Pour la première fois au célèbre Congrès de l’ASCO à Chicago, une étude a suscité une standing ovation. Celle-ci représente le plus grand progrès que l’on ait vu jusque-là dans une maladie à un stade aussi avancé que le cancer du sein métastatique. Le Pr Charles Coutant, qui a annoncé que le CGFL propose à ses patientes l’accès à ces nouvelles innovations, explique cette révolution.
Le Centre Georges-François Leclerc représente une véritable référence dans le traitement du cancer mais aussi dans la recherche en cancérologie en Bourgogne Franche-Comté. Pour preuve, le CGFL, piloté de main de maître par le Pr Charles Coutant, est le 4e meilleur hôpital français, tous types d’établissements confondus, pour la prise en charge du cancer du sein. En 2021, pas moins de 33% des patients y ont bénéficié d’une innovation thérapeutique, accédant ainsi à des traitements adaptés.
Aussi le CGFL participe-t-il chaque année au rendez-vous international incontournable dans la lutte contre le cancer : le célèbre Congrès de l’American Society of clinical oncology de Chicago, plus connu sous son acronyme ASCO. Du 3 au 7 juin, le Pr Charles Coutant était accompagné dans l’Illinois par le Pr François Ghiringhelli, oncologue médical et responsable de la plateforme d’innovation et de recherche en phase précoce, lauréat dernièrement, rappelons-le, du Fonds Amgen France favorisant l’émergence de solutions de santé. Le docteur Inna Cochet, médecin nucléaire, faisait également partie de la délégation dijonnaise.
Et tous trois ont pu assister à la standing ovation de l’assemblée lorsque fut dévoilée une « véritable révolution dans le traitement du cancer du sein métastatique ». Une telle salve d’applaudissements n’était jamais intervenue durant ce congrès. Il faut dire que l’étude Destiny Breast 04 représente le plus grand progrès que l’on ait vu dans une maladie à un stade aussi avancé que le cancer du sein métastatique. Il divise par deux la progression de la maladie et réduit d’environ 30% le risque de décès.
« Un changement d’ère »
Comme l’a expliqué Charles Coutant, « Nous sommes dans un changement d’ère. Nous avons beaucoup parlé d’immunothérapies ces dernières années mais là cela va beaucoup plus loin. Les anticorps couplés avec de la chimiothérapie reconnaissent une protéine exprimée à la surface des cellules tumorales. Les anticorps se fixent alors sur cette protéine. La cellule avale l’anticorps, lequel fonctionne à la manière d’un « cheval de Troie », et une fois à l’intérieur de la cellule, libère la chimiothérapie greffée à l’anticorps et détruit la cellule cancéreuse de l’intérieur. La chimiothérapie entre dans la cellule tumorale grâce à la spécificité de reconnaissance de l’anticorps ». Non sans développer : « L’étude Destiny Breast 04 est à échelle internationale, ce qui est d’autant plus primordial, que de nombreux essais multicentriques ont permis la vérification de l’efficacité du traitement. Grâce à cette étude, une nouvelle famille de médicaments est en train de voir le jour et des études sont en cours sur les trois types d’anticorps drogue-conjugués actuellement sur le marché. Le CGFL est notamment l’un des acteurs de ces recherches et propose à ses patientes l’accès à ces nouvelles innovations dans le cadre de la recherche clinique, car pour l’heure, ces traitements ne sont pas encore éligibles à remboursement ». Et le traitement du cancer du sein ne sera que le début : « Cette voie de traitement commence à se développer dans le cancer du sein mais pourra s’appliquer à tous les cancers ».
A Chicago et à Dijon donc aussi maintenant, le CGFL va poursuivre son travail pour rester l’une des références nationales dans le traitement du cancer du sein. Et bien plus largement…
Camille Gablo