Au-delà du sursaut stéphanois…

Evidemment la dernière victoire dans le chaudron stéphanois n’effacera pas les errements de cette saison ratée (et c’est un doux euphémisme) mais les joueurs du DFCO auront tout de même terminé l’exercice de la Ligue 1 sur une bonne note ! Direction maintenant la Ligue 2 où nous serons encore là pour les encourager. Enfin, s’ils font le job !

Une victoire, en sport comme ailleurs, est une victoire ! Même quand elle vient conclure une saison catastrophique qui se termine par une rétrogradation et une éviction de l’élite…Le succès remporté par le DFCO à Saint-Etienne (1 à 0) ne souffre d’aucune contestation et doit être salué comme il se doit. Avec objectivité, à sa juste valeur ! Sans dévalorisation ! Le contexte pesant de la mauvaise saison 2020-2021 n’a ni à le minorer, ni à le taire. Un bon résultat en terre stéphanoise vaut encore son poids, compte tenu du passé mythique de l’adversaire. Qui, certes, a bien perdu de sa superbe « verte », mais réussit à terminer le présent exercice au milieu du tableau…En demeurant toujours aussi difficile à vaincre dans son Chaudron de Geoffroy-Guichard. Et on serait peu crédible en avançant que, l’issue du match n’ayant plus aucune conséquence sur le proche avenir de l’une et l’autre équipe, Saint-Etienne se serait laissé faire… Il faudrait demander son avis au gardien dijonnais qui pourrait préciser combien il n’a pas chômé, surtout au début de la rencontre comme dans les dernières minutes, pour préserver sa cage et mettre en échec les attaques locales fusant de toutes parts. La même victoire obtenue en décembre dernier aurait reçu les lauriers auxquels elle a droit…

Car la sortie stéphanoise, en franche rupture avec la litanie sombre des dernières semaines, fut une réussite. Avec des joueurs ayant retrouvé le souffle de l’abnégation, sans quoi rien n’est possible. Et l’envie du jeu, du ballon… De la création… Loin des bévues récentes, la défense a su faire dans une rigueur sans faille, contenant bien les nombreuses montées adverses. Avec une prestation d’Ecuele Manga de grande facture et une application remarquée de ses deux compères de l’axe central : Coulibaly et Zagré.


Du baume au cœur
La résistance efficace opposée aux joueurs stéphanois pendant leur agressive entrée en matière, où les buts d’Allagbé furent littéralement bombardés, était d’ailleurs de bon augure. Dijon tenait sous l’orage de la première demi-heure et les tentatives de Bouanga ou Aouchiche se voyaient mises en échec. La tempête passée, le DFCO allait immédiatement mettre la main sur la rencontre et la technique de Célina sur le milieu de terrain. Pour jouer le chef d’orchestre et alimenter une attaque dijonnaise enfin avide de ballons…Konaté place une tête difficilement captée par le gardien adverse, avant de décaler intelligemment Kamara qui passe son défenseur, tire en force, en mettant la balle à ras de terre, dans le coin de la cage. Un but plein d’à-propos. De confiance et de culot surtout. Comme on aurait aimé en voir beaucoup dans la saison…

Plus tard, la tentative de Younoussa est à deux doigts de la terre promise et Konaté a le privilège de pouvoir doubler le score de sa formation mais il expédie son penalty sur la barre. Quant au jeune attaquant Siwe, sans aucun doute le meilleur Dijonnais, il pesa sur la rencontre par sa mobilité et sa technique, remettant sans cesse ses coéquipiers dans le bon sens.

Un bon sens tardif, trop tardif mais qui eut le mérite de se manifester, fût-ce à l’ultime occasion ! Le DFCO est sorti de la Ligue 1 en ne baissant pas la tête et son sursaut stéphanois met du baume au cœur des supporters qui ont bien senti que la victoire leur était destinée. Et qu’elle possède plusieurs significations : d’abord, elle laisse d’infinis regrets : si elle n’efface rien des mauvais résultats, elle entraîne la question : « pourquoi ce qui a été possible à Saint-Etienne ne l’a-t-il pas été avant ? » Ensuite, elle porte une prometteuse dose d’espoir pour assumer la descente et se mettre tout de suite en capacité de revenir dans l’élite… Allez Dijon !

André Grizot