Océane Godard : Comprendre un marché du travail complexe

Parmi les dossiers qui passionnent Océane Godard, députée de la 1ere circonscription de Côte-d’Or, il en est un qu’elle maîtrise : c’est la formation professionnelle. L’ancienne vice-présidente de la Région Bourgogne – Franche Comté en charge des lycées, de l’offre de formation, de l’apprentissage et de l’orientation s’explique sur le sujet.

Démocratiser la formation professionnelle et l’orienter vers les métiers d’avenir, voilà un sacré défi pour le Premier ministre François Bayrou ?

« Un sacré défi, oui ! Un défi aussi dans la façon de lier l’enjeu autour des compétences -donc de la formation- aux mutations sociétales et économiques. Au-delà de la formation professionnelle, c’est la place du travail dans nos vies qui est réinterrogée.

Incontestablement, depuis plusieurs décennies, les temps de vie ont évolué. Le sociologue Jean Viard le développe très bien dans son ouvrage sur les mobilités. Le temps de travail moyen dans une vie a quasiment été divisé par 2 depuis 1950 tandis que dans le même temps, l’espérance de vie a augmenté de presque 10 %. En 1950, on vivait en moyenne 600 000 h pour une durée moyenne de travail autour de 120 000 h. Aujourd’hui on vit en moyenne 700 000 h pour une durée moyenne de travail de 67 000 h.

Quand, dans les années 50, le travail prenait une place prépondérante et était gage de réussite dans la vie des Français, aujourd’hui les sources d’accomplissement sont plus nombreuses. Les temps disponibles pour la culture, pour l’engagement, pour les voyages, pour les amis et la famille, pour les loisirs, prennent plus de place dans la vie !

A ces évolutions sociétales s’ajoutent les mutations économiques. La dimension économique n’est pas épargnée ! Révolution numérique, robotique, mondialisation, transition écologique, etc. impactent les métiers, les compétences, donc la formation : des compétences qui deviennent obsolètes au bout de 3 ans quand les compétences étaient valables une vingtaine d’années sur le marché de l’emploi il y a encore 15 ans ; prépondérance des softskills -compétences sociales, savoir-être- d’où la nécessité de repenser les ingénieries de formation ».

Et c’est là qu’on parle de nouveaux métiers…

« Vous savez, on parle beaucoup de nouveaux métiers, or plutôt que de nouveaux métiers je considère qu’il nous faut regarder la réalité du travail. Les transitions énergétiques et écologiques s’incarnent dans l’évolution des produits, des matériaux, des équipements et des compétences. Une étude de l’APEC objective le fait que les métiers à finalité environnementale constituent une part marginale de l’emploi cadre. Accompagner les transitions relève autant de l’évolution des compétences que du dialogue social, d’organisation du travail, de pilotage et de management. Vous l’avez compris, et c’est le sens de mon message : le défi de la formation ne peut s’appréhender indépendamment de ces enjeux ».

Les organismes de formation ont été pas mal chahutés ces derniers temps. A votre avis, peut-on espérer une accalmie pour cette année 2025 ?

« Tout dépend lesquels… ! Si je reprends le fil des réformes sous la présidence d’Emmanuel Macron : les ordonnances Macron, la Loi pour la Liberté de Choisir son Avenir Professionnel, le plan pauvreté et la loi pour le Plein Emploi… Le fil conducteur de ces réformes est libéral. Si le réseau des organismes de formation et des CFA structurant le paysage français de la formation professionnelle ont été sous le feu de la réforme LCAP, la libéralisation de l’apprentissage a fait émerger un grand nombre d’organismes de formation privés. Ces derniers ont été allègrement subventionnés pour développer les formations dans le supérieur en direction de publics qui n’étaient pas la cible principale d’une politique ambitieuse de développement de l’apprentissage.

Une politique ambitieuse en matière de formation professionnelle doit servir l’égalité des chances et s’adresser dans cette période de contraintes financières accrues aux personnes qui en ont le plus besoin ».

