Action contre la faim : Pas besoin d’aller à l’autre bout du monde pour aider

 

L’association Action contre la Faim, qui lutte contre la dénutrition, est présente dans toute la France et possède une délégation en Côte-d’Or qui réunit une quinzaine de bénévoles. Rencontre avec le délégué de l’association dijonnaise.

 

David Merlo, 27 ans, est délégué mais aussi trésorier et porte-parole. Son rôle consiste, en contact direct avec le siège de Paris, à sensibiliser localement et à mettre en place des actions qui permettent une collecte de fonds. Comme à chaque printemps, s’est déroulée, par exemple, la Course contre la Faim qui s’est organisée en deux temps : entre les mois de mars et avril, une équipe de bénévoles a sensibilisé d’abord les établissements scolaires du département. Les intervenants ont évoqué la malnutrition à l’aide de vidéos ou photos pour que le public se rende compte de l’ampleur du fléau que représente la famine ; ils ont expliqué ensuite aux élèves comment s’investir sans aller à l’autre bout du monde ni dépenser de grosses sommes d’argent.

Dans un deuxième temps s’est déroulée la dite Course contre la Faim, ce mois-ci. Elle a été, cette année, portée sur la question des réfugiés et déplacés et les fonds iront aux pays les plus touchés.

 

Récupérer les tickets restaurants périmés

L’autre grand rendez-vous a été le Bike & Run. Celui-ci est propre à la délégation de Côte-d’Or et s’organisait également en deux temps : le 30 avril a eu lieu une conférence à Agro Sup Dijon, qui abrite une association partenaire de l’événement, Solid’agro. Ouverte à tous les étudiants, la conférence a permis aux intervenants d’Action contre la Faim d’évoquer plusieurs points autour de la sécurité alimentaire tel que le problème de l’eau. Quelques jours après, le 3 mai, s’est déroulée au parc de la Colombière la course sportive et solidaire pour tous les étudiants qui le souhaitaient. Composée de diverses épreuves en binôme, elle a allié agilité, rapidité ou culture générale, et fut clôturée par un concert donné par plusieurs groupes.

Le reste de l’année est consacré à diverses interventions ou collectes. « Je dèj’ je donne » permet notamment de récupérer les tickets restaurants périmés pour les particuliers mais qui ne le sont pas pour les ONG. Une fois convertis, deux tickets restaurant, l’équivalent de 14 euros, suffisent à payer la moitié d’un traitement d’urgence pour sortir un enfant de la dénutrition. Une aide phénoménale alors que peu de gens savent que leurs tickets périmés valent quelque chose.

 

Trouver d’autres sources de financement

Louis a 18 ans et il est chargé de projets jeunesse. Il insiste là-dessus : « On explique dès que possible à quel point chaque personne peut être utile. Les sachets Plumpy nut, pâtes nutritionnelles utilisées pour les traitements, ne sont par exemple qu’à 25 centimes et évitent aux enfants des maladies terribles liées à la sous-nutrition comme le Noma ».

Enfin, le reste du temps est consacré à des plaidoyers divers auprès des élus ou des entreprises. Car si les dons des particuliers représentent 70 % des fonds, les délégations cherchent en permanence d’autres sources de financement. Outre les bailleurs institutionnels telles que l’Europe ou les Nations Unies, les représentants peuvent être de précieux recours et l’association n’hésite pas à employer les grande moyens : à l’occasion de la journée mondiale de l’alimentation en octobre dernier, toutes les délégations de France ont envoyé le même courrier à Emmanuel Macron pour obtenir un rendez-vous concernant la situation au Yémen.

David, lui, parle d’une activité extrêmement locale mais qui permet un travail monumental dans les pays aidés : « Des spécialistes partent régulièrement en missions partout dans le monde mais ils n’apportent pas seulement l’argent récolté pendant des mois, ils œuvrent également pour que les populations deviennent autonomes. Ce ne sont pas des sacs de riz qui sont distribués mais des graines. Chaque personne sur place donne les informations nécessaires à l’élaboration de cultures et sensibilise au maximum aux risques sanitaires présents dans la région ».

Transparence, efficacité et dévouement sont donc les mots d’ordre de cette belle association.

Caroline Cauwe