Benoît Bordat portera les couleurs d’Emmanuel Macron

Parmi les nouveaux visages des élections législatives en Côte-d’Or figure en bonne place celui de Benoît Bordat. C’est en effet lui qui a été choisi pour représenter la majorité présidentielle sur la 2e circonscription. Le maire et président de Dijon métropole, François Rebsamen, y est évidemment pour beaucoup et ce (récent) conseiller départemental a d’ores et déjà gagné une bataille : celle des investitures macronistes !

C’est le 27 juin 2021 que son visage s’imposa sur la scène départementale politique. En remportant, aux côtés de sa binôme Nuray Akpinar-Istiquam, le canton de Dijon 4. Avec 52,39 % des scrutins, Benoît Bordat accédait au conseil départemental en faisant chuter l’un des membres de la majorité de François Sauvadet, Ludovic Rochette. Il devança le maire de Brognon et président de l’Association des maires de la Côte-d’Or de 180 voix. L’adjoint de François Rebsamen réussissait ainsi l’un des grands coups des élections départementales… Moins d’un an plus tard, il laisse à nouveau derrière lui Ludovic Rochette qui postulait pour l’investiture de la majorité présidentielle au titre de la formation d’Édouard Philippe, Horizons. Une seule voix a suffi cette fois-ci mais pas n’importe laquelle : celle du président de la République Emmanuel Macron qui l’a choisi sur les conseils du maire et président de Dijon métropole, François Rebsamen et de sa nouvelle Fédération progressiste.

Ludovic Rochette n’était pas le seul à revendiquer ce territoire pour la majorité. Deux autres élus dijonnais se sont fait couper l’herbe sous le pied : Jean-Philippe Morel (Parti radical) et François Deseille (Modem), qui s’était présenté cinq ans plus tôt mais n’avait pas réussi à faire tomber le député LR Rémi Delatte, le seul, au demeurant, à avoir à l’époque résisté à la vague macroniste dans le département.

Le même lycée que Rémi Delatte

Pour la petite histoire, lorsqu’à 18 ans, après le choc du 21 avril 2002 et la qualification de Jean-Marie Le Pen au 2e tour de la Présidentielle, au moment où Benoît Bordat, alors étudiant, décide de s’engager, c’est à la porte de la fédération de l’UDI rue de Montigny à Dijon qu’il frappe. Une fédération tenue par François Sauvadet et où il croisa déjà François Deseille… C’est, en effet, la position européenne ainsi que la vision de l’éducation de François Bayrou qui ont séduit ce jeune qui, après un bac au lycée agricole de Quetigny, s’oriente vers un BTS en production végétale au lycée Sainte-Maure, près de Troyes. Le même au demeurant qu’un certain… Rémi Delatte !

Après une maîtrise à l’Institut des hautes études de droit rural et d’économie agricole et un master pro à Paris, Benoît Bordat est élu sur la liste de François Rebsamen en 2008, qui lui confia la commission de quartier Université, auquel il est particulièrement attaché. Dans le même temps, il trouvait un débouché professionnel à la Chambre d’agriculture de la Côte-d’Or…

Depuis, Benoît Bordat a fait du chemin (et pas que dans le monde rural) puisque le maire de Dijon lui a confié en 2021 la délégation des anciens combattants, du devoir de mémoire, de l’engagement citoyen et de la défense nationale. Il est aussi passé par Cap 21, dont il a été le représentant départemental, la formation écologiste de Corinne Lepage à laquelle il n’appartient plus aujourd’hui.

Bénéficiant du soutien de François Rebsamen, capital dans la ville, et de François Patriat, essentiel à la campagne, Benoît Bordat entend, à 38 ans, faire basculer la 2e circonscription dans la majorité. Une circonscription qui a voté à 59,04% pour Emmanuel Macron et dont le député sortant LR, Rémi Delatte, à qui il ne manque pas de rendre hommage pour « la qualité du travail et la proximité », ne se représente pas. Comme lors des dernières élections départementales, son visage s’imposera-t-il au soir des législatives ? Réponse les 12 et 19 juin prochains…

Camille Gablo

 

Benoît Bordat : « Il faut donner une majorité au président »

Dijon l’Hebdo : Vous avez été le candidat surprise de la majorité présidentielle sur la Côte-d’Or. Sur le conseil de François Rebsamen, le président de la République Emmanuel Macron vous a donc choisi pour la 2e circonscription…