Vous semblez très réservée sur les subventions versées à bon nombre d’organismes de formation privés ?

« L’apprentissage est une grande cause nationale. De nombreux métiers historiques de l’artisanat, du commerce et des services ont besoin de cet outil comme tremplin vers de belles carrières professionnelles (l’Ecole des Métiers à Longvic en est un bel exemple). En revanche, l’argent public n’a pas vocation à financer des organismes lucratifs s’adressant à des publics qualifiés et autonomes. Je rappelle que la cible principale était notamment les jeunes peu qualifiés, qui ne trouvaient pas leur place dans le système scolaire classique.

En Région Bourgogne Franche-Comté nous nous sommes illustrés avec le Plan Régional d’Investissement dans les Compétences (PRIC) destiné à attirer les femmes et les hommes les plus éloignés de l’emploi et moins qualifiés vers la formation professionnelle. Notre région a déployé des énergies innovantes et fédératrices en tissant dans les territoires de véritables synergies entre les acteurs de la formation, les acteurs socio-économiques et les partenaires sociaux notamment. 73% des bourguignons francs-comtois ayant réalisé une action de formation qualifiante ont accédé à un emploi au cours des 6 mois suivant la fin de leur formation.

Les conditions ont été créées pour lever des freins : des aides financières augmentées pour faciliter les mobilités et aider les familles monoparentales notamment, des « coloration » vers des métiers en tension dans chaque territoire pour mettre le pied à l’étrier des stagiaires en formation le plus tôt possible, une véritable territorialisation de l’offre (la mobilité moyenne des personnes en formation est de 10 km) avec des plateformes rassemblant des organismes de formation comme avec le CESAM ici à Dijon. Je pense aussi aux intermédiaires de l’emploi indispensables dans les territoires, qui créent des liens entre les entreprises et les publics : Creativ, la mission locale, les entreprises, chantiers et associations d’insertion… Ils réalisent un travail considérable pour inspirer aussi les politiques publiques à apporter des réponses humaines et pragmatiques ».

Si vous étiez ministre de la formation professionnelle, quelles sont les mesures les plus urgentes que vous prendriez ?

« Si j’étais ministre de la formation professionnelle, je serais aussi ministre de l’emploi, du travail et de l’économie ! Je pense à un grand ministère qui considérerait ces politiques de façon systémique. J’y ajouterai le dialogue social ! Ma première grande mesure serait de confier l’emploi aux régions ! Elles sont fortes du quadripartisme et de leurs actions en matière d’économie, de formation et d’orientation ainsi que de leur capacité à créer des synergies entre acteurs de la formation, de l’économie et de l’orientation. Je proposerais la région Bourgogne Franche-Comté et notamment sa capitale régionale, Dijon, comme le premier laboratoire en France ! ».

C’est ambitieux et inédit. Pouvez-vous nous en dire plus ?

« Depuis plusieurs décennies, du fait de l’augmentation du chômage en France, les politiques de l’emploi se sont orientées autour de 2 priorités : augmenter le nombre d’emplois salariés privés, et favoriser l’appariement entre l’offre et la demande d’emploi.

Pour atteindre cet objectif, différents leviers ont été activés : des réductions de charge sur certaines catégories d’emploi, des aides à l’embauche sur certaines catégories de demandeurs d’emploi et d’emploi, un recours croissant à la formation professionnelle continue, des exigences croissances pesant sur les structures de l’insertion par l’activité économique pour conditionner leurs ressources financières à leur performance en matière de retour à l’emploi des personnes fragiles, des conditions d’accès et d’indemnisation à l’assurance chômage durcies pour inciter à la reprise d’emploi, la réforme du RSA dans le cadre de la mise en place de France Travail.

Du fait de la croissance économique intervenue post-crise sanitaire, des créations d’emploi qui s’en sont suivies et des besoins de main d’œuvre exceptionnels exprimés par les entreprises, les derniers gouvernements ont accru leurs interventions autour des 2 priorités mentionnées supra, en les accompagnant du postulat que les personnes au chômage ne seraient pas assez impliquées dans leur recherche d’emploi. C’est notamment cette perception qui a guidé les dernières réformes de l’assurance chômage et du RSA.

