Quels sont les principaux enseignements de l’étude que vous présentez ?
François Martin, président de la chambre départementale des notaires : « Si 2014 avait été l’année de l’effondrement du nombre de ventes, l’an passé a marqué une très nette reprise du volume des ventes et un retour à la situation qu’on a pu connaître dans les années 2012 ou 2013.
Avec cette particularité, c’est que cette reprise s’est réalisée sur la totalité des gammes de prix du marché et pas seulement sur les biens de faibles valeurs comme on avait pu le constater dans le passé sur des périodes de reprise.
2014 avait été une année de très forte baisse des prix, en moyenne de 15 %
avec une diminution du nombre de ventes et une augmentation corrélative des stocks de biens
2015, dans la mesure où le marché a repris, a vu une stabilisation du niveau des prix.
En moyenne, sur le département de la Côte-d’Or, le prix ces appartements anciens n’a baissé que de 4 % alors que le prix des maisons anciennes, lui, s’est totalement stabilisé. »
Quels sont les principaux prix médian ?
François Martin : « On peut constater qu’en matière d’appartements anciens le prix médian d’une surface habitable de 65 à 70 m2, selon les villes, les quartiers, va s’établir dans une fourchette moyenne de 110 000 à 130 000 euros.
En ce qui concerne les maisons, on a un prix médian qui se situe aux alentours, selon les communes, de 200 000 à 250 000 euros. Nous retrouvons donc un marché qui s’anime autour des biens de typologie moyenne, c’est à dire des types V. La vente de biens de forte valeur, au-delà de 400 000 restent toujours épisodiques même si l’on constate une amélioration sur des prix qui restent cependant stables. »
Cette étude présente-t-elle des surprises ?
Pascal Massip, notaire : « Peut-être sur des maisons dans des communes jusque là plutôt prisées comme Fontaine-lès-Dijon où on a enregistré en 2015 une baisse des prix de 11 %. Je pense qu’on assiste là à un rééquilibrage du marché. Le prix médian se stabilise aujourd’hui autour de 270 000 euros contre 300 000 à 320 000 euros antérieurement. »
Baisse des prix ou rééquilibrage ?
François Martin : « On peut dire que ce n’est pas une baisse du marché en contradiction avec la tendance générale. Il faut plutôt parler de rééquilibrage. On voit, par exemple, à l’opposé, qu’à Chevigny-saint-Sauveur, le prix médian est quasiment à 250 000 euros, c’est à dire des valeurs médianes identiques à celles de Fontaine-lès-Dijon. Néanmoins, il ne faut pas oublier que ces prix médians dissimulent des disparités. Aujourd’hui, avec une offre importante, l ‘acheteur va privilégier très nettement les biens de meilleures qualités en terme de décoration, architectural mais surtout en terme d’isolation et d’économie d’énergie. Les constructions des années 50/60 qui seraient restées « dans leur jus » seront évidemment pénalisées dans leur prix de vente. »
Comment voyez-vous l’avenir ?
Pasacl Massip : « L’avenir, il est difficile de le prédire. Néanmoins, nous espérons que cette année confirmera la précédente qui a vu les stocks de biens à vendre diminuer. On pourrait imaginer qu’en 2016 les conditions de négociations seront plus équilibrées même s’il ne faut surtout pas déconnecter le marché immobilier de la conjoncture économique générale du pays. Si la conjoncture est favorable, le niveau des ventes tant en volumes qu’en prix qui vont rester stables, sera satisfaisant. A l’inverse, le marché pourrait faiblir.
Les personnes qui ont des perspectives d’achats immobiliers devraient les réaliser sans attendre car le marché, en terme de prix, est arrivé à un point bas. »
Propos recueillis par Jean-Louis PIERRE