Bilel Latreche is back !

Le boxeur dijonnais revient à Dijon et disputera un combat européen en décembre prochain au Palais des Sports. Echange avec un trentenaire aux multiples coups d’avance.

Dijon l’Hebdo : Après un passage par Dole vous êtes à nouveau installé à Dijon, à quoi tient ce retour ?

Bilel Latreche :« Au nouveau souffle que l’adjointe aux Sports Claire Tomaselli a donnédepuis son arrivée. Son prédécesseur avait découragé de nombreux sportifs, par manque d’écoute notamment mais depuis son départ, nous avons retrouvé une atmosphère saine et respectueuse. Claire Tomaselli connaît nos parcours, elle a une attitude solidaire et réformiste. Dijon brille à nouveau dans le sport. »

DLH : C’est donc un retour définitif ?

B. L : « Oui, j’aime beaucoup Dijon donc j’en suis très heureux. Je conserve des liens avec Dole où j’ai plusieurs activités et je partage mes entraînements entre ces deux villes. »

DLH : Quelles sont ces activités ?

B. L : « J’ai de nombreuses casquettes en dehors de la boxe : je suis d’abord cadre territorial, chargé en prévention sociale et spécialisée au sein de la mairie de Dole. C’est à dire que je mets en place des actions locales pour favoriser l’éducation, le civisme, l’insertion, la prévention ou encore la médiation. Je veux être un facilitateur de projets positifs dans le sport, la culture ou encore le développement commercial. Je suis également coach mental d’une équipe de rugby, l’équipe pro D2 de Nevers où je vais 10 jours par mois. J’ai en effet une formation de sophrologue obtenu à l’Institut national à Paris et j’utilise plusieurs techniques de coaching acquises au fur et à mesure de ma carrière de sportif de haut niveau. Enfin je suis président de l’association « Bilel Latreche association », qui existe depuis maintenant 13 ans et est reconnue d’utilité publique. Les causes défendues sont : le soutien aux enfants malades, le soutien aux personnes fragiles ou en difficulté, l’amélioration du vivre ensemble, et la solidarité humanitaire dans les pays pauvres et envers les populations opprimées. »

DLH : Contrairement à la normale, vous avez donc des journées de plus de 24 heures ?

B. L : « Disons que le sport me sert aussi à aider les autres. Pour former les jeunes, j’impose un cadre pour être écouté et respecté, le même que celui que j’ai connu avec mes coachs. Il y a aussi l’aspect financier : certains de mes gains sont reversés à des causes et puis je suis appelé ici et là pour promouvoir ou faire connaître une association, un événement. Mais oui j’ai toujours été un touche-à-tout. J’aime apprendre, avec les autres mais aussi en autodidacte, j’aime le contact, la transmission. J’ai déjà essayé de moins travailler mais je n’y arrive pas… »

DLH : Il y a une explication à cette volonté absolue de résultat ?

B. L : « J’ai grandi dans un quartier populaire où les uns me disaient que je ne serais jamais un bon français et les autres qu’il n’y avait pas d’issue, que je ne m’en sortirais pas. J’ai eu une soif de faire démentir tous ces gens, et la boxe a été le moyen d’extérioriser ma colère, de ne pas la faire surgir dans la rue mais de l’utiliser. J’ai eu aussi des parents qui m’ont appris le respect, la bienveillance, j’ai reçu une très bonne éducation sans laquelle je n’en serais pas là. Et à 19 ans, j’étais chef d’entreprise, j’ai plusieurs diplômes, et je suis un bon citoyen. »

DLH : « Vous continuerez la boxe encore combien de temps ? »

J’arrêterai d’ici 2 à 5 ans. Ce ne sera qu’une étape dans ma vie car, et ça surprend souvent, la boxe n’est pas un sport passion pour moi. Elle a été un troisième parent grâce auquel j’ai appris à être exigeant, à progresser rapidement, à écouter les leçons de vie qui se passent sur le « carré de vérité » et qui me servent tous les jours. »

DLH : Et quels sont vos prochains objectifs ?

B. L : « Le 26 octobre j’ai retrouvésur le ring Yoann Bloyer, contre qui j’avais gagné en 2013 ce qui m’avait permis de devenir champion de France, et qui voulaitdonc sa revanche. Ensuite je dispute un championnat international à Dijon, le WBC (World Boxing Council), l’une des quatre fédérations mondiales. Je veux gagner cette année le 8èmetitre de ma carrière pour décrocher d’autres opportunités, locales et internationales. »

Propos recueillis par Caroline Cauwe

Bilel Latreche

31 ans. Né en 1986 à Dole. 1 mètre 85. 80 kilos

Professionnel depuis 2007