La Loi qui n’a pas beaucoup d’ALUR 

La loi Alur, concoctée par les ex-ministres du quinquennat Hollande, Cécile Duflot et Sylvia Pinel, instaure d’importants changements pour les locataires et les propriétaires. En réalité, elle génère   une réglementation absconse ainsi qu’un excès de paperasserie administrative. Bref, elle ne facilite rien, ralentit l’accès au logement et les transactions immobilières. Elle est porteuse en filigrane de l’idéologie suivante : d’emblée le propriétaire est soupçonné d’être un malfrat, et l’acheteur (ou le locataire) une victime potentielle. D’où un surcroit de diagnostics à fournir, d’expertises, de modifications souvent onéreuses à la charge du vendeur comme du propriétaire d’un bien à louer, etc. Là où le bât blesse, c’est qu’il y a souvent une transversalité des rôles, quand le propriétaire devenu un « ex » rachète un logement : la même personne, d’état de « bourreau » au regard de la loi Alur devient alors « la » victime ! D’où la lourdeur extrême dans les transactions, alors que le législateur autorise la signature électronique pour soi-disant accélérer les processus de négociation, d’acquisition ou de location. C’est dire si le serpent se mord la queue… Cette loi, tout en étant la résultante d’une vision du marché immobilier excessivement sécuritaire, ne prévoit pas – c’est le comble ! – l’expertise de l’état d’une toiture.   Apparemment, Mmes Duflot et Pinel ignoraient l’existence de drones qui permettraient aux agents immobiliers d’apporter à la clientèle un réel diagnostic desdites toitures, dont la restauration constitue l’un des plus gros postes de dépenses d’une habitation.

Marie-France Poirier