Or, il apparait que les orientations de ces politiques publiques ne sont plus adaptées à la situation du marché de l’emploi et sont davantage sous-tendues par des représentations que par une analyse fine du fonctionnement de celui-ci ».

Si vous deviez résumer le paysage de l’emploi…

« En quelques chiffres clés, le paysage de l’emploi se résume de la manière suivante : 20 273 712 emplois salariés privés en juin 2024 (+ 13% en 10 ans) : Il n’y a jamais eu autant d’emplois salariés en France. 68,4% des personnes âgées de 15 à 64 ans sont en emploi en 2023, soit le taux d’emploi le plus élevé depuis que l’INSEE le mesure (1975). 773 053 embauches dans le secteur privé au 2e trimestre 2024 (+ 28% sur 10 ans, + 7% sur 5 ans) : les entreprises françaises n’ont jamais autant embauché de salariés.

Cela signifie que le marché de l’emploi français tourne à plein régime dans un contexte où l’économie a créé des emplois et que les entreprises trouvent majoritairement de la main d’œuvre pour répondre à leurs besoins ».

Et pourtant, le discours politique ne change pas…

« Dans les faits, il n’évolue pas car il reste braqué sur 2 indicateurs clés qui semblent inacceptables aux yeux des responsables politiques. D’abord le taux de chômage : 7,3 % au 2e trimestre 2024. Et ensuite, le nombre de demandeurs d’emploi de catégories ABC : 4 998 460 personnes (5 704 290 pour les personnes des catégories ABCDE).

Pourtant, ces deux indicateurs ne semblent plus constituer la bonne boussole pour orienter l’action publique. Le taux de chômage ne dit rien de la réalité de la demande d’emploi en France : l’étude trimestrielle réalisée avec les critères du Bureau International du Travail se focalise sur les personnes sans emploi, en recherche active d’emploi et disponible pour travailler. Ainsi, il laisse de côté 1,9 million de personnes inactives qui souhaitent un emploi mais qui ne sont pas considérées comme étant au chômage au sens du BIT. La baisse du taux de chômage peut ainsi se dérouler tout en s’accompagnant d’une augmentation du volume de demandeurs d’emploi.

Les modalités de recensement des demandeurs d’emploi ne disent rien de l’évolution de la structure du marché de l’emploi et des situations individuelles qu’elles génèrent : pour le commun, un demandeur d’emploi est une personne qui ne travaille pas. Or, il n’en est rien. En juin 2024, près de 47% des demandeurs d’emploi ABC sont déjà en emploi. Ils n’étaient que 36% en juin 2008. Cela conduit à l’enseignement suivant : tous les efforts engagés par les derniers gouvernements pour encourager, voire forcer, l’accès ou le retour à l’emploi conduisent à pousser les personnes ciblées vers des situations de précarité ».

Dès lors, quelle devrait être la priorité politique ?

« L’enjeu n’est pas aujourd’hui de traquer les demandeurs d’emploi peu désireux de retourner sur le marché du travail. Il n’est pas non plus, dans un contexte de maîtrise accrue des finances publiques, de réduire le coût des emplois en générant des effets d’aubaine. La priorité politique doit être de s’atteler à la question de la qualité des emplois (et du travail par la suite), qui est le corollaire de celui d’une rémunération, de formation et de conditions de vie décentes.

Dès lors, la problématique qui se pose aux pouvoirs publics est de créer de nouvelles conditions pour concilier les besoins des entreprises en souplesse et la sécurisation légitime des parcours professionnels des actifs. Et celle-ci ne semble pas s’inscrire dans les avancées du siècle écoulé. La réponse n’est ni dans un encadrement juridique plus poussé du code du travail, ni dans la promotion du CDI comme forme normale et générale de la relation de travail. Les usages et besoins sociaux ont changé. Pour cela, il faut concevoir un nouveau cadre de relation de travail avec des formes d’emploi renouvelées.

