Le bistrot de quartier… par excellence

C’est à l’arrivée du chemin de fer à Dijon et, plus précisément, à l’implantation de la gare de triage de Perrigny en 1886 que l’on doit la naissance du quartier des Bourroches. Au moment où l’industrialisation fait grandir Dijon au-delà de son enceinte historique, les cheminots s’y installent, y vivent et y festoient, selon l’expression consacrée de l’époque. Aussi les bistrots font-ils partie intégrante de l’histoire de ce quartier qui appartient dorénavant aux secteurs recherchés, notamment pour les nouveaux habitants, de la capitale régionale. Et la tradition de perdurer avec le Café des Bourroches, situé au 20 de la rue Morey-Saint-Denis, où l’âme du quartier bat son plein.

Le nouveau propriétaire depuis le mois d’octobre dernier, Merzouk Dekkal, 53 ans, entend que cette tradition perdure : « C’est un bar de quartier et c’est un très beau quartier. Aussi la clientèle est-elle elle aussi superbe », s’enflamme celui-ci qui n’en est pas à sa première expérience dans l’univers des estaminets dijonnais : il a, notamment, tenu avec son cousin un zinc rue Berbisey dans les années 1995. Après avoir, par la suite, œuvré 15 ans dans le monde du transport sur Longvic, il est revenu à ses premières amours : « C’est un métier que j’adore et j’ai toujours voulu avoir une affaire à moi ! »
Les adeptes de la pétanque
Au moment où la tendance est plutôt au pessimisme, conjoncture oblige, Merzouk Dekkal détonne : « Je ne suis pas du genre pleureur et les objectifs que je m’étais fixés à la reprise sont atteints. Nous n’avons rien sans rien et j’espère bien développer cette affaire et, à terme, embaucher ». Ouvert 7 jours sur 7, de 7 heures (voire même avant comme il précise pour le café matinal) à 21 heures (voire même plus tard à l’occasion des matches qu’il retransmet), il ne compte pas ses heures. Et il attend avec impatience les beaux jours afin de pouvoir bénéficier de la terrasse mais aussi et surtout des terrains de boules dont l’établissement dispose. Car là réside la typicité de ce bar : les adeptes de la pétanque peuvent s’y retrouver en toute convivialité. Précédemment d’ailleurs un club s’y entraînait mais la présidence est aujourd’hui vacante. Aussi le propriétaire des lieux profite-t-il de ce zoom pour glisser : « Si cette présidence intéresse quelqu’un, nous serions évidemment preneur… » A bon entendeur !

Xavier GRIZOT