Quarante trois élèves des classes prépa HEC du lycée Carnot ont présenté le résultat de quatre mois de travail sur le thème : « Dijon, un ADN européen ? ». À l’aide de projections et de commentaires oraux, seuls ou à plusieurs, ils ont soulevé la question de l’identité européenne à Dijon, à l’heure où l’échelle locale est plus souvent valorisée.
Les différents exposés ont mis en avant l’histoire présente à chaque coin de rue de notre ville et qui permet de rendre compte du caractère européen de notre région, présent avant même la construction de l’Europe. Les uns ont souligné sa situation géographique qui en a fait, dès l’ère gauloise, un carrefour d’échanges culturelles. Ces routes ont amené d’Italie les vignobles, qui sont aujourd’hui la principale identité bourguignonne, mais aussi des voies commerciales ou religieuse tel qu’un tronçon du chemin de Saint-Jacques de Compostelle. Les autres ont appuyé nos liens passés avec d’autres pays, notamment avec la Flandre, à l’époque des Ducs de Bourgogne, mais aussi avec l’Italie comme l’indique la statue de Garibaldi place du 30 octobre.
Enfin, les derniers ont détaillé les programmes d’échanges comme Erasmus, les jumelages entre villes et lycées ou encore les nombreuses aides de l’Europe aux entreprises dont nous bénéficions aujourd’hui sans toujours nous en rendre compte. Dijon a donc bien toujours eu cet ADN européen et nous en profitons aujourd’hui durant notre vie scolaire et professionnelle.
Ces quatre mois de travail s’inscrivent dans un projet plus vaste appelé « Télémaque », conduit par la professeur Patricia Riom-Truchot, qui vise à établir des tutorats entre 90 élèves de différents niveaux de classe pour favoriser l’entraide et produire une énergie propice au travail. Le tutorat des élèves de prépa avec les lycéens de 1ère, puis des élèves de 1ère avec les 3èmes et enfin de ceux-ci avec les 6ème, est le premier volet du projet. Le travail sur l’Europe et sa présentation orale représente le 2e volet. Une visite du Parlement européen à Strasbourg sera le 3e volet et l’aboutissement du projet.
Un bel engagement des élèves
Pauline a 19 ans et si elle n’a pas été emballée immédiatement par le sujet, elle a rapidement aimé la manière de procéder : rencontrer des gens, se renseigner aux archives, interroger les entreprises. L’aspect historique l’a également intéressée : « Je ne soupçonnais pas la richesse historique de Dijon, que je ne connaissais pas bien car je suis de l’Yonne, et découvrir autant de vestiges de diverses époques m’a subjuguée : les routes celtes, les tombes anciennes ou l’architecture romaine m’étaient inconnues, cette richesse m’a fait connaître les recoins de la ville et m’a donné envie d’en savoir plus sur la peinture italienne ou flamande ».
Fabien Gaveau, professeur d’Economie, Sociologie et Histoire, qui les a chapeautés tout en les laissant seuls acteurs de leur travail, a admiré l’engagement de ses élèves qui se sont pris au jeu et de manière collective : en organisant des sondages, des interviews et en préparant cet oral. Ils ont ainsi très nettement amélioré leur méthode de travail et ont pu réfléchir à la présence quotidienne mais peu remarquée de notre histoire et à l’aide insoupçonnée de l’Europe dans notre formation et vie professionnelle.
Caroline Cauwe