Transition énergétique : Chenôve en première division !

Le Basket Club de Chenôve (BCC) disposera prochainement d’un nouvel écrin pour continuer d’écrire sa belle histoire. Un écrin exemplaire et durable où les performances ne seront pas que sur le terrain. Elles seront aussi… énergétiques ! Le nouveau gymnase du Mail va ouvrir ses portes avant de bénéficier, en juin prochain, d’un parvis paysager.

N’en déplaise à Pierre de Coubertin, en ce qui concerne la sauvegarde de la planète, l’important n’est pas de participer mais de gagner… La municipalité de Chenôve, avec à sa tête Thierry Falconnet, a fait sienne cette maxime, elle qui a érigé la transition écologique comme l’un des piliers majeurs de son programme. L’inauguration du nouveau gymnase du Mail, qui se déroulera les 16 et 17 décembre prochain, s’apparentera à une belle victoire du développement durable. Et à une défaite des bâtiments énergivores…

« Nous déclinons la transition écologique dans l’ensemble de nos actions pour lesquelles un focus permanent est mis sur cette question essentielle. A tel point que, dans les réunions budgétaires, cette thématique est traitée de manière transversale, à l’instar du champ du handicap. Inscrit dans nos engagements pour ce mandat, le gymnase du Mail, véritable passoire énergétique, se devait de subir une véritable cure de jouvence. Rapidement fut abandonnée l’idée d’une réhabilitation une fois les études réalisées, et afin d’obtenir les résultats escomptés en matière de performance énergétique, décision a été prise de bâtir un nouvel équipement », explique Brigitte Popard, première adjointe déléguée, entre autres, à cette transition, tout en détaillant : « Le cahier des charges était extrêmement précis : l’obtention d’une salle dans laquelle il est possible de jouer confortablement en période de forte chaleur comme de froid intense, autrement dit adaptée à toutes les saisons, la réduction de la consommation énergétique et, dans le même temps, la promotion des énergies renouvelables ».

Réduction de l’empreinte carbone

C’est ainsi que la réalisation, répondant, comme il se doit, à la norme RT 2012, regroupe nombre de solutions destinées à en faire une infrastructure exemplaire à plus d’un titre. La bonne étanchéité du bâtiment est garantie par de multiples isolations thermiques. La toiture, végétalisée au demeurant, accueille 250 m2 de panneaux photovoltaïques afin d’aboutir à une installation entièrement autonome et même excédentaire, EDF pouvant alors flécher le surplus de production vers d’autres bâtiments municipaux. Le bâtiment est également connecté au réseau de chaleur urbain de la métropole, qui, rappelons-le, fonctionne à plus de 75% d’énergies renouvelables.
Mais la liste est loin d’être exhaustive : « La politique éco-responsable est passée par le choix d’entreprises locales et 60% d’entre elles sont originaires de la métropole ou de Bourgogne Franche-Comté. Et ce, afin de réduire l’empreinte carbone. Mais nous avons aussi fait le choix fort de ne plus avoir de climatisation. Celle-ci est remplacée par une centrale de traitement d’air, avec des modules adiabatiques permettant le refroidissement de l’air, l’air chaud passant à travers un échangeur humide. Un système d’ouverture des fenêtres est programmable la nuit, afin de rafraîchir l’air ambiant. Et un dispositif de récupération des eaux de pluie a vu le jour avec une cuve de 40 m3 enterrée afin d’arroser les espaces extérieurs… », précise également Brigitte Popard, avant de développer : « Cette opération d’envergure se déroule en 2 phases : la construction du nouveau gymnase, la taille de la parcelle nous ayant permis de l’implanter, puis la déconstruction de l’ancien et l’aménagement d’un parvis paysager. La 2e phase qui se déroulera au 1er semestre 2023 sera achevée au mois de juin prochain. Les familles mais aussi toutes les générations de Chenôve pourront pleinement profiter de ce nouvel espace. Et ce phasage nous a permis de maintenir les activités sportives… ».

Un phare sportif durable

Les membres du club de basket de Chenôve ont ainsi pu continuer de s’adonner à leur passion, avant de pouvoir disposer d’un nouvel écrin durable. Et ils sont nombreux à vouloir emboîter les pas de Rudy Gobert (ou de David Holston, plus près de nous) puisque ce club ne compte pas moins de 350 licenciés : « Le choix des licences à 50 € au sortir du Covid y est pour beaucoup. Le travail important entre la Ville qui s’est engagée au maintien des subventions et l’OMS (Office municipal des sports) a porté ses fruits puisque Chenôve a été épargnée, après les confinements, par le déficit chronique de sportifs qui a touché nombre d’autres villes », se félicite la première adjointe, qui insiste aussi sur « le rôle majeur de cette infrastructure pour les scolaires » : « A Chenôve, le sport avance depuis toujours sur ses deux jambes, à savoir le sport-formation pour les plus jeunes et le sport de haut niveau ».

La Cité des Bonbis n’a pas attendu l’inflation des tarifs de l’énergie pour agir dans le domaine, puisque, depuis 10 ans, la température dans les équipements sportifs a été fixée à 17°, sauf cas particuliers liés à des risques de blessure, comme la pratique de la gymnastique. Au Centre nautique, la température de l’air et de l’eau a été abaissée de 1°C « mais nous avons fait le choix fort à Chenôve de le maintenir en activité, car le savoir-nager pour tous ne s’apprend pas sur un tabouret », insiste l’élue, qui, soulignons-le, sait de quoi elle parle puisqu’elle est directrice d’école. Un plan pluriannuel d’installation de destratificateurs d’air, permettant de renvoyer l’air chaud plus léger au sol afin d’augmenter le confort pour les usagers, a également vu le jour. L’intensité mais aussi les zones d’éclairage à l’occasion des entraînements sont beaucoup plus ciblées. Autant d’actions œuvrant à la sobriété énergétique, qui sera illustrée par ce gymnase du Mail nouvelle génération.

L’investissement de 5,03 M€  (avec le soutien de l’Etat, à travers, notamment, l’ANRU, l’Agence nationale du Sport, du Conseil régional et du Conseil Départemental) montre à quel point il représente un engagement majeur du mandat. Et le fil conducteur de ce projet de taille qui a nécessité 2 ans de travaux n’est autre que la performance énergétique. Il en sera de même pour la future Bibliothèque François-Mitterrand et le nouveau Centre de Loisirs du Plateau…

D’ici-là, le nouveau gymnase du Mail représentera un phare sportif durable… en plein cœur du quartier Politique de la Ville. Cet équipement, labellisé Terre de Jeux 2024, donne véritablement l’exemple… Vous comprenez mieux pourquoi nous avons donné le coup d’envoi de cet article avec Pierre de Coubertin !

Camille Gablo