La rue de la Liberté se remet (aussi) à l’heure
Chic et chic ! Tic et tac !!! Là, vraiment je suis contente : l’horloge emblématique du Miroir reprend sa place à l’angle de la Rue de la Liberté et de celle des Godrans. François Rebsamen procède ce 30 mars au dévoilement de l’horloge entièrement rénovée, qui fait partie du paysage dijonnais depuis 1931. Elle avait été percutée par un camion de livraison qui l’avait gravement « accidentée ». A elle seule, elle fait figure de monument historique car elle est sortie des prestigieux Ateliers Brillié Frères. Cette horloge fait battre la mesure aux cœurs de chacun et chacune, et impulse le bon tempo au Vieux-Dijon.
Requiem pour un troquet
Le café « Le Look », situé rue Guillaume Tell, existait déjà du temps de mes études en fac. Oui, c’était il y a fort longtemps ! C’était – car, depuis il vient de fermer définitivement – un troquet de quartier tel qu’on aimerait qu’il en existât toujours. A l’époque de ma jeunesse, il réunissait un certain nombre d’habitués, haut en couleurs. Il avait même un léger parfum d’anti-bon chic/bon genre, que mon intellect, biberonné aux idées débridées de mai 68, appréciait tout particulièrement ! Au fil des décennies, bien des patrons s’étaient succédés et la clientèle s’était parallèlement à la fois assagie et… clairsemée. Les lieux avaient été récemment modernisés, dans le style de notre époque. Selon les rumeurs, le pas-de-porte serait repris pour en faire des bureaux destinés à des activités tertiaires. C’est sans doute cohérent dans l’économie actuelle, mais c’est bien dommage pour une certaine conception baudelairienne de la vie.
Cheminement insolite
Une nouvelle fois, le Jardin de l’Arquebuse fait la place belle à une exposition en plein air de sculptures insolites en papier, en bois, en métal ou en matériaux recyclés. Toutes évoquent l’espérance dans la vie, la famille tout autant que les difficultés liées à la maladie, la vieillesse ou le handicap. Elles sont un magnifique témoignage de l’art naïf au sens noble du terme ou une preuve poétique de l’expression vernaculaire. Ce travail artistique, réalisé dans de nombreux EHPADS, institutions spécialisées, établissements scolaires de toute la Bourgogne, offre aux promeneurs du Jardin de l’Arquebuse le plaisir d’un petit itinéraire singulier !
Du BIB et du fromage
Vraiment dommage ! La boutique BiBoVino, dont la façade arborait une belle couleur de violette, avait ouvert rue des Godrans il y a 3 ans. Elle vient de cesser toute activité. Pourtant, l’idée de vendre des vins de producteurs ou d’excellents crus en Bibs (que l’on pouvait conserver 3 mois une fois ouverts), était séduisante. Le maître des lieux s’est en vain battu avec une belle passion, ne cessant au gré des saisons de multiplier des animations autour de ses produits – de 20 à 30% moins chers qu’en bouteilles. Une bonne nouvelle, cependant : la Fromagerie Porcheret continuera de proposer une sélection des Bibs préférés des Dijonnais !
68 for ever
Le service des archives municipales de la Ville de Dijon organise une exposition intitulée « Mai 68 à Dijon », dans le cadre de l’anniversaire de l’une des plus grandes fractures sociales et idéologiques du XXe siècle. Avec des affiches, des photographies, des tracts, l’exposition qui dure jusqu’au 31 mai retrace la chronologie des événements. Des témoignages écrits et oraux d’acteurs de cette période traduisent les aspirations aux changements politiques, économiques, sociaux et culturels. (Archives municipales au 91 rue de la liberté).
Balance ton pavé !
Faut-il oui ou non fêter les 50 ans de Mai 68 ? Quel traitement donner à ces événements qui sont la marque emblématique d’une des grandes fractures de l’Histoire contemporaine et de ses ‘’enrobés’’ à chaud ? La France s’interroge, l’Elysée aussi, semble-t-il. Quant à la Ville de Dijon, elle a attendu le printemps et le prochain mois de mai pour procéder sans coup férir au dépavage de la Place Notre-Dame. Avouez que l’actualité engendre des télescopages passé/présent plutôt croquignoles ! Il n’empêche. Je les regretterai beaucoup ces pavés dijonnais, où mes talons aiguilles me tricotaient de sacrés faux-pas et occasionnaient des chutes qui m’ont valu plus d’un genou écorché. Et puis, ils avaient cette atmosphère de Moyen-Age qui se mariait parfaitement (et …religieusement) avec la façade de l’église, son cortège d’honneur constitué de fascinantes gargouilles. Piétonisation en marche oblige, une question d’ordre métaphysique : sous les pavés de Notre-Dame, le piéton tiendra-il davantage le haut du pavé ?
