« Continuer à embellir le centre ville, c’est notre objectif »

 

Dijon l’Hebdo : Les travaux d’aménagement urbain du secteur place de la sainte-Chapelle, rues Longepierre, Verrerie, Jeannin et des Forges ont commencé. Quel est l’enjeu de cette nouvelle opération de piétonnisation ?

Dominique Martin-Gendre : « La ville de Dijon continue ce qu’elle a entrepris depuis 2006 avec la piétonnisation du cœur de ville. C’est un atout indéniable à la fois pour les commerçants et les habitants. Le centre ville va être embelli, valorisé et accessible. On pourra s’y promener en toute sécurité et en toute sérénité, profiter d’une atmosphère apaisée qui favorisera le shopping. Tout cela va dans le sens de ce que souhaitent les commerçants. N’oublions pas, non plus, de préciser que cette nouvelle opération d’aménagement urbain s’inscrit aussi dans la mise en valeur du Musée des Beaux-Arts et du quartier médiéval autour du Palais des Ducs. Tous ces travaux devraient être terminés en avril 2019 avant l’inauguration de la dernière phase de la « métamorphose » du Musée dont l’accès se fera depuis la place de la Sainte-Chapelle. ».

 

DLH : Comment réagissent les commerçants concernés ? Sont-ils prêts à cette année de travaux ?

D. M-G : « Nous avons adapté le calendrier des travaux en prenant en compte les demandes des commerçants. Par exemple, il n’y aura pas de perturbations pendant les fêtes de fin d’année. On peut dire qu’ils sont prêts. Ils ont rencontré leurs collègues des rues Charrue, Piron… qui ont été piétonnisées récemment. Ils savent bien que ce n’est pas une période facile qu’ils vont traverser mais ils pensent surtout à l’après-travaux et à la nouvelle et belle configuration de leur quartier. Il est important de préciser que l’accès aux commerces sera toujours possible pendant la durée des travaux. »

 

DLH : Quelles réponses pensez-vous apporter aux commerçants de la rue de la Préfecture qui s’inquiètent de voir désormais se transformer leur rue en impasse ?

D. M-G : « Je n’ai pas été sollicitée directement. Il n’y a pas, non plus, beaucoup de commerces dans cette rue. N’oublions pas que la réussite d’un commerce n’est pas lié directement aux voitures qui passent dans la journée. Les automobilistes qui emprunteront la rue de la Préfecture pourront aller jusque devant l’Office de Tourisme où ils pourront faire demi-tour. Ce n’est pas ce que j’appelle communément une impasse… Et puis, ne perdons pas de vue qu’un ensemble immobilier important sera construit en lieu et place de l’ancienne clinique Sainte-Marthe. Ce sera une bonne chose pour les quelques commerces de la rue de la Préfecture qui profiteront des nouveaux résidents qui s’y installeront. »

 

DLH : Un tel projet ne risque-t-il pas d’augmenter les problèmes de stationnement des automobiles ?

D. M-G : « Il est bon de rappeler que Dijon centre ville, ce sont 9 parkings souterrains qui proposent 4 000 places de stationnement. Et bientôt un dixième avec le parking Monge et ses 460 places. Par ailleurs, les riverains disposant d’un garage rendu provisoirement inaccessible par les travaux se verront offrir une place dans le parking souterrain qu’ils choisiront. Ces parkings, gérés par le concessionnaire Kéolis, sont en mode réfection. Leur tarif est moins élevé que les parkings en surface. »

 

DLH : Pensez-vous avoir aujourd’hui réglé de manière satisfaisante la question de la place de l’automobile et des différents modes de transport en ville ?

D. M-G : « L’objectif est de trouver un juste équilibre et la meilleure cohabitation. Il ne s’agit pas de supprimer la voiture, de faire du tout-piéton. Chacun doit trouver sa place en toute sécurité et en toute sérénité. »

DLH : Paris organise chaque année une journée sans voitures. Une telle initiative pourrait-elle être déclinée un jour à Dijon ?

D. M-G : « Après tout, pourquoi pas ? Mais il n’y a pas de demande particulière et j’avoue que ce n’est pas à l’ordre du jour. Il est difficile de comparer Dijon à Paris ou encore à Londres. Les problèmes de pollution ne sont pas les mêmes. »

 

DLH : Ne faudrait-il pas concevoir, à l’instar du code de la route, un « code de la rue » pour encadrer la circulation de plus en plus importante des vélos, notamment dans les rues piétonnes, qui présente, parfois, un caractère de dangerosité ?

D. M-G : « En charge également du dossier de la politique de l’âge, je suis évidemment très sensible à votre propos. Dans les rues piétonnes, les cyclistes sont invités à « rouler à la vitesse du pas » pour reprendre la formulation de la signalétique. Je suis d’accord pour les inciter à plus de prudence. Il nous faut renforcer l’information. Pourquoi ne pas refaire une campagne, renforcer la signalétique ? Pédagogie et civisme : Cent fois sur le métier remettez votre ouvrage… »

 

DLH : N’avez-vous pas imaginé de rendre certaines voies piétonnes seulement en période estivale ?

D. M-G : « Je vous avoue n’y avoir jamais pensé. Est-ce possible ? Cela voudrait dire la mise en place d’un plan de circulation provisoire ? Franchement, cela ne me semble pas raisonnable. »

Propos recueillis par Jean-Louis Pierre