Pape Diouf dans… l’Olympe

L’ancien président de l’OM de 2005 à 2009, Pape Diouf, a été, le 31 mars dernier, la première victime du Coronavirus au Sénégal. Toute la planète foot – et bien plus largement – a salué un grand homme… et pas seulement par la taille.

Ce texte s’adresse en premier lieu aux fans de l’OM. Et ils existent même à Dijon… N’en déplaise aux supporters du DFCO (dont nous sommes, vous vous en doutez) ou aux aficionados du PSG et de son armada de stars (les inconditionnels de Mbappé et Neymar sont aussi légion dans la capitale régionale). Les habitués de la brasserie des Troènes où trônent en grand les écharpes bleues et blanches et où le patron, Jérôme, n’a pas son pareil pour vous immerger dans l’histoire footballistique du Vieux Port, savent parfaitement de quoi l’on parle.

Dans ses filets, le Covid-19 a emporté l’ancien président de l’OM, Pape Diouf, qui a succombé à 68 ans au Sénégal le 31 mars dernier… Se souvenir de cette personnalité du ballon rond dont les tacles verbaux, tout comme la liberté de ton qu’il avait appris sur les terrains journalistiques marseillais, resteront longtemps célèbres, s’apparente, pour nous, à rendre hommage aux dizaines de milliers de victimes du Coronavirus. Et ce, quels que soient leur pays d’origine, leur couleur de peau… : Italiens, Espagnols, Français, Chinois, Américains, Iraniens, Allemands, Israéliens, Anglais, etc.
Nous ne lui déroulerons pas une (très) longue banderole comme l’ont fait les groupes de supporters marseillais à l’intérieur mais aussi à l’extérieur du stade Vélodrome. Avec comme message : « A jamais dans le ciel marseillais ». Non, nous nous ferons simplement l’écho de sa venue sur les terres dijonnaises, le 1er avril 2017, pour la première édition du colloque des Internationales de Dijon co-organisé par la Ville et l’Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS). Le « think tank » français dont les travaux ont vocation à éclairer les gouvernements ainsi que les différentes organisations internationales sur les grands sujets mondiaux de géopolitique…

« Notre Pape est mort »

Pape Diouf était en effet présent dans la capitale régionale lors de la table-ronde destinée à répondre à la question suivante : « Le sport peut-il être mis au service des Droits de l’Homme ? » A ses côtés évoluait également un autre grand acteur du foot et de la lutte contre le racisme, Lilian Thuram. Celui-là même qui avait, quant à lui, inscrit son nom en lettres capitales lors de la Coupe du Monde de football en 1998. Rappelez-vous son doigt sur la bouche, la main sous le menton, alors qu’il était agenouillé sur la pelouse du Stade de France, après son improbable doublé lors de la demi-finale contre la Croatie (les seuls buts qu’il marqua au demeurant durant ses 142 sélections). Une image qui l’a fait entrer dans la légende… La Une du journal L’Equipe avec ce titre « Notre Pape est mort », a, quant à elle, fait passer son ami Pape Diouf dans la postérité… éternelle (eu égard à son prénom, les laïcs ne nous en voudront pas de faire référence à l’éternité !)

Seul président noir d’un club en Europe – un constat qu’il n’a cessé de dénoncer dans son engagement constant contre la xénophobie –, le Coronavirus l’a (a)battu… Cette pandémie qui, au demeurant, a mis à genou le football mondial… et la planète dans son ensemble.

A la tête de l’Amicale franco-sénégalaise de Bourgogne et conseiller municipal dijonnais délégué à la veille urbaine et aux sports, Hyacinthe Diouf, que le dirigeant marseillais se plaisait à appeler « petit frère », s’est fendu d’un vibrant hommage. Pour lui, comme pour tant d’autres, cet Olympien a désormais rejoint… l’Olympe !

Camille Gablo