Ramya Chuon, un artiste en résidence à… Dijon l’Hebdo

Voilà une initiative, un projet artistique et culturelque l’on espère original. Pour la première fois, en effet, un journal va accueillir en résidence un artiste. Ce ne sera pas un lieu de travail, un logement, un atelier, une assistance technique et encore moins une aide financière… Pendant un an, nous allons offrir nos colonnes à Ramya Chuon pour qu’il puisse exposer au plus grand nombre son travail de plus de plus remarqué. Dessinateur mais aussi peintre, sculpteur et modéliste, Ramya Chuon est un artiste plasticien aussi complet qu’étonnant etnous allons vousdonner de ses nouvelles chaque mois durant cette année 2019.  

«Je ne sais faire que ça ! » Ramya a toujours dessiné car, arrivé du Cambodge avec ses parents à l’âge de 5 ans, la langue française est une barrière et le dessin est d’abord pour lui un moyen de communication et d’expression. La peinture et la sculpture viennent après et les trois fonctionnent merveilleusement aujourd’hui ensemble. 

L’inspiration de Ramya est avant tout l’être humain, une recherche de l’homme originel qu’il puise dans ses racines et qui laissent apparaître des touches d’art Khmer dans ses œuvres : animaux, nature, humains et dieux ou déesses s’entremêlent et dépeignent nos liens avec l’univers. « Mon histoire est sûrement à l’origine de cette quête identitaire bien que je sois tout à fait à l’aise avec mes deux identités, cambodgienne et française, j’ai quand même ce besoin d’introspection. A travers celui-ci j’essaye aussi d’illustrer la vanité que cela représente et donc le caractère chimérique de notre existence sur terre ». 

Cette dichotomie qui le caractérise se retrouve particulièrement dans sa pièce maîtresse. Nommée « Hybride », cette œuvre faite d’argile a été commencée en 2001 et a la particularité d’être une sculpture évolutive car Ramya y ajoute des morceaux de terre au fur et à mesure des années et la poursuivra jusqu’à… une date encore inconnue… Cet ensemble de strates successives aux airs de carapace de tortue illustre nos expériences vécues et la personne que chacun construit tout au long de sa vie. 

L’année 2019 sera justement consacrée à un travail sur les carapaces. Tortues, tatous, coléoptères mais aussi carapaces psychologiques. Ramya voudrait percer le mystère du noyau que, humain ou animal, nous avons enfoui en nous.  

Ramya Chuon se tourne également vers les différentes innovations et utilise les nouvelles technologies pour réaliser des constructions à l’aide d’imprimante 3D, de stylos 3D ou encore de réalité augmentée mais sans oublier les techniques traditionnelles de création. Hybride, encore.