Voilà une petite enseigne qui a fait sa place en peu de temps à proximité des grosses cylindrées que sont Leclerc, Grand Frais et autre Castorama, à Marsannay-la-Côte, dans la grande zone commerciale du Sud dijonnais.
Depuis son ouverture, le 7 septembre 2015, « Mes bonnes courses » bâtit son succès sur un concept simple : acheter la surproduction des industriels agroalimentaires vouée à la destruction pour la revendre à des prix qui vont jusqu’à – 50 % de leur valeur. Vous l’avez compris, ce magasin alimentaire qui s’inscrit pleinement dans la lutte contre le gaspillage. Avec un détail important : on n’y trouve que des marques et des bonnes marques.
Cette surproduction s’explique simplement : les industriels agroalimentaires doivent répondre à un cahier des charges très compliqué imposé par la grande distribution et ils n’ont pas d’autres choix, bien des fois, que de surproduire. « Cette marchandise en raison des dates limites de consommation se trouve très vite dévalorisée et n’a plus accès aux circuits traditionnels. Voilà pourquoi il nous est possible de la racheter pour en faire profiter notre clientèle », explique Rémi Oertli, le propriétaire à l’origine de cette belle idée.
Mais comment fait-on pour récupérer la surproduction alimentaire ? « C’est la clé pour faire fonctionner ce type de magasin », précise Rémi Oertli. « Il faut avoir un réseau, il faut connaître les industriels ». Ces relations, Rémi Oertli, 60 ans, les a obtenues au fil du temps grâce à son ancien métier de transporteur frigorifique dans une entreprise qu’il a créée il y a 20 ans et qu’il a revendue en 2014. La société N7 Froid, à Selongey – 40 véhicules et 150 salariés – était un prestataire des industriels agroalimentaires. « C’était mes clients. Je les connaissais personnellement. C’est pourquoi je peux les contacter aujourd’hui directement ».
Autres formes d’approvisionnement, les litiges qu’un transporteur connaît régulièrement – palette refusée parce que le camion se présente en retard, produit qui présente une anomalie au niveau de l’étiquetage ou du code barre. Et Rémi Oertli de préciser : « Les arrivages sont quotidiens et nous travaillons en partenariat avec les agroalimentaires locaux. Ce qui explique aussi que nous avons de bonnes et grandes marques en magasin ». Et pour savoir ce qui est mis en rayon, il suffit d’aller sur la page facebook du magasin où chaque matin sont publiées les photos des nouveaux produits.
Selon arrivages
Le magasin dispose d’une chambre froide d’une centaine de m² ouverte à la clientèle où sont stockés tous les produits frais et dont la température est maintenue entre 3 et 3,5 °C. L’autre partie du magasin, de 200 m², propose les produits d’épicerie.
Mais avoir des produits frais qui flirtent avec la date limite de consommation, n’est-ce pas un problème ? Il est vrai que cette date limite de consommation, c’est ce qu’on cherche immédiatement quand on a un produit entre les mains avant de le mettre dans son chariot. Et que se passe-t-il le jour J, à 0 heure, pour le produit ? « La DLC est une obligation à laquelle les vendeurs de produits frais doivent répondre », explique Rémi Oertli. « Nous ne vendons pas de produits à date de consommation dépassée. Par contre, le consommateur peut, sans danger, consommer ce produit après cette date limite (voir encadré) hormis certains produits qui sont très sensibles comme les viandes, les volailles, les produits à base d’œuf avec lesquels il convient d’être très prudents. En revanche pour tout ce qui est produit laitier, il n’y a pas de danger particulier après la date indiquée ».
En résumé, après la date limite de consommation, le magasin ne peut plus vendre mais le client peut encore consommer le produit. A la différence des produits stérilisés comportant sur l’emballage une DDM (Date de Durabilité Minimale) qui peuvent être vendus après la date indiquée.
« Nous n’avons pas la prétention d’avoir toute la gamme de produits d’un supermarché. Même si on propose de plus en plus de produits, on subit les aléas de nos arrivages. On va du produit frais – salaisons, charcuterie, viandes, volailles, produits laitiers – jusqu’aux produits d’épicerie –gâteaux, pâtes, riz, condiments, boissons… – et nous ne vendons pas de poissons, pas de crustacés, pas de fruits et légumes ».
Jeanne VERNAY
« Mes bonnes courses »
20 allée docteur Lépine 21160 Marsannay-la-Côte. Bus Ligne 4.
Ouvert le lundi de 10 h 30 à 19 heures et du mardi au samedi de 9 heures à 19 heures.
Fonctionne comme une supérette traditionnelle qui accepte tous les types de règlements et même les tickets restaurant.
Le saviez-vous ?
Périmés mais mangeables
Yaourts : jusqu’à 3 mois après la date limite.
Fromages : jusqu’à 2 semaines après la date limite.
Lait : jusqu’à 2 mois après la date limite.
Chocolat : jusqu’à 2 ans après la date limite.
Conserves : plusieurs années après la date limite.
Surgelés : plusieurs années après la date limite.
Produits secs : plusieurs années après la date limite.
Saucissons, jambons : jusqu’à 2 semaines après la date limite.
Miel : ne se périme absolument jamais.
DLC, DDM… Comment s’y retrouver ?
– Les denrées périssables, à conserver au frais, présentent sur l’étiquetage une DLC (date limite de consommation), identifiable à la mention « à consommer jusqu’au… ».
Elle s’applique à des produits susceptibles, après une courte période, de présenter un danger pour la santé humaine (barquette de viande, œufs…).
– Les produits stérilisés comportent sur l’emballage une DDM (Date de Durabilité Minimale, ancienne DLUO) identifiable à la mention « à consommer de préférence… ».
Une fois la date dépassée, la denrée ne présente pas de danger de consommation mais peut perdre en goût et texture (gâteaux secs, produits en conserve…)
Une PME familiale
« Mes bonnes course » est une entreprise familiale. Aux côtés de Rémi Oertli, on trouve le fils Simon, 35 ans, qui travaillait avec son père dans l’entreprise de transport et qui aujourd’hui a la responsabilité du magasin, l’épouse, Damayé, qui assure comptabilité et administration et le beau-frère Amédé qui, lui, s’occupe de la réception et de la mise en place dans le magasin.
Vous ajoutez un poste et demi à temps plein pour assurer les passages en caisse et vous avez la composition de cette équipe souriante disponible 6 jours sur 7.