Plus jeune française au sommet de l’Everest : Hélène Drouin, (grande) première de cordée

La plus jeune Française à atteindre le sommet de l’Everest et ses 8 848 m est, depuis le 11 mai, une Dijonnaise : Hélène Drouin, interne en anesthésie et réanimation au CHU. Affrontant au quotidien les pics du Covid-19, ce médecin de 27 ans vient de gravir le Toit du Monde. Applaudissements !

Pour la rédaction de Dijon l’Hebdo, depuis que le monde entier s’est heurté au premier pic du Coronavirus, les véritables « premiers de cordée » – selon l’expression remise au goût du jour par le président de la République pour illustrer sa politique économique – ne sont autres que les soignants. Nous n’avons ainsi eu de cesse de vous présenter au fil des mois des portraits de celles et ceux qui sont en première ligne face à la pandémie… Celles et ceux qui, chaque jour depuis mars 2020, tels Sisyphe, doivent atteindre le sommet de la montagne, le boulet du Covid-19 les faisant remettre l’ouvrage sur le métier le lendemain.

Cette formule empruntée à l’écrivain-alpiniste Roger Frison-Roche, qui en fit le titre de son œuvre la plus populaire, est, une chose est sûre, encore plus adaptée pour qualifier Hélène Drouin, interne en anesthésie et réanimation au CHU de Dijon, qui vient de réussir l’exploit de gravir l’Everest. Devenant par là-même, du haut (seulement) de ses 27 ans, la plus jeune Française à atteindre le Toit du Monde !

« Fan de sport et de dépassement de soi, elle s’était lancée le défi de gravir l’Everest il y a plus d’un an. C’est chose faite », a annoncé le journal L’Equipe, qui s’est, comme il se doit, fait l’écho de cette ascension qui ne peut que nous rendre admiratifs. Sur Instagram, la Dijonnaise avait précédemment posté un message tant attendu par ses proches mais pas seulement, puisqu’elle était particulièrement suivie : « Je suis saine et sauve au camp de base. J’ai eu énormément de chance de gravir le sommet de l’Everest et être la 12e et plus jeune femme française le 11 mai grâce à mon excellent guide (…) Tellement heureuse ! »

Pour soutenir la recherche

C’est par le versant népalais et en partant du camp de base 4 situé à 8 000 m, qu’elle s’est élancée, en compagnie d’un sherpa, le soir afin d’atteindre les 8 848 m treize heures trente plus tard. Une véritable consécration pour cette grande sportive, marathonienne (elle a couru ses premiers 42,195 km à l’âge de 20 ans), qui a, bien évidemment, déjà dans son sac à dos d’exploits le Mont-Blanc ! Ou encore le Pic de Lénine au Kirhizistan, qui fait partie des cinq sommets de plus de 7 000 m d’Asie centrale. Selon L’Equipe toujours, c’est à 11 ans que cette grande sportive précoce aurait franchi son premier glacier !

Dépassant le cadre purement sportif, cette performance, qui mérite son qualificatif d’exceptionnelle, se double d’une valeur morale puisque l’alpiniste a décidé de réaliser son aventure pour soutenir la recherche médicale, en collaborant avec l’INSERM (Institut national de la santé et de la recherche médicale).

Frison-Roche aurait pu, sans conteste, écrire un ouvrage dont il avait le secret sur cet acte de bravoure… solidaire. En tout cas, sur les réseaux sociaux, les messages dithyrambiques se sont multipliés. A l’instar de celui-ci : « Incroyable, vous êtes une femme extraordinaire. Bravo, fière du médecin que vous êtes ! » Nombre de ses consœurs (et confrères) de l’univers hospitalier l’ont bien évidemment rapidement félicitée… Voici donc un médecin-alpiniste de l’extrême qui mérite tous nos applaudissements. Et pas seulement à 20 heures !

Camille Gablo

Photo Instagram

@helene_sur_leverest