150 étoiles plus précisément… Les Halles de Dijon fêtent leurs 150 ans. Pour marquer cet anniversaire, la Ville a décidé de mettre les petits plats dans les grands, en organisant une semaine de festivités… gourmandes et populaires comme il se doit !
Parmi les productions qui les ont choisies pour décor, nombre de cinéphiles se souviennent de « Cuisine américaine »… où excellait un certain Eddy Mitchell ! Les Halles, le ventre de la cité des Ducs, étant une véritable institution, ce film aurait pu porter une autre appellation : « Cuisine dijonnaise ! » Car, pour les gens d’ici – les très nombreux habitués qui s’y pressent chaque jour de marché – comme pour ceux d’ailleurs – les touristes qui ne manquent pas de les visiter –, elles sont incontournables… Et ce, depuis 150 ans !
Pour que le plus grand nombre puisse déguster cet anniversaire, la Ville de Dijon, en coopération avec les acteurs locaux, dont l’UMIH Côte-d’Or, a décidé de mettre les petits plats dans les grands. Concerts, balades gourmandes et patrimoniales, dégustations, spectacles vivants, escape game… se succéderont du mardi 10 juin au dimanche 15 juin, au cours duquel un gâteau géant sera servi à l’occasion du premier Brunch des Halles de la saison estivale. Le BHD qui fête, quant à lui, cette année son 10e anniversaire…
« Les Halles sont une fierté au cœur de Dijon et je suis très attachée à faire de cette institution le fleuron de la gastronomie de Dijon », a insisté la maire Nathalie Koenders, au moment de dévoiler, le 27 mai, le programme des festivités au sein de la Brasserie François. Autrement dit, dans un établissement faisant face à ce bâtiment historique de verre et de métal qui, au moment de sa genèse, symbolisait l’essor du patrimoine industriel sur le modèle du pavillon Baltard.
Entourée par ses deux adjointes Nadjoua Belhadef et Danielle Juban, son conseiller municipal délégué Jean-Paul Durand, la première magistrate a évoqué la célébration du passé mais s’est aussi tournée avec appétence vers l’avenir : « Cet anniversaire est un moment important mais nous avons lancé dès le mois de mars une AMO (Assistance à maîtrise d’ouvrage) afin de voir quels travaux sont nécessaires afin de valoriser et d’améliorer les Halles car elles représentent le poumon économique de Dijon. Contrairement à d’autres villes, notre volonté a toujours été de maintenir les Halles ouvertes durant les travaux. Sachez que nous souhaitons les préserver tout en les bonifiant et les rendant plus attractives ».
« Les légendes urbaines »
Nathalie Koenders n’a pas manqué également d’assaisonner ses propos : « Des légendes urbaines circulent à Dijon. On a entendu que nous allions fermer les Halles. Je peux vous dire qu’elles resteront ici et que nous les rénoverons en conservant leur caractère commercial et artisanal. Ces légendes urbaines sont le fait d’oiseaux de mauvais augure qui n’aiment pas leur ville ! »
Dans les années 1870, des rumeurs bruissaient déjà dans la ville, envisageant de les sacrifier sur l’autel de l’immobilier galopant. Une inscription à l’Inventaire supplémentaire des Monuments historiques leur conféra, en 1975, leur statut d’immortalité… C’était 100 ans après que les Dijonnais purent découvrir, pour la première fois, les 4 400 m² de ce bâtiment emblématique, dont les plans définitifs furent signés par l’architecte Louis-Clément Weinberger… s’étant inspiré du travail d’un Dijonnais bien connu. Un certain Gustave Eiffel avait, en effet, fait une proposition, qui, in fine, ne fut pas retenue… Sa Tour éponyme – illuminée ce week-end pour rendre hommage à la sublime victoire du PSG en finale de la Ligue des Champions – n’avait pas encore été érigée et ce Dijonnais n’avait pas encore atteint la célébrité.
Depuis, les Halles de Dijon ont traversé un siècle et demi et ont pu écrire leur (belle) histoire rabelaisienne. Une histoire gargantuesque qui va être célébrée comme il se doit… en attendant d’ouvrir un nouveau chapitre. En guise de dessert à cet article, en paraphrasant l’une des chansons les plus célèbres d’Eddy Mitchell, nous pourrions dire que les Halles de Dijon…décrochent les étoiles ! 150 étoiles…
Xavier Grizot