Et … balance ton Minotaure !
Ma cousine qui se pique d’aimer les arts, de Fragonard à Frémiet en passant par Rubens ou encore Le Bernin, est folle de rage. La voilà prête à lance un pavé aux idéologues qui tirent à balles réelles et sans sommation sur la moindre velléité d’un désir sexuel exprimé dans un tableau ou dans une sculpture. Figurez-vous qu’elle s’est acheté le 2ème tome de la biographie écrite par la féministe Sophie Chauveau sur Picasso. Et après avoir scruté pendant 15 ans toute son œuvre, ses écrits et des témoignages des uns et des autres sur le beau diable qu’il fut, elle en conclut que c’était un « monstre, un tyran, un pervers sexuel » … Vrai ? Erroné ? Peu importe, il portait en lui l’anormalité propre au Minotaure. Mais, soyons carrément iconoclastes et posons les vraies questions : Peut-on être un génie en étant « clean », bien propret sur soi ? Etre un démiurge n’est-ce pas précisément se brûler à l’enfer, à ses démons, aux Phersu du monde souterrain ? A quand la fin de ces parties de chasse idiotes – attention ! pas toutes le sont bien entendu – déclenchées par l’affaire Weinstein ? Un porc n’est et ne sera jamais ni un minotaure ni même un sanglier.
En roue libre
En voilà une idée qu’elle est bonne et qui fait chaud au cœur ! L’association « A la rencontre de l’Âme Sœur » organise son premier rallye spécial célibataire, intitulé judicieusement « l’amour au fil des rues », le dimanche 8 avril à partir de 14 h 30 (inscription obligatoire : rencontre.amesoeur21@gmail.fr ou 06 71 47 22 41). Outre le fait qu’un télescopage d’un corps à corps amoureux est envisagé à chaque coin de rue, soyez tout de même prudents : regardez bien dans le rétroviseur afin de ne pas vous faire doubler !
Prêt à porter Top luxe
Les Coquettes, les Merveilleuses, les Incroyables faites femmes ont désormais de quoi se vêtir fashion « art, chic et luxe » grâce à un jeune étudiant dijonnais de 19 ans de BSB (Burgondy School of Business) : celui-ci lance une marque de prêt-à-porter cousu de fil doré. Le nouveau Saint-Laurent se prénomme Antoine Dixon. Fort audacieux, le jeune homme a décidé de créer sa propre marque de luxe, tout en poursuivant ses études. Il collabore avec des maisons de couture de Bourgogne Franche-Comté. D’ailleurs, la boutique Franck Berthier diffuse sa gamme de vêtements qui va du T.shirt au chouchou de ce printemps, qu’est le bomber dont les motifs ont été imaginés et réalisés par Antoine Dixon.
7 ans de bonheur
Les artistes du Marché de la Création investissent pour la septième année le jardin Darcy, le 1er dimanche de chaque mois – d’avril à octobre. Au total, ce sont quelque trente artistes (peintres, dessinateurs, sculpteurs, photographes ou plasticiens) qui trouvent à travers ce marché, ce cadre de verdure la façon la plus directe ainsi que la plus conviviale d’exposer. Le but est bien évidemment de se faire connaître d’un large public, des passants comme des promeneurs, et de vendre leurs œuvres.
Vols et rêves en papier.
Les petits chalets où l’on dépose des livres lus et relus au coin d’une rue ou d’un square, voire d’une cour de récréation d’un établissement scolaire sont autant de bonnes idées magiques. Elles se multiplient dans Dijon et c’est chose excellente. Grâce à 200 grammes de papier et voilà les romanciers qui déroulent des tapis volants tissés dans l’écriture vous emmenant loin, très loin. A ce titre d’ailleurs, les différentes bibliothèques de Dijon – la Nef principalement – remplissent admirablement ce rôle, tout comme la charmante et familiale Bibliothèque pour Tous de Montchapet située au 4, allée Darius Milhaud, à deux pas de la rue d’Ahuy. Qu’on se passe le mot !