La Métropole dijonnaise sur les rails…

Après le District, la Communauté d’agglomération, la Communauté urbaine… place à la Métropole dijonnaise. Les députés ont donné leur feu vert le 16 février dernier. Ce qui a ravi le maire de Dijon, François Rebsamen, qui a profité de la visite de son ex-collègue du gouvernement, Stéphane Le Foll, pour l’annoncer.

Ils étaient déjà côte à côte lorsque le nom de Dijon s’est invité à la table des villes sélectionnées pour devenir Cité internationale de la Gastronomie et du Vin. C’était le 19 juin 2013… au ministère de l’Agriculture. Hasard du calendrier (ou pas ?) des visites ministérielles, Stéphane Le Foll et François Rebsamen étaient, à nouveau, ensemble pour annoncer le vote favorable de l’Assemblée nationale à la création de la Métropole dijonnaise. Cette fois-ci, c’était à l’Hôtel de ville de Dijon, devant les médias réunis pour l’occasion.

Avec le porte-parole du gouvernement à ses côtés, le maire de Dijon s’est ainsi félicité : « Le Grand Dijon a obtenu le passage en Métropole ce jeudi 16 février à 11 h 27. Il était très important pour la Bourgogne – Franche-Comté d’avoir une capitale régionale métropole. C’est dorénavant chose faite. Cela montre qu’il faut toujours avoir des grands projets. En 2001, il y eut la Communauté d’agglomération, que nous avons par la suite transformée en Communauté urbaine. Et, là, nous allons pouvoir créer la Métropole qui, j’en suis sûr, fera la fierté des Dijonnais ».

François Rebsamen arborait un large sourire, après ce vote favorable de l’Assemblée nationale au projet de loi relatif au statut de Paris, comprenant, dans son chapitre IV, l’amélioration de la décentralisation. Et portant, donc, en son sein l’avenir du Grand Dijon… Au moment où le Sénat, dans le cadre de la navette parlementaire, avait retoqué ce projet – ce qui n’avait pas manqué d’alimenter localement certaines critiques – il avait annoncé, à ses contempteurs, que cette évolution serait entérinée par le Palais Bourbon. Les députés viennent de lui donner raison…

Un fonds spécifique de 150 M€

Charge, dorénavant, aux 24 conseils municipaux des communes de la CUD de se prononcer rapidement sur cette Métropole qui pourrait définitivement – après décret signé par le Premier ministre – faire partie du paysage politique. Il suffira que la moitié des conseils municipaux, représentant les deux tiers de la population concernée, l’adopte.

La question des futures compétences, notamment dans le cadre des négociations avec le Département de la Côte-d’Or, devrait encore faire couler de l’encre. Mais les discussions peuvent dorénavant officiellement débuter, François Rebsamen ayant souligné qu’il « souhaitait un accord depuis longtemps avec François Sauvadet… »

Et ce ne sera pas le seul interlocuteur puisque le Grand Dijon « se tournera aussi vers la Région et l’Etat, qui a mis en place un fonds spécifique de 150 M€ dédié aux projets des métropoles », comme l’ancien ministre du Travail l’a expliqué.

Les débats s’annoncent plus rudes avec le groupe d’opposition du Grand Dijon présidé par Gilbert Menut, qui, après cette annonce, devait notamment communiquer : « C’est une métropole de papier (…) On comprend que François Rebsamen, après le partage entre Besançon et Dijon dans lequel beaucoup a été perdu, ait besoin de ce lot de consolation, mais il faut craindre les effets dévastateurs de cette métropole qui fonctionnera comme une pompe aspirante et laissera exsangues les autres territoires ». La Métropole dijonnaise fera, à n’en pas douter, parler dans les prochaines semaines…

Xavier Grizot