycéens. La réforme engagée par Jean-Michel Blanquer se fonde sur l’effacement des filières (ES, L et donc aussi S) au profit de combinaisons d’options (dont les mathématiques, au même titre que onze autres matières). Aux dires du ministre de l’Education, « les lignes sont en train de bouger ». En réalité, il semble qu’on assiste à une reconstitution de « ligue dissoute ». La faute à qui ? Aux parents, pour qui les maths demeurent la voie royale par excellence, et surtout pour Cédric Villani, mathématicien distingué et député LRM : le voilà bien décidé à ce qu’il y ait un enseignement de mathématiques d’un niveau supérieur à l’ex-filière S, où paradoxalement, nombre d’élèves pouvaient obtenir ce baccalauréat en se contentant d’avoir de bonnes notes dans d’autres disciplines que les mathématiques. Bref, il me semble qu’on se trouve face à une équation à deux inconnues, pas prête d’être résolue !

 

D’une artiste à l’autre

Là, je vous sens impatient de courir les galeries d’art et les expositions qui font florès au printemps. Conseil avisé : empruntez le Tram 2 direction Valmy, afin de mettre le cap sur le siège de la Caisse d’Epargne au 1 rond-point de la Nation. Les œuvres de deux artistes dijonnaises de grand talent vous y attendent jusqu’au 7 juin : Joëlle Farenc et ses sculptures en terre ou en bronze qui se partagent entre les règnes animal, végétal et humain. C’est là un univers puissant, onirique. Dans les tableaux d’Eliane Martinand, le trait accompagne le mouvement et les lignes de fuite de ses vignes se livrent à une chorégraphie savante en 3 D. Bacchus appréciera !

 

Foire aux plantes rares 

Une idée de week-end au vert 100%? Vous concrétiserez ce vœu à Bezouotte ces 11 et 10 mai prochains, rue du Village. Les membres organisateurs de l’association « Jardins extraordinaires » tablent sur plus d’une centaine d’exposants et plus de dix-mille visiteurs. Le SHCO, société d’horticulture de Côte d’Or – dont le siège est à Quetigny – apportera sa quote-part comme tous les ans avec un échange de plantes, dans le cadre de cet évènement reconnu au niveau national et international. J’apprécie toujours le côté infiniment convivial de la rencontre, qui réunit producteurs, collectionneurs initiés, amateurs néophytes, ou simples curieux. Un soin particulier est apporté à la sélection de plantes rares ainsi qu’à la présentation d’une diversité de variétés proposées par des pépiniéristes, horticulteurs, maraîchers… venant de 40 départements français, de Belgique, d’Italie, des Pays Bas.