Hier, c’était un des jeunes loups qui entouraient Robert Poujade, l’ancien maire de Dijon. Aujourd’hui, la meute a disparu, le poil gris, la peau couverte des cicatrices de défaites et de victoires, c’est un des rares survivants de cette époque où le RPR dominait toute la vie politique départementale. Battu en 2012, dans la foulée de l’élection de François Hollande à la Présidence de la République, par Laurent Grandguillaume sur « sa » première circonscription, Bernard Depierre sort d’une retraite qu’il n’a jamais vraiment prise et confirme qu’il sera bien candidat indépendant aux législatives en juin prochain.
Sa détermination est totale. Bernard Depierre, plus que jamais candidat aux élections législatives de juin 2017 sur la 1ere circonscription, ne s’encombre pas de circonvolutions pour justifier sa démarche : « La France est en guerre. Il lui faut des combattants et je pense que j’en suis un ».
Au diable l’investiture des Républicains -sa formation politique- qui lui fait défaut : « Je ne me bats contre personne. Je me bats pour retourner à l’Assemblée et rien ne pourra me détourner de cette volonté. Les circonstances de la vie publique font qu’aujourd’hui je suis libre et indépendant. Je n’ai aucun compte à rendre à Pierre, Paul ou Jacques. Quand je serai élu, je verrai où j’irai. »
C’est donc un « candidat libre et indépendant, gaulliste, libéral et social, ancien député » qui sollicitera les suffrages des électeurs… « Voilà mes références. Elles sont claires. Tout le monde sait qui je suis. Si on ne me connaît pas, on me reconnaît. Si on ne m’aime pas, on me reçoit quand même. Dans tous les cas, on sait ce que j’ai fait ».
Même si ces quatre dernières années lui ont permis de digérer la défaite mais aussi de revoir son jugement, de prendre un certain recul, de réfléchir à la façon d’aborder différemment certains sujets, on sent que le feu sacré couve toujours avec cette flamme dans l’oeil qui illumine le champ de bataille et désigne son vainqueur. Quatre années qui n’ont pas altéré sa combativité et ce mélange toujours aussi détonant de sérénité et d’explosivité.
On le sait, Bernard Depierre n’est pas du genre à douter de lui-même. Sa légitimité, il la considère indiscutable et se targue de son expérience du terrain et de sa grande connaissance de la circonscription. « Pendant 10 ans, j’ai travaillé sereinement avec tous les maires y compris le maire de Dijon. J’ai répondu à chaque sollicitation qu’elle vienne de droite ou de gauche. »
L’ancien député ne ménage pas sa peine agraire et, mieux que tout autre -pour l’instant-, bat une campagne, au sens propre comme au figuré, dont il connaît tous les chemins. Même les plus tortueux. Pas étonnant donc de le voir multiplier les rencontres avec les élus, les chefs d’entreprise, les responsables associatifs et les électeurs qu’il sent particulièrement inquiets. « J’entends dire que c’est une excellente idée de retrouver un parlementaire présent sur le terrain qui fait face concrètement aux problématiques des gens que sont avant tout et surtout la sécurité et l’emploi ».
Et à la question : « Ne prenez-vous pas le risque de livrer le combat de trop et de vous faire battre ? », Bernard Depierre se contente de répondre : « Le pire risque, c’est de ne pas en prendre ».
Le ton est donné. Dans un parti politique où il ne fait jamais bon être dissident et rien n’exaspère davantage qu’une voix discordante, on appréciera…
Jean-Louis PIERRE
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C’est lui qui le dit
. Ma suppléante sera une femme jeune qui apportera beaucoup dans cette campagne. Je la présenterai bientôt.
. Il y a quelques élus qui me conseillent de m’abstenir. Ceux-là, je sais qu’ils protègent d’autres candidatures.
. Partir trop tôt dans la campagne ? Certainement pas. La 1ere circonscription compte 110 000 habitants. Et pour voir beaucoup de monde, il faut beaucoup de temps.