De ce point de vue, il y a sans doute à prendre parmi les acquis des groupements d’employeurs ou bien du CDI intérimaires qui ont expérimenté un principe de sécurisation des parcours professionnels reposant sur des emplois d’une durée limitée ou à temps partiel et le développement des compétences via la formation. Je pense sur notre territoire à l’APSALC qui a été très innovant puisqu’il y a 20 ans que cette association a lancé un premier Groupement d’Employeurs Associatifs puis un deuxième plus récent pour les TPE-PME. Il faut encourager ces nouvelles formes d’emploi ».

En tant que parlementaire, vous y travaillez déjà ?

« Oui. Je travaille sur ces sujets depuis de nombreuses années. Déjà en tant que psychologue du travail lorsque je travaillais notamment chez Groupe Id’ées puis en tant qu’adjointe à l’emploi, à l’insertion, à la formation auprès de François Rebsamen à Dijon et Présidente de Creativ durant 7 ans, et enfin en tant que Vice Présidente à la Région BFC où j’ai porté le PRIC et la politique formation. Ces sujets me passionnent et sont au cœur des vies des françaises et des français. Petits et grands. Le travail est au cœur de ce qu’on peut projeter quand on est plus jeune sur ce qu’on a envie de devenir, du métier ou de l’environnement de travail qui fait sens…

Les trajectoires professionnelles sont multiples aujourd’hui c’est pourquoi l’enjeu de la formation est capital : la formation sécurise les vies professionnelles, les évolutions et les reconversions. Depuis quelques mois j’ai engagé un travail en tant que parlementaire, qui a vocation a devenir rapidement transpartisan. J’aurai l’occasion de vous en reparler…car ça devrait faire parler ! ».

D’après le baromètre 2024 sur les actifs et la formation professionnelle, 56 % des actifs se disent mal informés sur la formation en général, ce qui traduit un véritable éloignement entre les besoins en compétences et l’offre disponible sur le marché. Comment résoudre ce problème ?

« Oui, le monde de la formation est très complexe ! Je vous passe tous les acronymes…CPF, VAE, DAQ, PMSMP… !! L’architecture de la formation professionnelle est le fruit d’une sédimentation qui combinent des logiques de formation initiale et de formation continue. On ne rénovera pas cette architecture et la complexité qu’elle engendre du jour au lendemain. Moi je crois que ce n’est pas le problème. On vit dans une société qui veut tout simplifier mais le monde est complexe et nécessite nuance, le marché du travail est complexe et nécessite compréhension. Les besoins des individus sont différents et nécessitent tolérance et intermédiation.

L’enjeu est d’avoir des intermédiaires de qualité ayant une connaissance fine des entreprises, des publics, des freins sociaux, des projets de développement et de l’évolution des métiers : à Dijon je pense à Creativ avec le PLIE, à la mission locale, au CESAM, aux entreprises, chantiers et associations d’insertion, et bien d’autres acteurs…S’il faut effectivement chercher à simplifier bien des domaines comme pour les collectivités qui portent des projets, je pense que pour la formation il y a un travail de communication à renforcer. A Dijon et plus largement en Bourgogne Franche-Comté, j’invite toutes celles et ceux qui vous lisent à aller sur le site de la Région qui vous aiguillera pour trouver les bonnes infos pour se former !

Il faudrait aller bien plus loin en communiquant davantage aussi auprès des entreprises qui sont aussi des ambassadeurs de la formation, car ils ont besoin de compétences. Et vous connaissez ou pas mon crédo : ce sont les compétences des femmes et des hommes qui participent au développement des entreprises ! ».

Ce même baromètre précise que la moitié des actifs a déjà envisagé une reconversion professionnelle. Ce chiffre, qui ne cesse d’augmenter depuis 10 ans,  témoigne d’un désir de changement systémique qui ne se traduit pas systématiquement par un passage à l’acte. Les barrières à la reconversion sont nombreuses. Comment les lever ?

