Philippe Maitre : « La rénovation du patrimoine concerne tout le monde »

Le tour de France des Copros vertes, qui informent et forment gratuitement copropriétaires et syndic à l’éco-rénovation, a fait étape les 19 et 20 mars à Dijon. Le président de la FNAIM de Côte-d’Or, Philippe Maître, nous détaille les enjeux majeurs de cette opération digitale éco-responsable par excellence…

Dijon l’Hebdo : Pourquoi la FNAIM ainsi que l’association Qualitel, en partenariat, notamment, avec EDF, se sont-elles mobilisées pour accélérer les rénovations énergétiques ?

Philippe Maitre : « Nous avons eu lidée daider les professionnels à rénover les copropriétés. Pour nous, lobjectif est également de mettre en avant notre savoir-faire dans ce domaine et damener tous les syndics à prendre en compte lensemble des travaux. Des formations entièrement gratuites existent à la fois pour les professionnels comme pour les particuliers. Cette année, les Copros vertes ont réalisé un tour des régions. Celui-ci a fait halte à Dijon la semaine dernière. Des tables rondes ont été organisées avec des acteurs locaux à limage de lADIL (Agence nationale pour linformation sur le logement), de la métropole… »

DLH : Les syndics sont, donc, les premiers concernés…

P. M : « Lorsque lon parle de copropriétés, on pense tout de suite aux syndics parce que ce sont eux qui vont organiser concrètement la rénovation énergétique mais, en réalité, lensemble des acteurs et des métiers de limmobilier sont concernés. De la transaction à la gestion, avec ladministration de biens, aux diagnostiqueurs en passant par les experts en évaluation. Jai souhaité au demeurant que ceux-ci soient présents afin de parler de la valeur verte. Il faut comprendre quaujourdhui, en fonction des régions, le prix de vente tient compte du DPE (diagnostic de performance énergétique). Il existe en effet une correction de 16% entre le meilleur rendement énergétique et le pire. Le prochain DPE sera opposable dès le 1er juillet et cest une différence majeure. Compte tenu des mesures prises – à partir de 2023 on ne pourra plus louer des appartements qui seront notés F ou G et, dès 2028, il ne sera pratiquement plus possible de les vendre , des logements particulièrement dégradés nauront plus de valeur marchande. Il faut évidemment anticiper. Quel est notre rôle auprès de nos clients ? Cest de dire : aujourdhui nous avons des aides, alors profitons-en, parce que demain ce sera beaucoup plus difficile. Nous savons également que, de toute façon, la facture énergétique augmentera. Nous savons aussi que, lorsque lon louera un bien, plus les charges énergétiques seront importantes, plus le loyer devra être abaissé, le locataire ne pouvant pas payer les deux. Et même si jachète pour moi, ma facture va augmenter alors que, si je prends en charge les travaux, je maîtriserai la facture finale. Il faut ainsi rénover aujourdhui le patrimoine et passer sur les meilleurs standards en terme de DPE pour que demain on puisse valoriser ce patrimoine. Sils réalisent des travaux, les propriétaires sont toujours gagnants à la fin ».

DLH : La FNAIM apporte ainsi sa pierre à l’édifice de la transition énergétique…

P. M : « Nous devons participer tous ensemble à la rénovation de notre patrimoine. Cela va dans le sens de la préservation de la planète, le logement représentant, je le rappelle, 43% des émissions de gaz à effet de serre. Et puis cela va aussi dans le sens de la Convention citoyenne. Nous sommes dans un processus vertueux, avec, en plus, des financements possiblesEn terme dattractivité économique, cela a également des répercussions sur lactivité du bâtiment et de lemploi non délocalisable ».

Propos recueillis par Camille Gablo

Plus d’informations sur www.coprosvertes.fr