Le quartier des Arts se dessine

Autour du musée des Beaux-Arts métamorphosé, au cœur du secteur médiéval profondément transformé depuis le début des années 2000, grâce, notamment, à la piétonisation, l’art et la culture ont pignon sur rue. De là à évoquer un nouveau quartier… des Arts, il n’y a qu’un pas que nous vous proposons de franchir !

Le 17 mai 2019 marquera, c’est certain, une nouvelle page de l’histoire culturelle de Dijon. Au terme d’un chantier dantesque, s’étalant sur 17 ans, mais aussi d’un investissement record – 60 millions d’euros – le musée des Beaux-Arts de Dijon métamorphosé (c’est l’adjectif à la mode) ouvrira ses portes… Mais ce 17 mai 2019 correspondra à la fois à un prologue pour le MBA qui s’envolera majestueusement vers le futur mais également à un épilogue des nombreux travaux qui ont profondément transformé le cœur de ville depuis le début des années 2000. Un seul exemple : les multiples phases de piétonnisation qui se sont succédées pour que Dijon s’inscrive dans les traces des grandes capitales européennes ayant fait le choix de libérer leur centre des voitures. En 2006, la place de la Libération, en laissant dans le rétroviseur bus, voitures et parking bitumé, a ouvert le bal. C’était le premier pas de la piétonisation du centre-ville de Dijon qui allait, au fil des ans, s’étendre avec les rues de la Liberté, du Bourg, des Bons-Enfants, du Palais, Vauban, des Godrans, Charrue, Piron mais aussi les places Darcy, Emile-Zola, des Cordeliers et Jean-Macé. Et, dernièrement, la place Notre-Dame, les rues des Forges, Jeannin et Verrerie… Sans omettre – comment le pourrait-on puisque ce sera là que donnera l’entrée principale du MBA avec sa porte ornée de grilles modernes dessinées par le cabinet d’architecture Yves Lion – la place de la Sainte-Chapelle !

Le futur phare culturel (un autre terme très tendance) brillera ainsi en s’élevant au cœur d’un véritable îlot… piéton. Tel est le visage contemporain du secteur médiéval sauvegardé classé, par le biais du périmètre des Climats de Bourgogne, au patrimoine mondial de l’Unesco.

Dijon comme Bruxelles

A l’intérieur même de cet écrin, un (nouveau) quartier – même s’il s’agit de l’un des plus anciens de Dijon, ses maisons à colombage, véritables témoins du Moyen Âge, faisant foi – se dessine. Nous pourrions l’appeler le quartier des Arts de Dijon, ce nom s’imposant de lui-même puisqu’il est adossé au musée des Beaux-Arts. Mais pas seulement, les galeries d’art ainsi que les magasins de design ou de décoration (voir ci-dessous) trônant en son sein : rue de la Chouette, rue Verrerie, rue des Forges… La littérature étant considérée comme le 5e art, la librairie Gibert-Joseph est également particulièrement bien située. Le quartier des Antiquaires, avec ses nombreuses échoppes, y aurait aussi toute sa place et lui conférerait une dimension supplémentaire.

Tout comme Bruxelles, ville au rayonnement artistique majeur, dans le secteur où sont, notamment, recensés la place Royale, le Sablon, la Maison du Peuple… Dijon posséderait ainsi son propre quartier des Arts. Rappelons que dans la capitale belge, celui-ci avait vu le jour dans les années 70 afin de favoriser, à l’époque, « la mise en valeur éclatante d’un patrimoine qui appartient à chacun : celui de la beauté et de la culture ». N’est-ce pas la même philosophie qui a conduit, depuis pratiquement deux décennies, la transformation du cœur de la Cité des Ducs ?

Même s’il ne possède pas encore cette appellation (pour rester dans la sémantique chère à la Bourgogne et à son grand art… vineux), une chose est sûre, le quartier des Arts, autour du MBA, devient chaque jour un peu plus une réalité. Et comme le déclarait fort justement Victor Hugo, l’écrivain dont on parle le plus depuis le drame de Notre-Dame de Paris – « En art, point de frontière » –, ce serait tout Dijon qui deviendrait une ville d’Art par excellence ! Sachant qu’elle bénéficie déjà du label « ville d’art et d’histoire… »

Camille Gablo