Ramya Chuon : Artiste dijonnais hybride…

Les 9 artistes de la promotion précédente de la Halle 38, ancien bâtiment militaire reconditionné par la Ville de Dijon en lieu de création, exposent simultanément au Musée des Beaux-Arts et aux Bains du Nord. Parmi eux, Ramya Chuon que Dijon l’Hebdo accueille en résidence (dans ses colonnes). Gros plan sur un créateur… hybride !

Un jour, qui sait, François Pinault, qualifié par beaucoup comme « le maître d’œuvre », qui est devenu le pape de l’art contemporain – et c’est encore plus vrai depuis qu’il a acquis la prestigieuse maison Christie’s – se déplacera-t-il à Dijon pour acquérir une œuvre de Ramya Chuon ? On lui souhaite car, alors, sa notoriété sera faite dans le monde entier.

Et Dijon l’Hebdo, qui a choisi de prendre cet artiste en résidence (dans nos colonnes s’entend !) pourra alors vous réserver la primeur de cette information. Nous n’en sommes pas encore là… mais c’était une accroche prophétique afin de vous rappeler qu’à Dijon l’Hebdo nous aimons l’approche artistique de ce Dijonnais dont les œuvres reflètent l’histoire et le parcours. « L’art, c’est le plus court chemin de l’homme à l’homme », écrivait André Malraux. Les œuvres de Ramya Chuon représentent le chemin entre lui et ceux qui les regardent mais aussi entre lui… et lui.

Ainsi la phase 1 de sa statue évolutive exposée jusqu’au 4 janvier au Musée des Beaux-Art de Dijon porte-t-elle bien son nom, Hybride, un terme qui renvoie à sa double culture : avec ses parents, Ramya a fui, à l’âge de 5 ans, le régime de Pol Pot et les Khmers rouges et a basculé, d’un coup d’un seul, du Cambodge à la France. Enfin, en passant par les camps de réfugiés thaïlandais… D’où cette hybridation, ce « mélange de culture franco-cambodgienne » que l’on retrouve dans cette première phase originelle : « Le cœur d’où partira la suite, la phase 2 Protéiforme et la suivante, Biomorphe… ». C’est dès sa sortie de l’Ecole des Beaux-Arts que celui qui ne communiquait que par des dessins lors de son arrivée dans l’Hexagone décida de faire grandir une statue évolutive. L’idée a germé lorsqu’il a vu l’échographie de sa petite fille telle « une véritable graine qui grandit… » Depuis l’œuvre a poussé et se retrouve actuellement au cœur de l’exposition Halle 38 – Années Tropiques qui se tient simultanément au Musée des Beaux-Arts et aux Bains du Nord – FRAC Bourgogne (1). Ce sont, en effet, les œuvres de l’ancienne promotion d’artistes logés par la Ville de Dijon à la Halle 38 (un ancien bâtiment de la caserne Heudelet qui a trouvé une seconde vie… artistique) qui font l’objet de ce double coup de projecteur. Ils sont neuf à en bénéficier : aux côtés de Ramya Chuon, citons Atsing, Diane Audema, Diane Blondeau, Hugo Capron, Julien Chateau, Cécile Maulini, Hugo Pernet et Nicolas Rouah.

Neuf artistes, neuf univers différents qui méritent tous le détour… A Dijon, une nouvelle génération d’artistes contemporains est en train d’éclore. On devrait le glisser à l’oreille de François Pinault…

Camille Gablo

(1) Les Bains du Nord – FRAC Bourgogne

Espace d’exposition permanent 16, rue Quentin 21000 Dijon.