Depuis son invention en 1868, la moto n’a cessé d’évoluer grâce à de multiples innovations technologiques. Elle se décline désormais sous de nombreuses formes, de la sportive dérivée des modèles utilisés en compétition à la routière conçue pour les longs trajets en passant par le roadster polyvalent. La vision de la moto a elle aussi évolué. Perçue au départ comme moyen de locomotion, elle s’est peu à peu positionnée comme un véhicule procurant des sensations de liberté et un plaisir de la conduite inégalables.
Les adeptes de motos seront ravis : ils pourront découvrir un plateau éclectique réunissant des motos de différentes catégories, marques et époques au cœur du hall 1. On notera la participation exceptionnelle du RUMI CLUB DE FRANCE, qui exposera une dizaine de modèles de cette marque italienne emblématique de la Dolce Vita des années 50. L’association dijonnaise L’ARBRACAM présentera quant à elle une bonne vingtaine de motos dont quelques modèles d’exception du fabricant dijonnais TERROT, premier constructeur européen de motos dans les années 30. Les visiteurs pourront également contempler une trentaine de motos d’enduro, des motos de demi- fond présentées par le SCO Dijon et de nombreux modèles (course, route...) prêtés par des collectionneurs privés. L’ancien pilote Pierre AUDRY sera présent au salon le 30 mars pour dédicacer son livre « ABF – le 50 qui a fait trembler les usines ».
La participation exceptionnelle du Rumi Club de France
Cette marque italienne de scooters et motos, méconnue aujourd’hui mais tout aussi emblématique des années 50 et de la Dolce Vita que Vespa ou Lambretta, aura marqué une génération entière.
Grâce au Rumi Club de France, association ayant pour objet de promouvoir et développer l'intérêt de ses membres pour les motocyclettes et scooters de la marque RUMI dans une ambiance amicale et décontractée, une dizaine de modèles vont être exposés au salon, parmi lesquels :
Créée par Achille Rumi en 1914, la société, installée à Bergame en Lombardie, était à l’origine une fonderie pour les chemins de fer mais surtout pour l’aviation et la marine, raison pour laquelle figurent une ancre et des ailes d’avion dans l’insigne de la marque. Après la Seconde Guerre mondiale et l’arrêt des commandes militaires, l’on commença à y fabriquer des motos en même temps que des machines pour le textile et c’est la fabrication de motocyclettes et de scooters qui fera de Rumi un mythe toujours aussi vénéré aujourd’hui en Italie. Dans une Italie en pleine reconstruction, Piaggio et Innoccenti, respectivement avec la Vespa et la Lambretta, dominaient le marché des scooters.
Rumi fut le troisième fabricant à en proposer, mais contrairement aux deux premiers, il adopta des solutions d’avant-garde comme la coque en aluminium ou le moteur bicylindre déjà utilisé sur ses différents modèles de moto. Les établissements Rumi réalisèrent trois scooters : le Scoiattolo (écureuil en italien) à partir de 1952 puis en 1954 le célèbre Formichino, (petite fourmi), considéré comme « le roi des scooters ».
Le Formichino sera décliné en 3 versions : le standard, le Sport et le Bol d’Or (cette dernière version sera conçue suite aux résultats de courses exceptionnels que Rumi obtiendra sur le circuit du même nom), tous trois équipés du fameux bicylindre. Un scooter qui se distingue de la production habituelle par sa forme, ses performances et ses composants de qualité (donc au coût de revient élevé...). Pour ces principales caractéristiques, cela en fera un produit haut de gamme qui le plaçait, à l’époque, au double du prix d’un Vespa ou d’un Lambretta. Et les ventes s’en ressentent : ainsi, là où Vespa vendait 700 000 scooters, Rumi n’en commercialisait que 12 000 ! La firme lança ensuite le Rumi V1, scooter entièrement carrossé dissimulant même le moteur bicylindre en V, quatre temps, mais il restera à l’état de prototype. Ce dernier sera projeté juste avant la fermeture de Rumi en 1962.
Terrot, une marque de légende
L’association ARBRACAM, qui a pour but la sauvegarde du patrimoine motos dijonnais et le regroupement de tous les passionnés de motos anciennes présentera une bonne vingtaine de motos du club et des membres de l’association, soigneusement restaurées : des années 1920 à 1960, prototypes, motos d’exception, motos populaires, vélos, de la marque Terrot ainsi que quelques objets et photos.
Parmi les motos d’exception, les visiteurs pourront contempler :
- une rare moto Terrot 750
- une moto Terrot 175 de course de l’ingénieur Edmond Padovani ; c’est avec ce prototype que « le roi Pado » remporta entre autres le Grand Prix de Montlhéry en 1933
- une superbe moto chromée type 350 HSSE de 1929 ; elle a servi aux acrobates dijonnais Vial et Vermot pour leurs démonstrations lors de différentes manifestations dont le Tour de France
- ou encore deux prototypes 125 cc des années 1960.