« Il faut reconnaître que les initiatives du gouvernement en matière de transitions professionnelles n’ont pas été un succès mais je crois avant tout que c’est un sujet complexe qui repose sur des enjeux de dialogue social. Ces dernières années, les corps intermédiaires, les partenaires sociaux, les consulaires, acteurs forts de la démocratie sociale ont été abimés par la méthode Macron. C’est un fait. Regardez la brutalité avec laquelle s’est conduite la réforme des retraites. Comme l’écrit Pierre Rosanvallon dans les Institutions invisibles, nous traversons une crise de l’esprit de la démocratie du fait du manque d’écoute, de considération, du manque de dialogue.

L’interaction entre le pouvoir et le peuple a été absente ces dernières années. Ce qui participera à lever les freins c’est l’incarnation de la démocratie qui passera aussi par la qualité du dialogue social. J’avais d’ailleurs proposé en tant que vice-présidente de la Région la création d’un Master Dialogue Social ici à Dijon. Ma proposition tient toujours ! ».

Comment expliquer qu’après tous les moyens injectés dans la formation professionnelle, celle-ci continue encore d’échapper pour l’essentiel aux actifs les plus fragiles ?

« Vous avez raison. La formation souffre encore d’une représentation très « scolaire » alors que bien des formations adoptent des formats pédagogiques innovants, ludiques, immersifs. Fini la salle de classe où l’on est assis 7 h ! Il faut le faire savoir car elle échappe trop souvent aux actifs quand elle génère un effet repoussoir après des parcours scolaires douloureux pour certaines personnes. Il y a un enjeu de rénovation des formats pédagogiques pour adapter les formes d’apprentissage aux personnes et pas l’inverse. C’est bien ce que la région a impulsé en 2018 en conditionnant les marchés publiques à la capacité d’innovation pédagogique des organismes de formation. Aujourd’hui les modalités pédagogiques sont mieux adaptées à la réalité du travail en entreprise (la réalité virtuelle ou la FEST, formation en situation de travail par exemple)…mais il faut poursuivre. La volonté politique doit être totale.

Ensuite, je dirai qu’elle échappe aux actifs car la loi de 2018 a réduit à peau de chagrin le plan de formation des entreprises ou encore parce que des outils comme le Droit Individuel à la  Formation, qui n’était certes pas parfait, auraient pu être réformé sans être supprimé ». 

Ne pensez-vous pas qu’il soit utile de développer rapidement dans l’enseignement supérieur et sur le marché de la formation professionnelle de nouvelles réponses susceptibles d’aider les entreprises, petites et moyennes, à se doter des compétences nécessaires pour accompagner les révolutions de l’IA et du climat ?

« L’intelligence Artificielle est un vaste, très vaste domaine qui englobe les concepts mais aussi les techniques et les technologies permettant à des ordinateurs de reproduire ou de stimuler certaines formes d’intelligences humaines. Alors bien sûr que le ces formes d’intelligences intègrent l’apprentissage, la formation, la perception, l’interaction sociale…

Pour le moment nous devons être patients et vigilants car l’IA crée autant de biais qu’elle n’apporte de valeurs. L’étape première est donc d’avoir des personnes très bien formées à l’IA et expérimentées. Pour le moment nous n’y sommes pas prêts, son utilisation à grande échelle pose problème. Demain, avec une utilisation éprouvée et maîtrisée, l’IA pourra analyser les performances pour orienter les individus vers les formations les plus adaptées et créer des contenus de formation encore plus engageant grâce à la réalité virtuelle ou augmentée. Et après-demain, l’IA pourrait transformer encore plus la gestion des compétences en entreprise en facilitant la mobilité professionnelle en identifiant les opportunités de développement personnel et professionnel, en anticipant mieux les besoins en compétences grâce à l’analyse prédictive, et je l’espère, aider à créer des environnements de travail beaucoup plus inclusif en réduisant les biais inconscients dans les processus d’apprentissage ou RH ».

Propos recueillis par Jean-Louis Pierre