A peine le salon de l’Habitat a-t-il fermé ses portes que Dijon Congrexpo enchaîne sur la 4e édition du salon Auto Moto Rétro qui aura lieu du vendredi 29 mars après-midi au dimanche 31 mars au soir. Organisé en partenariat avec l’Automobile Club de Bourgogne, il bénéficie de l’aide et du soutien de nombreux clubs et de propriétaires de véhicules de collection, ce qui permet de proposer un large choix d’autos et de motos de qualité et d’une grande diversité. Entretien avec Jean Battault, le président de Dijon Congrexpo.
Dijon l’Hebdo : On a l’impression que c’est une grande et belle famille que vous allez réunir pendant 3 jours dans le cadre de ce 4e salon auto-moto rétro ?
Jean Battault : « C’est vrai. Il suffit d’observer notre comité de pilotage qui est composé de présidents de clubs, d’amateurs, de passionnés devrais-je dire… Tous ces gens qui se connaissent, s’apprécient et qui ont trouvé chez nous un podium pour mettre en valeur leurs véhicules et s’approprier pleinement cet événement ».
DLH : Quels seront les points forts de ce salon 2019 ?
J. B : « Déjà, deux anniversaires : les 60 ans de la Mini et le siècle de Citroën. Le salon proposera pour la première fois une exposition-vente de véhicules de collection appartenant à des particuliers et bénéficiera aussi d’une belle présentation de matériels militaires.
Auto Moto Rétro réunira cette année près de 120 exposants et 400 véhicules, voitures, 2 roues, camions… qui se répartiront au rez-de-chaussée des halls 1 et 2. L’exposition se prolongera en extérieur sur le parking pour accueillir une bourse aux pièces détachées – c’est une nouveauté cette année.
Cette 4e édition aura pour thème principal les véhicules de compétition. Il sera décliné non seulement à travers une exposition spécifique réalisée grâce au concours de collectionneurs privés, que je tiens à remercier, mais également par la mobilisation des clubs et exposants. Les visiteurs pourront contempler une cinquantaine de véhicules qui se sont illustrés en compétition aussi bien sur circuit, sur route ou en rallye. »
DLH : Trois jours de salon, n’est-ce pas un peu court ?
J. B : « On pourrait le penser au regard des déplacements parfois lointains des véhicules exposés. Mais il est toujours difficile de mobiliser des gens sur une grande période. Il faut regarder ce salon comme un coup de cœur, un fruit de la passion en quelque sorte, qui permet de densifier le visitorat qui passe de longues heures à découvrir l’ensemble des stands et à échanger avec les collectionneurs. »
DLH : Y a-t-il un profil type du collectionneur ?
J. B : « Il y a plusieurs profils de collectionneurs. Il y a déjà ceux qui cherchent à posséder des voitures de leur époque. La voiture que leur père avait quand ils étaient gosses. Il y a ceux qui se tournent vers les voitures qui ne sont pas de leur époque mais qui correspondent à un mythe. Il est amusant de voir un jeune de 25 ans vouloir une Triumph. Et là, on touche des véhicules qui ne sont pas forcément très chers. Après, il y a un autre type d’amateur, avec plus de moyens cette fois, qui recherchent des voitures qui sortent de l’ordinaire. Je fais référence à toutes les marques, françaises et étrangères, qui ont disparu. Autre catégorie : ceux qui recherchent des voitures aussi qui ont été reconditionnées à l’identique ou avec des améliorations « up to date ». »
DLH : Qu’est-ce qui catalyse ce désir de posséder une voiture ancienne ?
J. B : « Le sens…Pour beaucoup de gens, une R8 Gordini, une Panhard cela a du sens. Pour d’autres, ce sera une type E parce que c’était la voiture d’exception d’une certaine époque. »
DLH : Pensez-vous que ce sont toujours des critères affectifs qui guident l’achat d’une voiture de collection ?
J. B : « Oui même si on ne peut pas retirer les critères spéculatifs. Ce n’est pas d’ailleurs pas forcément une spéculation mercantile. »
DLH : C’est une passion qui coûte cher ?
J. B : « Oui et non. Si on regarde celui qui rachète une 205 GTI ou une 403. Les prix sont abordables. Ce qui ne veut pas dire qu’il n’y a pas de travaux à faire dessus. Il suffit d’observer tous ces passionnés qui se réunissent sur le marché de gros pour voir qu’il n’y a pas un étalage de fortune. Par contre, c’est un beau témoignage de passion automobile. »
DLH : Le marché s’est-il assagi après la flambée des prix que l’on a connue ces années dernières ?
J. B : « C’est compliqué de répondre à la question. La voiture reste quand même une valeur refuge. Il y aura peut-être une « bulle » sur la voiture ancienne mais on n’y est pas encore. Et puis, il y aura toujours des véhicules produits en très peu d’exemplaires qui vont se vendre à des Américains ou des Chinois fortunés. »
DLH : Les Dijonnais semblent être de fervents amateurs de voitures de collection. C’est même un phénomène car ils sont parfois plus de 500 à se retrouver sur le parking de l’ancien marché de gros, sur la zone Cap Nord…
J. B : « Il y a un véritable engouement. Ce qui prouve bien que la voiture fait encore rêver même dans le climat actuel où elle n’est pas toujours politiquement correcte. Manifester son intérêt pour cette passion, c’est aussi montrer sa volonté d’indépendance. La voiture fait appel à un droit fondamental de l’homme : sa capacité à se déplacer. Je comprends cet intérêt et j’y adhère pleinement.
DLH : Pour vous, quelles sont les trois plus belles voitures de collection ?
J. B : « La Jansen Interceptor, une marque anglaise qui a disparu. Sa ligne est absolument extraordinaire. J’aime aussi les Bristol. Et j’ajouterai le cabriolet BMW Z8.
DLH : Et si vous deviez en offrir une à votre femme, laquelle choisiriez-vous ?
J. B : « Je viens de lui en offrir une récemment : une Porsche Macan. Je ne suis pas sûr que les voitures de collection l’intéressent… »
DLH : Et quelle est la prochaine actualité de Dijon Congrexpo ?
J. B : « Il y aura très prochainement le salon des seniors. Mais nous préparons, à plus long terme cette fois, Florissimo qui réclame beaucoup d’anticipation. C’est une grande manifestation dont on est à l’origine et qui, au passage, fêtera ses 40 ans en 2020. Nous y travaillons en collaboration active avec les services de la ville de Dijon qui nous apportent leurs compétences. Leur implication est très forte et nous y sommes très attachés. Nous avons même engagé une spécialiste qui va nous présenter un plan de présentation particulièrement attractif. »
Propos recueillis par Jean-Louis Pierre