Lucie Edel, ancienne violoncelliste devenue chanteuse lyrique

La jeune dijonnaise Lucie Edel parcourt l’Europe et fait résonner sa voix de soprano à Paris, Londres ou Lausanne ; sans jamais oublier de repasser par la Bourgogne.

« Je dois toute ma formation musicale à Dijon ! ». Lucie s’en souvient avec nostalgie, sa scolarité a été rythmée par l’apprentissage de la musique et ceci grâce aux nombreuses filières musicales possibles. D’abord en horaires aménagés à l’école primaire Voltaire puis au sein des classes dites « mu » du collège Pardé.

« L’environnement était propice à l’épanouissement musical : nous avions des après-midis complètes dédiées au solfège et à la pratique d’un instrument. J’ai également appris le chant dès la primaire au sein du chœur Marie de Bourgogne dirigé par Aude Patru et bien sûr j’allais souvent à l’Opéra de Dijon, où la programmation est fantastique et où je retourne dès que possible. Mon apprentissage a donc été très riche et stimulant, et j’ai un souvenir particulièrement marquant de mon professeur de violoncelle Laurent Lagarde qui m’a appris a aborder un instrument et à me nourrir de musique ».

Lucie a commencé le violoncelle à 6 ans après un coup de foudre auditif et visuel avec cet instrument, un duo qui dure dix ans avant qu’elle ne trouve cet élément trop encombrant entre elle et le son. Lucie se consacre alors exclusivement au chant grâce auquel elle peut se mouvoir et composer seule avec les notes. « J’ai commencé à 19 ans en entrant au Conservatoire de Paris, c’est le bon âge pour commencer car les filles aussi connaissent une mue, dont on parle moins mais qui existe et puis j’avais la maturité pour conjuguer discipline, plaisir et passion. Je me suis donc lancée dans le chant lyrique, avec l’inconscience et les idéaux qui permettent de braver les obstacles ».

Car les débuts d’une chanteuse lyrique sont sinueux. Lucie vit entre Paris et Bruxelles mais passent beaucoup de temps sur les routes, au gré des auditions, concours et concerts. « Ce sont des années pour se faire connaître, puis des années encore pour s’installer comme chanteuse reconnue dans le paysage de la musique classique. Mais c’est un métier qui permet de rencontrer énormément de monde, de vivre une vie très dense, pleine de découvertes et puis j’ai beaucoup de liberté. »

Après deux ans d’études à Paris puis Amsterdam et enfin Lausanne où son professeur n’est autre que Gary Magby, Lucie travaille avec un coach en Angleterre et multiplie les représentations diverses avec toutefois une appétence particulière pour l’opéra. « C’est une question de goûts, je veux me consacrer à l’opéra car il y a une histoire, des costumes, une fosse avec des musiciens et un véritable spectacle. J’aime cette dimension athlétique des chanteurs d’opéra, entre performance physique et théâtre, et qui me donne un sentiment d’héroïsme. Aujourd’hui c’est le rôle de la Comtesse dans Les Noces de Figaroqui a ma préférence, mais plus tard, j’aimerais me frotter à la Toscade Puccini. »

Après le Festival Radio France de Montpellier où Lucie a honoré Titania, le Festival Berlioz où elle a chanté dans Les Vêpres de la Viergede Monteverdi, la jeune chanteuse sera à l’Arsenal de Metz au mois de novembre pour une reprise de Paroles à l’absent.

Caroline Cauwe