Bilel Latreche : Le guerrier de retour à Dijon

Afin d’évoquer l’actualité pugilistique du Dijonnais Bilel Latreche, nous allons commencer par vous parler cyclisme. Car entre les grands champions de la boxe et du vélo – deux des sports qualifiés comme « les plus ingrats » –, le respect est total…

Il a trop l’humilité chevillée au corps pour le rappeler mais il fut particulièrement touché par le compliment. Ce fut, pour lui, un véritable coup au cœur (pas du même genre que ceux qu’il encaisse ou qu’il donne sur les rings depuis qu’il enfila la première fois les gants à l’âge de 8 ans). Lors du grand raout du CFA du sport de Bourgogne Franche-Comté en 2017, Bernard Hinault, qu’il n’est pas besoin de présenter tellement il s’est imposé parmi les meilleurs « Forçats de la Route », lui rendit un bel hommage : « J’ai un respect immense pour les boxeurs comme toi, de vrais champions dans le sport le plus dur qui existe ». Et le Blaireau, cinq fois victorieux du Tour de France, savait de quoi il parlait, lui qui avait été présenté tout au long de sa carrière par les descendants d’Antoine Blondin comme « le guerrier le plus dur au mal ! »

Double champion de France en 2013 et 2014, champion européen IBF en 2016, Bilel Latreche est un véritable guerrier. Fort déjà de 32 combats professionnels, l’ancien locataire de l’INSEP le prouvera encore le vendredi 27 mars prochain au palais des Sports de Dijon, où, dans le cadre d’un titre intercontinental au sein de la catégorie mi-lourd, il devrait affronter Alex Teran, l’une des pointures (enfin nous devrions plutôt écrire l’une des mains de fer) de l’école sud-américaine. Une fausse patte, écriraient plutôt les spécialistes du Noble Art, puisque ce Colombien au joli palmarès (22 victoires, 4 défaites) est gaucher.

S’il sort des griffes de cet adversaire présenté comme redoutable, il serait alors référencé dans le Top 15 mondial, ultime pierre menant au Graal : un championnat du monde dans les 6 mois ou l’année suivante.

Avec l’abnégation et la pugnacité qui le caractérisent, Bilel Latreche a débuté début janvier sa préparation afin d’être on ne peut plus affûté en mars prochain. Une préparation qui fait suite à deux combats (gagnés) face à des boxeurs ukrainiens fin 2019 au Casino de Pougues-les-Eaux (Nièvre) ainsi qu’à Vesoul. Plus de 1 200 personnes ont assisté à sa dernière victoire dans la préfecture de la Haute-Saône, où l’engouement pour la boxe ne s’est jamais démenti.

« Ces deux combats rapprochés étaient un souhait afin de me remettre dans la bulle très rapidement, après un premier semestre 2019 où j’ai attendu en vain une grosse proposition de l’étranger. J’ai eu des propositions au Canada, en Russie et en Angleterre, mais aucune n’a en effet abouti au début de l’année dernière. Après cela, je voulais ainsi effectuer un gros test et me remettre dedans après avoir coupé durant 6 mois. », explique l’ancien locataire de l’INSEP, membre des équipes de France depuis ses 14 ans, avant d’ajouter : « Si je m’impose, je pourrais tenter ma chance lors d’un championnat du monde. Et là, ça passe ou ça casse mais c’est évidemment l’objectif ultime de tout boxeur ». Cependant, d’ici-là, place déjà à son 33e combat en professionnel… l’année de ses 33 ans ! Un chiffre qui devrait lui porter chance.

Camille Gablo

Bilel Latreche doit affronter le Colombien Alex Teran le 27 mars prochain à Dijon, pour un titre intercontinental