Bernard Depierre : « Nous sommes très sollicités ! »

Formapi, ex-CFA du sport de Bourgogne Franche-Comté, représente LA référence en matière d’apprentissage. Et ce, bien au-delà des frontières de la région puisque cette structure rayonne dorénavant dans tout l’Hexagone. Ne dépendant plus du conseil régional ni de la direction Jeunesse et Sport depuis la réforme de l’apprentissage et de la formation professionnelle, Formapi n’en entretient pas moins ses relations avec les collectivités. Son emblématique président, Bernard Depierre, nous explique…

Dijon l’Hebdo : La réforme de l’apprentissage et de la formation a considérablement fait évoluer les relations que vous pouviez avoir avec les collectivités…

Bernard Depierre : « Nos organismes de tutelle étaient, en effet, avant le conseil régional et la direction de jeunesse et sport. Quand la réforme de l’apprentissage et de la formation a été votée, il va de soi que l’on a perdu cette relation privilégiée avec la Région. Actuellement nous avons une demande auprès du conseil régional pour qu’il nous aide au niveau de la communication sur un programme de reconversion au niveau des sportifs de haut niveau. Cette opération sera lancée dès la rentrée et cette collectivité devrait nous aider à promouvoir cette opération.

Nous avons aussi fait beaucoup de démarches à l’intention des collectivités, les mairies, les intercommunalités, les conseils départementaux, afin d’essayer d’avoir des opérations de formation des personnels à travers notamment notre programme de sport santé. Nous n’avons pas encore contractualisé avec qui que ce soit mais nous avons de bons contacts, par exemple, pour former des assistantes maternelles aux gestes et postures, de façon à ce qu’elles aient des capacités à bien travailler et ne pas souffrir de lombalgie, contracture… Nous avons nombre de projets dans ce domaine ».

 

DLH : Des collectivités ont-elles pris certains de vos apprentis ?

B. D. : « Nous avons des relations en effet avec des collectivités qui ont pris des apprentis dans les domaines du sport et du tourisme à temps partagé, notamment lorsqu’il y a eu la fusion des syndicats d’initiative et des offices de tourisme. Nous avons des opérations dans le Jura, le Haut-Doubs et la Saône-et-Loire et nous allons essayer à la rentrée de remettre l’accent sur ces actions ».

 

DLH : Qu’en est-il de votre situation depuis la réforme ?

B. D. : : « Il faut bien dire qu’aujourd’hui l’apprentissage est beaucoup plus en relation avec les OPCO (opérateur de compétence), c’est à dire les organismes de financement qui nous payent par diplôme de l’apprenti, le prélèvement de la taxe étant effectué par les URSSAF. Pour l’instant, nous n’avons pas ressenti de grandes difficultés. Par ailleurs, le gouvernement a tout de même mis sur pied une politique d’aide à l’apprentissage spectaculaire, il faut bien le reconnaître, en donnant des sommes importantes aux employeurs, 5000 € et 8000 € selon l’âge de l’apprenti. C’est un élément favorable. A ce jour, nous avons 836 pré-inscriptions et nous allons vraisemblablement atteindre 1000. Au regard des 100 en 2000 et des 300 en 2010, on voit bien la progression exponentielle ! »

 

DLH : Comment qualifieriez-vous aujourd’hui vos relations avec les collectivités ?

B. D. : « Nous sommes un organisme privé mais nous avons l’avantage d’avoir de bonnes relations avec les collectivités, puisque nous ne sollicitons pas de subventions. Nous avons aussi beaucoup diversifié notre activité puisque, au-delà du sport, du tourisme et de l’animation, des entreprises nous demandent de plus en plus de gérer leurs apprentis. Nous n’assurons pas la pédagogie mais nous sommes leur gestionnaire. Nous avons des grandes entreprises qui passent par nous. Et notre développement est spectaculaire, avec plus de 40 unités de formation, puisqu’il n’y a plus de limitation territoriale. Nous sommes ainsi présents à Pau, Niort, Troyes, Strasbourg, Bourgoin-Jallieu, Grenoble… et, incontestablement, nous sommes très sollicités compte tenu de notre savoir-faire et d’une relative réussite ».

Propos recueillis par Camille Gablo