Dijon compte aujourd’hui 3500 étudiants étrangers… soit autant de potentiels ambassadeurs de la capitale régionale dans le monde entier. Ce chiffre pourrait être considérablement revu à la baisse si le projet du gouvernement sur les frais de scolarité des étudiants extra-européen était entériné. Une crainte qui n’a pas manqué d’ être rappelée lors de la récente réception au palais des Ducs des étudiants internationaux…
Il est encore trop tôt pour savoir si l’un (ou l’une) d’entre eux (d’entre elles) deviendra dans le futur président de son pays ! Il faut dire qu’ils ne sont, pour l’instant, que sur les bancs de l’Université ou des grandes écoles… Lors de ses vœux au Zénith de Dijon, le 11 janvier dernier, le maire François Rebsamen n’avait pas manqué de s’interroger : « Croyez-vous que le président du Burkina Faso, Roch Marc Christian Kaboré (ndlr : il avait effectué un passage à Dijon lors de sa visite officielle en France) aurait pu étudier dans la capitale régionale si les frais de scolarité avaient été à l’époque au niveau où on veut les porter aujourd’hui pour les étudiants étrangers non européens ? » Pour le premier magistrat, la réponse était sans ambiguïté aucune : « La réponse est non. Pour des raisons financières, bien entendu. Mais bien davantage encore, c’est une question relative aux valeurs universelles de la France. Ce projet est néfaste pour notre pays ». Plus que de tenter de prédire le destin présidentiel d’untel ou d’untel, la vraie question était, lors de la réception des étudiants internationaux le 1er février salle des Etats au palais des Ducs, de savoir s’ils seraient aussi nombreux l’année prochaine.
Car, sur les 35 000 étudiants que compte la capitale régionale, 10% sont aujourd’hui originaires de l’étranger. Ce qui représente tout de même un nombre plus que conséquent, prouvant, si besoin était, l’efficience de l’enseignement supérieur à Dijon. Il faut dire que c’est devenu l’un des piliers majeurs de la Métropole afin de renforcer son attractivité. Et cela fonctionne, comme l’a montré, fin 2018, le palmarès Arthur-Loyd qui a classé Dijon sur la première marche du podium des métropoles françaises intermédiaires – celles comprises entre 200 000 et 500 000 habitants – en ce qui concerne l’attractivité et le dynamisme.
Just Dijon
L’ouverture à la rentrée prochaine de deux nouvelles grandes écoles – ESTP Paris (Ecole spéciale des Travaux publics) et ESEO (Ecole supérieure d’électronique de l’ouest) – sur le campus viendront enrichir le panel proposé. Il en ira de même avec le partenariat signé avec l’Ecole d’architecture de Nancy ou encore avec le renforcement du pôle de formation aux métiers de la santé. Ces filières de l’excellence viendront s’ajouter à l’ESIREM, l’ENSA, l’IAE, la Burgundy School of Business, le campus européen de Sciences Po Paris, l’Ecole nationale des Greffes… Et, naturellement, à l’Université de Bourgogne qui a, quant à elle, progressé de 100 places dans le prestigieux classement de Shanghaï.
Près de 400 formations (et plus de 1500 chercheurs) sont ainsi proposées dans la capitale régionale pour qui les 3500 étudiants étrangers représentent un véritable investissement sur l’avenir. En étant susceptibles de devenir des ambassadeurs de la marque Just Dijon, afin d’assurer la promotion de la Cité des Ducs dans le monde, voire, plus tard, de revenir sur leurs terres estudiantines en tant que touristes.
C’est la raison pour laquelle était organisée cette réception au palais des Ducs où la Ville leur a remis un Passeport sport et culture afin qu’ils puissent profiter gratuitement des nombreuses infrastructures locales. Le lendemain, ils ont même eu droit à une visite guidée du centre-ville.
Une chose est sure : le président du Burkina Faso, ancien étudiant de l’Université de Bourgogne, aurait apprécié…
Camille Gablo
Sladana Zivkovic, l’adjointe au maire déléguée aux relations internationales, au tourisme et aux congrès : « Un symbole important »
Dijon l’Hebdo : Pourquoi accueillir les étudiants internationaux au palais des Ducs ?
Sladana Zivkovic : « C’est symboliquement important de les accueillir et de leur présenter la ville parce qu’ils vont y vivre, certains pour 6 mois seulement et d’autres pour plus longtemps. Ce premier accueil est fondamental. Ils vont à la fois étudier dans les meilleures conditions et profiter des infrastructures de la métropole. Lorsque l’on est étudiant, l’on n’a pas beaucoup de moyens, aussi nous leur offrons un Passeport sport et culture. C’est la même volonté pour l’accès à la culture pour tous qui a animé le maire lorsqu’il a décidé la gratuité des musées ».
DLH : Pensez-vous réellement que ces étudiants apportent leur pierre à l’attractivité de la ville ?
S. Z. : « Avec la marque Just Dijon destinée à favoriser le rayonnement et l’attractivité de la capitale régionale, nous offrons aux étudiants étrangers la possibilité de devenir de véritables ambassadeurs. Beaucoup sont intéressés par la promotion de la ville dans laquelle ils étudient. Je constate que beaucoup aussi ont un pincement au cœur lorsqu’ils nous quittent. Ils plébiscitent la qualité de vie ainsi que tout ce qui est fait ici pour la jeunesse ».
DLH : 3500 étudiants étrangers sur les 35000 que compte la capitale régionale. Cela montre le rayonnement de l’enseignement supérieur à Dijon…
S. Z. : « Nous pouvons en effet nous targuer de la qualité de l’enseignement supérieur. L’arrivée de deux nouvelles grandes écoles – ESTP Paris (Ecole spéciale des Travaux publics) et ESEO (Ecole supérieure d’électronique de l’ouest) – viendra encore à la rentrée prochaine accentuer la diversité des formations proposées ».