Avec Patrick Oudet, l’esprit Bayard est toujours là

« Un Bayard ça vous change un homme… N’est-ce pas M Gainsbourg ! » En 1980, « l’homme à la tête de choux », exceptionnellement rasé et cravaté dans un élégant costume gris, prêtait son image pour un clip de 8 secondes à la célèbre marque de vêtements masculins qui profitait ainsi de son physique hors norme et de sa personnalité pour mieux se démarquer dans un paysage souvent trop aseptisé.
Vingt ans plus tard, Patrick Oudet, Tourangeau d’origine qui a fait sa carrière dans l’univers du textile, rachetait la marque créée en 1925 à Villeurbanne et reprise en 1975 par le groupe textile alsacien Vestra. Une marque qu’il installe sous le pavillon MDSA (Masculin Direct SA) hissé à Quetigny le 1er janvier 1997.
De la bravoure, du courage, il lui en a fallu à Patrick Oudet pour imposer la marque Bayard un peu partout dans l’hexagone où l’on compte une trentaine de magasins et environ 150 salariés. La recette du succès ? « L’ADN de Bayard a toujours été respectée » explique Patrick Oudet. « Je n’ai jamais transgressé le code génétique ni même dérogé à la règle du confort et de l’élégance ».
Bayard, c’est une référence dans la mode masculine, une symbiose d’élégance désinvolte et de chic contemporain que protège Patrick Oudet avec autant d’ardeur et de conviction que l’illustre chevalier qui défendit le pont du Garigliano, seul face à 200 Espagnols pour protéger la retraite de ses compagnons. C’est ça l’esprit Bayard…
Et pour être le garant des fondamentaux, il faut savoir écouter les contraintes de chacun que ce soit le chef de produit, les commerciaux ou encore la production. Et là, Patrick Oudet pose l’armure, pardon le costume du PDG pour endosser celui du directeur de collections. Des collections qui sont proposées sur les saisons d’hiver et d’été. « On actualise s’il le faut » précise Patrick Oudet. « On apporte des touches complémentaires, on injecte un tissu, une couleur… Mais nous ne sommes pas des ingénieurs de l’assemblage même si on s’efforce de répondre à tout ce qui est tendances. Nous proposons une production qui semble la plus adaptée aux besoins des consommateurs ». Une production issue de différentes unités implantées au Portugal, en Italie, au Maghreb, en Turquie, en Asie et en Inde.
Et le souci du détail ne vaut pas seulement pour le prêt à porter. Il concerne aussi les boutiques comme celle du centre de Dijon, rue des Forges, exploitée depuis maintenant quatre ans, que Patrick Oudet trouvait un peu trop discrète. Pour la mettre un peu plus et un peu mieux « en lumière », il a fait appel à Jean-Claude Talpain, architecte d’intérieur. « La tâche était rendue difficile par le classement de la façade mais Jean-Claude Talpain a axé son travail sur trois paramètres. Il a avancé la vitrine de 25 cm, il a fait glisser la porte du centre vers la droite et il a changé la couleur de façade en abandonnant le bleu anthracite au profit d’un rouge conquérant ».
C’est aussi ça l’esprit Bayard…

J-L. PIERRE