Benoît Bordat : « Le président Emmanuel Macron a eu plusieurs noms qui lui ont été proposés. Des discussions ont eu lieu entre les différentes composantes de la majorité présidentielle. Ils ont trouvé mon profil intéressant en tant qu’élu municipal depuis 2008 et conseiller départemental depuis 2021. J’ai remporté le canton de Dijon 4 et mon profil professionnel et personnel a aussi fait la différence. Certes je suis dijonnais mais j’ai exercé durant plusieurs années à la Chambre d’agriculture de la Côte-d’Or. J’ai des engagements de réserviste opérationnel à la Gendarmerie et j’ai de la famille dans le Nord de la circonscription, du côté de Champagne-sur-Vingeanne. C’est important. A Dijon métropole, j’exerce des responsabilités autour de l’agriculture et de la vigne, du projet de légumerie qui est important en lien avec les producteurs locaux. A la ville, j’ai un sujet à mes yeux très important : les anciens combattants et la défense nationale. J’ai toujours eu pour ma part le profil d’urbain et de rural. Aussi ma candidature a-t-elle été retenue par la majorité présidentielle et Emmanuel Macron pour cette circonscription où les enjeux sont autant urbains que ruraux. Je trouve que tous les ingrédients sont réunis. Et si je peux me permettre, j’ai entendu ici ou là parler d’un candidat parachuté. Je vous avoue que j’ai du mal à comprendre. On cherche toujours des prétextes. Les candidats sont désignés par Emmanuel Macron selon leur profil et je suis honoré que le mien lui est paru le meilleur ! »

DLH : Le fait que vous soyez un ex-membre de Cap 21 a-t-il répondu aussi à l’empreinte environnementale forte qu’Emmanuel Macron veut conférer à son second mandat ?

B.B : « J’incarne cela mais j’ai remarqué aussi que c’était utilisé pour me donner une nuance car on aime toujours donner une étiquette aux gens, les caser quelque part pour faire peur à d’autres. Je le dis et le redis : je suis pour le rassemblement et je suis là pour mettre en œuvre le programme d’Emmanuel Macron. J’ai aussi une sensibilité, c’est vrai, mais je vais tenir compte de toutes les attentes du territoire, en rural et en urbain. Les gens vont apprendre à me connaître : en travaillant dans une chambre d’agriculture, je connais le désespoir d’un certain nombre d’agriculteurs. Ils subissent la période de sécheresse, les impacts du dérèglement climatique. Il faut qu’on les accompagne surtout qu’ils sont, comme le reste des Français, impactés par l’inflation. C’est vrai aussi pour les particuliers, il faut que, dès cet été, la majorité que l’on souhaite porter puisse mettre en place toute une série de mesures pour le pouvoir d’achat. L’enjeu est énorme. Il faut maintenant mobiliser l’électorat qui a voté Emmanuel Macron à la présidentielle. Il faut aller à la rencontre de tout le monde, écouter tout le monde et donner une majorité au Président de la République pour mettre en place le plus vite possible tout ce qui est prévu dans le programme. Pour faire avancer cette circonscription, elle sera mieux dans la majorité que dans l’opposition ».

DLH : La fracture entre la France de Macron et la France de Le Pen est apparue au grand jour sur ce territoire. Pensez-vous pouvoir recréer le lien ?

B.B : « Retisser le lien est primordial ! C’est ce qui a motivé mon choix d’être candidat. Lorsque l’on croise les gens sur le terrain, ils nous disent : On en a marre de vous voir vous opposer les uns aux autres ! Il faut vous rassembler. Je réponds pour ma part à ce rassemblement. Il faut que l’on rassemble, que l’on écoute la détresse des uns et des autres. C’est dans la majorité que l’on défendra mieux les gens, c’est là où on pourra faire remonter les problèmes des entreprises, des associations ou des particuliers. J’en profite pour saluer le travail de terrain qu’a mené le député Rémi Delatte. C’est un travail de proximité et d’écoute. Je veux pour ma part que l’on arrête, parce que l’on est d’un camp ou d’un autre, de ne pas reconnaître les qualités des uns ou des autres. C’est humainement quelqu’un que j’apprécie beaucoup. C’est une circonscription riche et diversifiée et il faut trouver cette synthèse et ce rassemblement ».