Dans les pas du professeur Cabanne

Le Centre Georges-François-Leclerc représente l’un des établissements français majeurs dans la lutte contre le cancer. Son directeur général, le professeur Charles Coutant, porte haut et fort les valeurs de ses grands prédécesseurs, qui ont laissé une trace dans l’histoire médicale de Dijon. Et bien plus largement…

La plus grande philosophe du moment, qui donnera une conférence à Dijon le 11 mars prochain, Cynthia Fleury, apprécierait sans conteste Charles Coutant, tout autant que nous qui en avions fait le président de notre équipe des Ballons d’Or 2018. Autrement dit de l’équipe de celles et ceux qui font bouger Dijon. Auteure, chez Gallimard, de « Le soin est un humanisme », un ouvrage où elle « expose une vision humaniste de la vulnérabilité et où elle conduit une réflexion sur l’hôpital comme institution », Cynthia Fleury pourrait, sans conteste, prendre comme exemple le directeur général du Centre Georges-François-Leclerc. Il faut dire que l’ancien interne des Hôpitaux de Paris, arrivé en 2011 comme chef du département de chirurgie oncologique, défend « une approche de la pathologie cancéreuse non seulement dans sa dimension médicale et scientifique mais aussi dans une dynamique humaniste, sociale et éthique ». Et ce, tout en insufflant au sein de cette institution qui a accueilli, rappelons-le, ses premiers patients hospitalisés en 1967, « un esprit d’entreprise faisant de chaque salarié, quelle que soit sa fonction, un élément essentiel et reconnu du dispositif ». 
Père de trois enfants, le patron du CGFL, s’inscrit ainsi parfaitement dans les pas du Pr Ferdinand Cabanne, le concepteur et premier directeur de l’établissement. Mais aussi de Georges François-Leclerc, à la tête de l’école de médecine au début du XXe siècle. Un grand médecin et un précurseur – le pionnier de la cancérologie en Bourgogne, convaincu que ce fléau était guérissable – doté également d’une grande bonté et d’une écoute attentive aux autres.

L’excellence et l’humanité

Opérant régulièrement à Sens afin d’apporter sa pierre à la lutte contre les inégalités territoriales en matière de soin, Charles Coutant se bat ainsi sur tous les fronts pour « l’égalité des chances, le meilleur pour les patients, la prise en charge hors les murs, la télémédecine, le rayonnement scientifique, le positionnement universitaire, le patient-acteur de sa prise en charge et le soutien aux aidants ». Le dernier projet d’établissement dévoilé par l’ancien étudiant de la Faculté de médecine de Poitiers l’illustre parfaitement, avec un plan d’investissements d’un peu plus de 40 M€, destiné, notamment, à la construction d’une extension de 6000 m2 afin d’accueillir les patients et leurs familles dans les meilleures conditions. Ajoutons à cela un budget d’environ 10 M€ consacré chaque année à la recherche…

L’innovation est également dans les gènes de ce professeur de 44 ans, comme en témoigne le nouvel appareil de radiothérapie « révolutionnaire », l’IRM-Linac permettant de mieux traiter et de mieux cibler les tumeurs, inauguré en décembre dernier… Seules Dijon, Marseille et Montpellier proposent dorénavant une telle technologie (10,2 M€). Si bien que, sous la direction de Charles Coutant, le CGFL, qui prend toute sa part aussi au nouveau Technopôle de Santé de la métropole, poursuit son développement afin de lutter contre « le mal du siècle ». Fort de 835 salariés (leur nombre a doublé en 10 ans), dont 128 médecins et 85 personnes dédiées à la recherche et accueillant plus de 22000 patients par an, le CGFL a l’excellence… mais aussi l’humanité dans son ADN. Tout comme Charles Coutant !

Camille Gablo

1976 : Naissance à Villeneuve-sur-Lot

2000 : Interne des Hôpitaux de Paris

2006 : Thèse de Doctorat en Médecine

2010 : Co-responsable de l’unité Analyse biomathématique à l’UPMC-Paris 6

2011 : Chef du département de chirurgie oncologique du CGFL

2012 : Directeur adjoint chargé de l’enseignement du CGFL

2017 : Arrêté ministériel nommant Charles Coutant directeur général du CGFL