C’est un petit bijou qui vient d’être publié sur le passé viticole de Fontaine-lès-Dijon. L’occasion de remonter une belle époque où toutes les communes autour de Dijon avaient des vignes.
Dijon l’Hebdo : Pourquoi ce livre ?
Sigrid Pavèse : « Je suis présidente de l’association des Amis du Vieux Fontaine qui essaie de faire connaître le passé de la commune, or, à Fontaine-lès-Dijon, peu de documents d’histoire sont sans lien avec la vigne. Comme je cherche beaucoup dans les archives, j’ai fini par voir la vigne partout : dans l’architecture des vieilles maisons du village, les noms des rues ou les paysages. Bien sûr, à Fontaine, un climat n’a jamais été qu’un simple lieu-dit mais quand j’ai vu toute l’effervescence autour des climats du vignoble de Bourgogne, la place de Fontaine dans la zone écrin qui les entoure, et la politique de renaissance du vignoble de Dijon, j’ai eu la conviction que Fontaine ne pouvait pas rester en marge ».
DLH : Est-ce la seule raison ?
S. P : « Je ne sais pas si vous le savez mais au Moyen Age le vin de Fontaine se vendait plus cher que celui de Beaune ou Gevrey-Chambertin… Les modes changent mais si vous regardez des cartes de la géologie, du climat et du relief vous voyez que Talant et Fontaine sont les buttes qui forment la porte d’entrée de la côte viticole. Même si l’histoire récente a réduit le vignoble de Fontaine à une peau de chagrin, aucune histoire du vignoble du Dijonnais ne peut s’écrire sans Fontaine ».
DLH : Pourquoi la forme d’un abécédaire ?
S. P : « Plus d’un millénaire d’histoire de la vigne ne peut se reconstituer aisément. C’est de là qu’est née l’idée de l’abécédaire. Elle permettait d’aborder à petites touches de nombreux aspects de la vigne et du vin dans le temps et l’espace et quoi de plus naturel que d’associer un artiste à cette entreprise pour donner à voir et à sentir toute cette diversité et cette richesse qui forme notre héritage commun.
DLH : Qu’est ce qui a entraîné le choix de Nicole Lamaille pour illustrer cet ouvrage ?
S. P : « Nicole Lamaille est une artiste locale bien connue et nous avons déjà collaboré plusieurs fois. Lorsque je lui ai présenté le projet, elle a accepté sans hésiter et à relevé le défi de créer plus d’une cinquantaine d’aquarelles mêlant scène passées et présentes, outils, paysages, architecture. D’un autre côté, j’avais rencontré le directeur des éditions Édisen lors de la réalisation d’un reportage sur l’histoire de la commune. Je lui ai exposé le concept auquel il a rapidement adhéré. Le travail, l’amitié et le soutien de la Ville de Fontaine-lès-Dijon ont fait le reste. Aux lecteurs de juger si le vignoble de Fontaine n’est pas à considérer ».