S’inscrivant durablement dans l’avenir tout en valorisant son passé, Ahuy s’est profondément transformée sans perdre son identité de village. Au cœur de la métropole dijonnaise, son caractère indéniable de campagne à la ville séduit… Et la dimension environnementale est omniprésente dans cette commune. Le maire Dominique Grimpret nous détaille, entre autres, le futur projet d’envergure, la nouvelle école à proximité de la place centrale, écologique comme il se doit.
Dijon l’Hebdo : Vous avez fait de la qualité de vie… la ligne de vie de la métamorphose de votre commune. La dimension durable et environnementale est, de facto, au cœur de votre engagement…
Dominique Grimpret : « Pour le mandat qui s’ouvre, nous aurons deux axes majeurs en matière de développement durable. En premier lieu, le grand projet est la construction de l’école qui sera exemplaire sur le plan environnemental. Elle disposera de panneaux solaires, de récupérateurs d’eau de pluie. Elle bénéficiera de la construction bois. Des nichoirs pour les oiseaux, un chemin buissonnier verront le jour. Un potager, qui existe déjà au demeurant, profitera pleinement aux enfants. Nous sommes à 200% sur un projet orienté vers l’écologie. C’est un architecte de l’Yonne qui a remporté le concours et celui-ci a l’écologie au cœur. Ce sera un bâtiment vertueux par excellence et c’est grâce à cela que nous pouvons postuler à des aides du conseil régional. Nous ne pouvons les obtenir que si l’on respecte nombre de contraintes environnementales. Nous sommes éligibles et nous devrions pouvoir obtenir quelque 400 000 euros ! »
DLH : Quel est l’investissement pour ce chantier d’avenir ?
D. G. : « C’est le projet le plus important de la commune d’Ahuy puisqu’il s’élève à 3,5 M€ HT. Nous sommes très avancés sur ce dossier : nous avons voté le 30 juillet l’avant-projet définitif. Le dépôt du permis de construire sera fait d’ici la fin du mois de septembre. Les travaux seront finalisés pour que l’école soit opérationnelle à la rentrée 2023. Nous disposerons ainsi de 8 classes dans un cadre environnemental privilégié, soit deux de plus que nos besoins actuels afin d’envisager sereinement l’avenir. Nous avons une marge de manœuvre pour le développement de la commune. Sur le plan financier, je tiens à ajouter que je suis très déçu du Département qui ne nous propose que 33 000 euros. Le conseil départemental a élaboré des règles afin d’exclure les projets de la métropole. Pour preuve, une commune du Nord de la Côte-d’Or a obtenu 689 000 € de subvention pour la réalisation d’une école dont le montant s’élève, quant à lui, à 4,5 M€. Expliquez-moi comment nous, appartenant à la métropole, nous n’obtenions que 33 000 € ! Je tiens à ajouter tout de même que, chaque année, les habitants d’Ahuy payent 600 000 € au Département via la taxe foncière. Le retour sur investissement n’est pas là du tout alors que nous faisons nous aussi partie du département ! »
DLH : Cette future école sera-t-elle la dernière étape de la métamorphose d’Ahuy pour laquelle vous œuvrez depuis que vous êtes à la tête de la municipalité ?
D. G. : « Avec la salle des fêtes, la place centrale et bientôt cette école, ce sera le dernier grand projet du PLU que nous avions voté en 2007. Après il ne restera plus que le transfert de la mairie sur la place centrale mais ce sera aux futures municipalités de finaliser cette opération. Quant au nom de l’école, nous ferons comme pour la salle des fêtes (ndlr : l’Aqueducienne), nous demanderons aux habitants de nous faire des propositions ».
DLH : La place centrale, où le vert se conjugue avec le bois, n’est-elle pas la réalisation qui résume le mieux vos actions, que ce soit en terme de développement durable et de lien social ?
D. G. : « Nous avons planté 40 arbres sur la place centrale qui représente un véritable espace de respiration au cœur de notre commune. Dans quelques années, lorsqu’ils auront poussé, elle représentera un véritable îlot de fraicheur, particulièrement bien ombragé. Elle bénéficie aussi de la fraîcheur de l’eau. Cette place est exceptionnelle à plus d’un titre. C’est un véritable lieu de vie et elle est en permanence fréquentée par toutes les générations. Les jeunes l’ont adoptée et les commerces que nous avons installés fonctionnent bien. En 2017, lorsque la kinésithérapeute est arrivée, elle était seule. Ils sont dorénavant quatre et s’il y avait de la place supplémentaire ils seraient cinq. C’est dire si cela marche bien. La boulangerie a été le seul lieu de rendez-vous de la population durant le confinement. La bibliothèque que nous avons déménagée du bâtiment de la mairie et que nous avons ouverte sur la place en septembre 2019 a vu ses adhérents passer de 70 à 320. Tous les vendredis à partir de 16 h 30 et jusqu’à 20 heures, nous avons également développé un marché avec des produits locaux, de qualité, comme des vins bio, un excellent boucher, etc. A l’instar du cinéma en plein air, de la fête de la musique, hors Covid-19 bien entendu, nous multiplions les manifestations pour rendre ce lieu vivant. Et le restaurant qui ouvrira le rendra encore plus vivant. C’est une réussite ! Notre future école sera à quelques pas de cette place qui représente le nouveau cœur d’Ahuy. Et ce sera encore le cas dans un siècle ! »
DLH : Quel est le second axe majeur de votre politique environnementale ?
D. G. : « Notre engagement environnemental se déroule au quotidien. Mon deuxième adjoint en charge de l’environnement, Jean-Marc Ruez, travaille sur cette dimension capitale pour le bien-vivre dans notre commune. Une commission a été mise en place afin de faire nombre de propositions. Comment fait-on au quotidien ? Qui arrose les fleurs ? Qui les plante ? Ce sont dorénavant les habitants qui en ont la charge même sur le domaine public. Cette commission réfléchit aussi aux moyens d’encourager les habitants à planter les arbres. Je tiens, pour ma part, à la végétalisation parce que, lorsque l’on est sur la Lino, quand on regarde Ahuy, on voit une forêt. Nous sommes déjà au milieu d’une forêt et je veux développer cet aspect-là. Mais j’attends aussi de cette commission des propositions par rapport à la gestion de l’eau, au traitement des déchets, au compost, etc. Et la liste n’est pas exhaustive. Nous ferons également des réunions publiques à thème où nous inviterons des spécialistes dans nombre de domaines ayant trait à l’environnement. Il faut être pédagogue pour sensibiliser le plus de monde possible. Et c’est maintenant dans l’air du temps… »
DLH : Le futur lotissement « Le Clos des Aiges » apporte sa pierre à la croissance raisonnable et raisonnée de votre commune. C’est ce caractère village que vous défendez…
D. G. : « Ahuy a su conserver son aspect village au cœur de la métropole. Et ce village vit bien. Je prends souvent l’exemple de nos deux cafés. Combien de communes de notre taille ont réussi à conserver deux cafés ? Ces lieux de vie sont restés parce qu’il y a encore de la vie à Ahuy. Et nous faisons tout pour que les gens se croisent et se côtoient. Au fil des générations, les familles restent à Ahuy. Les enfants comme les parents sont attachés à notre commune. Et nous faisons tout pour que cela perdure ! »
Propos recueillis par Camille Gablo