Un bois renouvelable pour sauver la planète

Timothée Boitouzet est un jeune dijonnais qui pourrait bien être l’inventeur du 21èmesiècle.

Les ressources naturelles diminuent à vue d’œil, le monde doit donc trouver au plus vite des matériaux renouvelables et la solution semblerait provenir d’un architecte qui a créé un bois modifié dont les propriétés résolvent en grande partie l’épuisement des ressources : translucide, imputrescible et plus résistant au feu, ce bois pourrait remplacer le béton pour lequel on manquera bientôt de sable.

Il nomme ce bois « Woodoo » ainsi que la société qui lui donnera vie, et dès la création de celle-ci il y a deux ans, Timothée a su que son idée pouvait être la bonne : il quitte son travail et se consacre à sa start-up plus de cent heures par semaine. Dès le troisième mois, il embauche une première personne, neuf autres suivront et les entreprises toquent rapidement à sa porte.

Woodoo fabrique actuellement sur des prototypes à destination des industries automobile et cosmétique et qui doivent être livrés l’année prochaine. « Comme à chaque rupture technologique, nous n’avons pas de concurrent direct, nous avons même le monopole mondial, j’ai donc été très vite demandé ; et puis il y a désormais une autre manière d’être en contact avec les entreprises, j’ai par exemple été sollicité par Huawei pour tourner dans leur publicité, puis ont suivi Hyundai, Smart et Paul Smith car les marques souhaitent aujourd’hui exposer des entrepreneurs et certains contrats commerciaux ont fait suite à ces expériences ».

Le projet de toute une vie

C’est une succession d’étapes qui ont fait de Timothée l’entrepreneur qu’il est aujourd’hui. Passionné depuis toujours par l’Asie, il apprend le chinois au lycée Carnot puis fait un Master d’architecture au Japon où la combinaison entre nature et innovation l’inspire : « Ils ont une vénération pour le bois, l’architecte japonais Kemgo Kuma avec qui j’ai travaillé, construit même en ce moment un stade en bois pour les JO de 2020 ». Il y a ensuite un séjour aux Etats-Unis où Timothée travaille dans un laboratoire de biologie et chimie où il concrétise l’idée d’un nouveau matériau et poursuit sa recherche, notamment à Harvard dont il ressort diplômé. « J’ai vu différentes manières d’envisager l’urbanisme et l’architecture, j’ai participé à un projet urbain à Rio, j’ai ensuite travaillé à Copenhague puis à Bâle et enfin à Tanger avant de retrouver Paris. L’idée a mûri progressivement et ces différentes expériences m’ont rendu à la fois humble et confiant, l’état d’esprit idéal pour se lancer ».

Aujourd’hui la carrière de Timothée Boitouzet est tracée car c’est un projet de vie, le développement d’un nouveau matériau peut en effet être lent et prendre plusieurs décennies mais le jeune architecte s’en réjouit car son travail est aussi sa passion et il espère être prêt pour les JO de 2024 où l’on verra peut-être des tours en Woodoo…

Caroline Cauwe