Hubert Brigand, le maire qui baisse (régulièrement) les impôts

Tous les administrés en rêvent assurément : un maire qui baisse régulièrement les impôts locaux… Et bien, ce maire-là, il existe et nous l’avons trouvé : c’est Hubert Brigand, à Châtillon-sur-Seine, qui nous explique sa recette. Simple, efficace… et unique en France pour une ville de cette taille.

Dijon l’Hebdo : C’est une bonne nouvelle qui fait la Une de votre magazine municipal : la baisse des impôts locaux et cela pour la quatrième fois en dix ans. Comment parvient-on à une telle performance qui se situe comme une première en France ?

Hubert Brigand : « Cela peut paraître simple de prime abord mais cela requiert une attention de tous les instants. Contrôle scrupuleux de toutes les dépenses, analyse détaillée de chaque facture, volonté sans faille de stopper le gaspillage avec pour objectif : le respect de l’argent du contribuable. C’est ce qu’on appelle une gestion maîtrisée ».

DLH : Quels sont les secteurs où vous avez réalisé le plus d’économies ?

H. B : « Les économies, nous les avons réalisées sur les charges de personnel avec un ajustement des effectifs de salariés aux besoins réels des habitants sans toucher, bien évidemment, à la qualité du service rendu. Je n’oublie pas également le contrôle des consommations de fluides : eau, gaz, électricité, téléphone qui, cumulés représentent une somme importante à la fin de l’année ».

DLH : Et cela sans affaiblir votre capacité d’investissement ?

H. B : « En l’an 2000, la dette était de 940 € par habitant. Cette situation financière nous a paralysés. Aujourd’hui, elle est de 53 € par habitant et elle aura disparu en 2022. Cette situation financière encourage notre capacité d’investissement facilitée par un autofinancement renforcé. A ce titre, le montant de nos investissements est quasiment tous les ans le double des villes de notre strate (5 000 – 10 000 habitants) ».

DLH : Cette situation ne vous attire-t-elle pas quelques jalousies de la part de vos confrères maires qui tentent de gérer avec les difficultés que l’on sait les baisses des dotations de l’Etat ?

H. B : « Je ne sais pas si cette situation financière nous attire des jalousies, toujours est-il que je suis consulté régulièrement sur notre méthode. Je reçois des élus, parfois venus de loin, qui s’intéressent à l’ensemble de notre fonctionnement. Vous imaginez que c’est une belle reconnaissance de la part de mes collègues ».

DLH : Châtillon-sur-Seine a, au fil des ans, perdu des habitants. Que faites-vous concrètement pour dynamiser le commerce et convaincre les jeunes générations de rester sur le secteur ?

H. B : « La perte d’habitants en milieu rural est un phénomène national qu’aucun gouvernement en 30 ans n’a su résoudre. En 10 ans, nous avons transformé la ville : piscine, théâtre, cinéma, zone d’activité industrielle, artisanale et commerciale de 4 ha avec 340 emplois. Nous réalisons un effort sans précédent sur l’offre culturelle et sportive. Nous avons réalisé une douzaine de bâtiments économiques. Nous renforçons l’attractivité du centre-ville par des aides concrètes aux commerces. Nous travaillons et nous accompagnons les entreprises existantes sur le recrutement de jeunes qui leur fait défaut. En somme, nous créons les conditions pour garder ou attirer de nouveaux habitants qui doivent trouver à Châtillon-sur-Seine les mêmes conditions de vie que dans les métropoles. Et nous disposons d’une réserve foncière de 15 ha pour pouvoir répondre à toutes les demandes.

L’opération « Coup de pouce » aux commerces du centre-ville se termine. La ville a injecté 150 000 € en bons d’achat. Des aides financières sont également proposées pour la modernisation des commerces et la rénovation des façades. A ce jour, 150 000 € déjà votés et qui représentent environ 500 000 € de travaux. Par ailleurs, un gros dossier d’embellissement et de modernisation est ouvert à hauteur de 1 M d’€ ».

Propos recueillis par Jean-Louis Pierre